Manif agricole. "Je n'ai jamais foutu le feu nulle part !"
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Manif agricole. "Je n'ai jamais foutu le feu nulle part !"
29 janvier 2016 à 13h20
/ Arnaud Morvan
Alain, un agriculteur briacin à la retraite, est "en pétard". Pour lui, les méthodes utilisées par les manifestants ces derniers jours ne riment à rien et sont même contre productives.
"Leur manif et la casse qui l'accompagne vont coûter plus cher à l'État que les sommes supplémentaires qu'ils vont toucher !". 11 h 45, ce jeudi, au rond-point du Courjou, à l'entrée de Bourbriac (22). Remonté comme pas deux, Alain, 64 ans, coupe le moteur de son quad. Il vient d'aller dire le fond de sa pensée aux paysans qui, de l'autre côté du carrefour, le toisent d'un oeil mi-goguenard mi-défiant.
Alain, un agriculteur briacin à la retraite, est "en pétard". Pour lui, les méthodes utilisées par les manifestants ces derniers jours ne riment à rien et sont même contre productives.
"Leur manif et la casse qui l'accompagne vont coûter plus cher à l'État que les sommes supplémentaires qu'ils vont toucher !". 11 h 45, ce jeudi, au rond-point du Courjou, à l'entrée de Bourbriac (22). Remonté comme pas deux, Alain, 64 ans, coupe le moteur de son quad. Il vient d'aller dire le fond de sa pensée aux paysans qui, de l'autre côté du carrefour, le toisent d'un oeil mi-goguenard mi-défiant.
"À quoi ça rime ?"
"Moi aussi, j'en ai fait des manifs, mais jamais je n'ai foutu le feu nulle part !", s'étrangle l'agriculteur à la retraite qui a sauté sur sa moto dès les premiers panaches de fumée aperçus.
"Leur colère, je la comprends, la détresse aussi. Ce n'est pas parce que je ne suis plus actif que je ne comprends plus rien ! Que bosser ne paie plus, ce n'est pas normal. Mais faudrait pas se gourer : si on en est là, c'est à cause du système mis en place il y a 40 ans. Rajouter une rallonge d'aides ? À quoi ça rime, quand le sac est percé ? Dans six mois, on en sera encore au même point. On va droit dans le mur !".
"C'est à la frontière qu'il fallait aller !"
En attendant, le Briacin sort la calculette : "La première journée de manif, il y en a eu pour 700.000 € de dégâts et le gouvernement a lâché une enveloppe supplémentaire de 600.000 €. Ça rime à quoi ?", questionne Alain qui "n'a pas honte de penser ce qu'il pense" et pas davantage peur du plus grand nombre, alimentant le brasier derrière lui.
"C'est à la frontière qu'ils auraient dû manifester, c'est à la préfecture qu'il fallait aller se plaindre. Mais pas là, à cramer du bitume et à abîmer la route que vous comme moi paierons".
"Je suis en pétard !"
"Je suis en pétard", ajoute le sexagénaire qui ne se reconnaît décidément pas dans la stratégie de la FDSEA. Il faut dire que l'homme a milité dans un autre syndicat, pas vraiment raccord avec les ténors du moment. "Oui, c'est vrai, j'ai été à la Confédération Paysanne. Mais qu'est-ce qu'ils diraient, les uns les autres si on débarquait dans leurs fermes pour vider du fumier ou des pneus ?", étaye Alain, qui n'accepte décidément pas "la casse".
"Et pensez-vous que tout ça, ça donne envie d'acheter français ?", questionne en fin d'échange le Briacin qui ajoute : "Toucher des sous pour produire plus propre et faire ça derrière, ça veut dire quoi ?"
http://www.letelegramme.fr/local/editions/GG/manif-agricole-je-n-ai-jamais-foutu-le-feu-nulle-part-29-01-2016-10939027.php#closePopUp
/ Arnaud Morvan
Alain, un agriculteur briacin à la retraite, est "en pétard". Pour lui, les méthodes utilisées par les manifestants ces derniers jours ne riment à rien et sont même contre productives.
"Leur manif et la casse qui l'accompagne vont coûter plus cher à l'État que les sommes supplémentaires qu'ils vont toucher !". 11 h 45, ce jeudi, au rond-point du Courjou, à l'entrée de Bourbriac (22). Remonté comme pas deux, Alain, 64 ans, coupe le moteur de son quad. Il vient d'aller dire le fond de sa pensée aux paysans qui, de l'autre côté du carrefour, le toisent d'un oeil mi-goguenard mi-défiant.
Alain, un agriculteur briacin à la retraite, est "en pétard". Pour lui, les méthodes utilisées par les manifestants ces derniers jours ne riment à rien et sont même contre productives.
"Leur manif et la casse qui l'accompagne vont coûter plus cher à l'État que les sommes supplémentaires qu'ils vont toucher !". 11 h 45, ce jeudi, au rond-point du Courjou, à l'entrée de Bourbriac (22). Remonté comme pas deux, Alain, 64 ans, coupe le moteur de son quad. Il vient d'aller dire le fond de sa pensée aux paysans qui, de l'autre côté du carrefour, le toisent d'un oeil mi-goguenard mi-défiant.
"À quoi ça rime ?"
"Moi aussi, j'en ai fait des manifs, mais jamais je n'ai foutu le feu nulle part !", s'étrangle l'agriculteur à la retraite qui a sauté sur sa moto dès les premiers panaches de fumée aperçus.
"Leur colère, je la comprends, la détresse aussi. Ce n'est pas parce que je ne suis plus actif que je ne comprends plus rien ! Que bosser ne paie plus, ce n'est pas normal. Mais faudrait pas se gourer : si on en est là, c'est à cause du système mis en place il y a 40 ans. Rajouter une rallonge d'aides ? À quoi ça rime, quand le sac est percé ? Dans six mois, on en sera encore au même point. On va droit dans le mur !".
"C'est à la frontière qu'il fallait aller !"
En attendant, le Briacin sort la calculette : "La première journée de manif, il y en a eu pour 700.000 € de dégâts et le gouvernement a lâché une enveloppe supplémentaire de 600.000 €. Ça rime à quoi ?", questionne Alain qui "n'a pas honte de penser ce qu'il pense" et pas davantage peur du plus grand nombre, alimentant le brasier derrière lui.
"C'est à la frontière qu'ils auraient dû manifester, c'est à la préfecture qu'il fallait aller se plaindre. Mais pas là, à cramer du bitume et à abîmer la route que vous comme moi paierons".
"Je suis en pétard !"
"Je suis en pétard", ajoute le sexagénaire qui ne se reconnaît décidément pas dans la stratégie de la FDSEA. Il faut dire que l'homme a milité dans un autre syndicat, pas vraiment raccord avec les ténors du moment. "Oui, c'est vrai, j'ai été à la Confédération Paysanne. Mais qu'est-ce qu'ils diraient, les uns les autres si on débarquait dans leurs fermes pour vider du fumier ou des pneus ?", étaye Alain, qui n'accepte décidément pas "la casse".
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