14-18 : il fait revivre l’histoire des Poilus plouhatins
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14-18 : il fait revivre l’histoire des Poilus plouhatins
Plouha
14-18 : il fait revivre l’histoire des Poilus plouhatins
176 soldats Plouhatins sont morts durant la Grande Guerre. Yvon Ollivier-Henry travaille depuis plusieurs mois à raviver leur mémoire.
Dernière mise à jour : 27/02/2014 à 15:37
176 noms gravés en lettres rouges dans le marbre blanc du monument aux morts. Classés par ordre alphabétique, ce sont des patronymes familiers de la région : Auffret, Cavalan, Guilloux, Jégou, Le Goff, Taton… Qui étaient ces jeunes hommes plouhatins ? Où sont-ils morts ? Que faisaient-ils avant de s’engager dans cette première guerre mondiale que l’on croyait être la « der des ders » ? Ce sont toutes ces questions qui ont poussé le Plouhatin, Yvon Ollivier-Henry, à lancer ses recherches, « il y a plus d’un an et demi », dans la perspective du centenaire de 1914.
La collection de l’illustration
Sculpteur et président de l’association Maen Glaz, Yvon Ollivier-Henry est aussi passionné d’histoire. Et celle de la Grande guerre est particulièrement ancrée dans sa mémoire. « Mes premiers souvenirs datent de quand j’étais gamin, raconte-t-il. Pour moi, 14-18 c’était cette collection de l’Illustration sur la guerre que possédait ma grand-mère. Quand on sortait ce grand livre dans la cuisine, sur la table, on mettait un papier journal en dessous pour le protéger, et il fallait avoir les mains propres ! Il y avait toutes ces photos couleurs des généraux qui m’impressionnaient. »
Il se rappelle aussi ce grand-oncle, François, qui avait fait Verdun et n’en parlait jamais. « Sauf, parfois, après un repas de famille, il était un peu plus prolixe. Il disait alors que c’était l’horreur, ce sont les mots qui lui revenaient tout le temps… » Et puis, il y a son père, mort en 1944 au combat, du côté de Belfort. « Il avait 28 ans, j’avais 6 mois. J’ai été pupille de la nation avec mes frères et sœurs. Les cérémonies aux monuments aux morts, les dépôts de gerbes, on en a fait… » C’est donc aussi en sa mémoire qu’Yvon Ollivier-Henry a débuté ses recherches. A sa mémoire et à celle de tous ces Plouhatins que l’on regroupe aujourd’hui sous le nom de “Poilus”.
60 % de marins
Point de départ : le livre d’or officiel que les communes sont censées posséder, où sont inscrits le nom et les citations des Plouhatins engagés dans le conflit. « Après quelques recherches, on a fini par le retrouver à la mairie. »
Les dates de naissance et de décès de tous les soldats inscrits sur le monument y sont consignées. « On retrouve aussi leur profession, s’ils sont mariés ou non… Mais on ne trouve pas tout, tout de suite. » Il faut parfois chercher plus loin, dans une mairie de l’Est de la France, auprès d’un tribunal… « Les corps n’étaient pas tous retrouvés et pour beaucoup de disparus, c’est un jugement du tribunal qui authentifiait le décès. »
L’étude détaillée de ce livre d’or, a permis de dresser un premier portrait de ces Plouhatins morts au conflit dont la majorité avait moins de 30 ans. « C’est la force de l’âge qui disparaît à la guerre. » Sur les 176 soldats, 60 % étaient marins : Royale ou marchande ? « Il faudra poursuivre les recherches à Brest pour en savoir plus, » confie Yvon Olliver-Henry.
D’Égypte au Canada
Puisant dans de nombreux ouvrages sur la première guerre mondiale, Yvon Ollivier-Henry s’est aussi attaché à étudier les causes et lieux de décès. Des informations qui illustrent l’histoire de ce conflit mondial. 58 soldats sont en effet morts hors de France. « On retrouve des décès à Maltes, en Guinée, au Canada, en Égypte, en Crête… Six Plouhatins ont ainsi disparu sur le croiseur Le Bouvet lors de la bataille des Dardanelles. » Et puis il y a eu la guerre sous-marine atlantique dès 1917, dans laquelle l’Allemagne, plus forte sur le plan matériel, cible systématiquement les bateaux de marchandises alliés. « Pour les protéger, des flottes entières de bateaux armés les accompagnaient. » 20 % des soldats plouhatins sont déclarés disparus en mer.
« Beaucoup ne savent sans doute pas à quoi correspond, à Plouha, le nom de la rue Dixmude ou celle de l’amiral Ronarc’h, poursuit encore Yvon Ollivier-Henry. Les marins bretons étaient mobilisés dans les ports, mais comme il n’y avait pas assez de bateaux, certains ont suivi à pied, l’amiral Ronarc’h jusqu’en Belgique. Il voulait repousser les Allemands, ils se sont retrouvés dans la région de Dixmude à 6 000 contre 50 000 : ça a été un vrai carnage. Huit Plouhatins y ont trouvé la mort. »
Neuf familles plouhatines ont perdu deux enfants dans la Grande guerre, sans compter les beaux-frères… Sur 176 soldats, 36 avaient des liens de parenté.
Expo et livret
En novembre, le chercheur présentera son travail lors d’une exposition proposée par l’association Maen Glaz qu’il préside. Avant cela, en avril, il invitera les Plouhatins à une réunion publique. Certaines recherches pourront peut-être être étoffées par des connaissances et documents provenant des familles.
Les parcours de vie des soldats de 14-18 pourraient, à terme, être compilés dans un livret. À la mémoire de tous ces noms gravés sur la plaque de marbre du monument aux morts.
Mort en mer ou sur le front
57 % des soldats avaient moins de 30 ans : 13 avaient moins de 20 ans ; 58 entre 20 et 25 ans ; 31 entre 25 et 31,
73 % étaient mariés. Leurs épouses étaient en majorité ménagères.
39 % ont été « tués à l’ennemi » sur le terrain ; 15 % à l’hôpital ; 8 % en ambulance.
Sur le sol français, la Meuse (Verdun) et la Marne comptabilisent le plus de morts (28 et 21).
Les années les plus meurtrières : 1915 (54 décès), 1917 (30) et 1918 (37).
» Plouha, 22
Annick Guillemot
Nous contacter http://www.lapressedarmor.fr/2014/02/27/14-18-il-fait-revivre-l%E2%80%99histoire-des-poilus-plouhatins/
14-18 : il fait revivre l’histoire des Poilus plouhatins
176 soldats Plouhatins sont morts durant la Grande Guerre. Yvon Ollivier-Henry travaille depuis plusieurs mois à raviver leur mémoire.
Dernière mise à jour : 27/02/2014 à 15:37
176 noms gravés en lettres rouges dans le marbre blanc du monument aux morts. Classés par ordre alphabétique, ce sont des patronymes familiers de la région : Auffret, Cavalan, Guilloux, Jégou, Le Goff, Taton… Qui étaient ces jeunes hommes plouhatins ? Où sont-ils morts ? Que faisaient-ils avant de s’engager dans cette première guerre mondiale que l’on croyait être la « der des ders » ? Ce sont toutes ces questions qui ont poussé le Plouhatin, Yvon Ollivier-Henry, à lancer ses recherches, « il y a plus d’un an et demi », dans la perspective du centenaire de 1914.
La collection de l’illustration
Sculpteur et président de l’association Maen Glaz, Yvon Ollivier-Henry est aussi passionné d’histoire. Et celle de la Grande guerre est particulièrement ancrée dans sa mémoire. « Mes premiers souvenirs datent de quand j’étais gamin, raconte-t-il. Pour moi, 14-18 c’était cette collection de l’Illustration sur la guerre que possédait ma grand-mère. Quand on sortait ce grand livre dans la cuisine, sur la table, on mettait un papier journal en dessous pour le protéger, et il fallait avoir les mains propres ! Il y avait toutes ces photos couleurs des généraux qui m’impressionnaient. »
Il se rappelle aussi ce grand-oncle, François, qui avait fait Verdun et n’en parlait jamais. « Sauf, parfois, après un repas de famille, il était un peu plus prolixe. Il disait alors que c’était l’horreur, ce sont les mots qui lui revenaient tout le temps… » Et puis, il y a son père, mort en 1944 au combat, du côté de Belfort. « Il avait 28 ans, j’avais 6 mois. J’ai été pupille de la nation avec mes frères et sœurs. Les cérémonies aux monuments aux morts, les dépôts de gerbes, on en a fait… » C’est donc aussi en sa mémoire qu’Yvon Ollivier-Henry a débuté ses recherches. A sa mémoire et à celle de tous ces Plouhatins que l’on regroupe aujourd’hui sous le nom de “Poilus”.
60 % de marins
Point de départ : le livre d’or officiel que les communes sont censées posséder, où sont inscrits le nom et les citations des Plouhatins engagés dans le conflit. « Après quelques recherches, on a fini par le retrouver à la mairie. »
Les dates de naissance et de décès de tous les soldats inscrits sur le monument y sont consignées. « On retrouve aussi leur profession, s’ils sont mariés ou non… Mais on ne trouve pas tout, tout de suite. » Il faut parfois chercher plus loin, dans une mairie de l’Est de la France, auprès d’un tribunal… « Les corps n’étaient pas tous retrouvés et pour beaucoup de disparus, c’est un jugement du tribunal qui authentifiait le décès. »
L’étude détaillée de ce livre d’or, a permis de dresser un premier portrait de ces Plouhatins morts au conflit dont la majorité avait moins de 30 ans. « C’est la force de l’âge qui disparaît à la guerre. » Sur les 176 soldats, 60 % étaient marins : Royale ou marchande ? « Il faudra poursuivre les recherches à Brest pour en savoir plus, » confie Yvon Olliver-Henry.
D’Égypte au Canada
Puisant dans de nombreux ouvrages sur la première guerre mondiale, Yvon Ollivier-Henry s’est aussi attaché à étudier les causes et lieux de décès. Des informations qui illustrent l’histoire de ce conflit mondial. 58 soldats sont en effet morts hors de France. « On retrouve des décès à Maltes, en Guinée, au Canada, en Égypte, en Crête… Six Plouhatins ont ainsi disparu sur le croiseur Le Bouvet lors de la bataille des Dardanelles. » Et puis il y a eu la guerre sous-marine atlantique dès 1917, dans laquelle l’Allemagne, plus forte sur le plan matériel, cible systématiquement les bateaux de marchandises alliés. « Pour les protéger, des flottes entières de bateaux armés les accompagnaient. » 20 % des soldats plouhatins sont déclarés disparus en mer.
« Beaucoup ne savent sans doute pas à quoi correspond, à Plouha, le nom de la rue Dixmude ou celle de l’amiral Ronarc’h, poursuit encore Yvon Ollivier-Henry. Les marins bretons étaient mobilisés dans les ports, mais comme il n’y avait pas assez de bateaux, certains ont suivi à pied, l’amiral Ronarc’h jusqu’en Belgique. Il voulait repousser les Allemands, ils se sont retrouvés dans la région de Dixmude à 6 000 contre 50 000 : ça a été un vrai carnage. Huit Plouhatins y ont trouvé la mort. »
Neuf familles plouhatines ont perdu deux enfants dans la Grande guerre, sans compter les beaux-frères… Sur 176 soldats, 36 avaient des liens de parenté.
Expo et livret
En novembre, le chercheur présentera son travail lors d’une exposition proposée par l’association Maen Glaz qu’il préside. Avant cela, en avril, il invitera les Plouhatins à une réunion publique. Certaines recherches pourront peut-être être étoffées par des connaissances et documents provenant des familles.
Les parcours de vie des soldats de 14-18 pourraient, à terme, être compilés dans un livret. À la mémoire de tous ces noms gravés sur la plaque de marbre du monument aux morts.
Mort en mer ou sur le front
57 % des soldats avaient moins de 30 ans : 13 avaient moins de 20 ans ; 58 entre 20 et 25 ans ; 31 entre 25 et 31,
73 % étaient mariés. Leurs épouses étaient en majorité ménagères.
39 % ont été « tués à l’ennemi » sur le terrain ; 15 % à l’hôpital ; 8 % en ambulance.
Sur le sol français, la Meuse (Verdun) et la Marne comptabilisent le plus de morts (28 et 21).
Les années les plus meurtrières : 1915 (54 décès), 1917 (30) et 1918 (37).
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