Stationnement en Bretagne. La fin du tout payant ?
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Stationnement en Bretagne. La fin du tout payant ?
1 mars 2016 à 10h20 / Hervé Queillé
La fin du tout payant ? En tout cas, les municipalités bretonnes rivalisent d'ingéniosité dans les tarifs et formules de stationnement pour faire revenir les chalands des zones commerciales périphériques dans les centres-villes. De là à rêver au tout gratuit...
Une heure gratuite dans les parkings, une demi-heure en zone bleue, gratuité entre 12 h et 14 h... Telles sont les mesures mises en oeuvre par Saint-Brieuc, ces dernières semaines, pour attirer la clientèle sans pour autant engorger le centre-ville.
Un mouvement de fond
Morlaix (29) offre aux automobilistes les mêmes avantages (réduits de moitié toutefois). En revanche, les tarifs sont élevés dans l'hypercentre, la gratuité étant réservée aux parkings d'entrées de la ville. Gratuité aussi, à Brest, mais uniquement le samedi matin, tandis qu'à Quimper, c'est l'accès aux bus qui est gratuit, ce même samedi matin ; le stationnement, lui, n'est pas payant après 17 h, tous les jours. Vannes réserve la gratuité après 16 h, pour les achats de fin d'année mais propose des navettes gratuites tous les jours entre le grand parking Chorus, au sud, en période estivale et ainsi que les jours de marché, le mercredi et le samedi, toute l'année.
Un subtil équilibre
À chacun sa méthode mais l'équilibre est subtil entre les intérêts des consommateurs, des riverains et ceux des commerçants, souligne Bernard Guilcher, premier adjoint à Morlaix. Morlaix où le centre s'est désengorgé depuis trois ans mais sans effet notable sur le commerce, semble-t-il. Les commerçants, briochins, eux, semblent satisfaits des nouvelles mesures, selon Emmanuel Chavanon, coprésident des commerçants, « même si on souhaiterait plus de zones bleues et la gratuité après 16 h ». À Quimper, la fluidité du trafic, la fréquentation des bus et l'intérêt des commerçants semblent aussi avoir plus ou moins trouvé leur compte. À Brest, Frédéric Devaux, président de l'Union du commerce, constate qu'il y a plus de voitures dans le centre-ville, le samedi matin : « De même, chez Dialogues, l'un de nos adhérents phare, on relève plus de visiteurs et de passages en caisse ». À conjuguer avec l'effet « tram », qui, pour certaines boutiques, aurait entraîné une augmentation de 20 % du chiffre d'affaires. Quoi qu'il en soit, il se félicite de la nouvelle attitude des élus : « Jusqu'à présent, les villes voyaient surtout dans le stationnement des taxes et sources de revenus ».
Pas de tout gratuit
Partout, la désaffection des centres suscite, de fait, une prise de conscience. Même s'il faut relativiser le phénomène : rien à voir entre le centre de Rennes, ses 1.800 commerces (600 M€ de chiffre d'affaires), une politique combinant 12.000 places de stationnement payant (moitié sur voirie) plus 2.000 gratuites sur parkings relais et un réseau développé de transports publics et les autres villes bretonnes. Mais, même des communes plus favorisées sont en réflexion, telle Vannes, sur des parkings relais gratuits en couronne ou encore des « arrêts minute » en hypercentre. Seule certitude : la gratuité totale est bannie car « ce serait l'assurance de voitures ventouses ». Même Lorient, qui se distinguait jusqu'alors par ses 3.300 places en zone bleue, cède au payant via un parking souterrain de 500 places, qui anticipe la disparition de 300 emplacements en zone bleue, du fait du reconditionnement du parc Ferry.
"Pas toujours plus cher"
Ceci étant dit, face à la concurrence des zones commerciales mais aussi d'internet, des commerces de seconde main, selon Alain Écobichon, adjoint briochin, « la réponse ne passe pas uniquement par le stationnement mais aussi par l'urbanisme et l'habitat ». « Il faut que les gens reviennent habiter dans le centre-ville, renchérit Frédéric Devaux. Il faut aussi que les acheteurs aient un comportement citoyen. L'avenir des centres est aussi entre leurs mains. Contrairement aux idées reçues, les prix ne sont pas toujours plus élevés dans le centre ».
http://www.letelegramme.fr/bretagne/stationnement-la-fin-du-tout-payant-01-03-2016-10975164.php#closePopUp
La fin du tout payant ? En tout cas, les municipalités bretonnes rivalisent d'ingéniosité dans les tarifs et formules de stationnement pour faire revenir les chalands des zones commerciales périphériques dans les centres-villes. De là à rêver au tout gratuit...
Une heure gratuite dans les parkings, une demi-heure en zone bleue, gratuité entre 12 h et 14 h... Telles sont les mesures mises en oeuvre par Saint-Brieuc, ces dernières semaines, pour attirer la clientèle sans pour autant engorger le centre-ville.
Un mouvement de fond
Morlaix (29) offre aux automobilistes les mêmes avantages (réduits de moitié toutefois). En revanche, les tarifs sont élevés dans l'hypercentre, la gratuité étant réservée aux parkings d'entrées de la ville. Gratuité aussi, à Brest, mais uniquement le samedi matin, tandis qu'à Quimper, c'est l'accès aux bus qui est gratuit, ce même samedi matin ; le stationnement, lui, n'est pas payant après 17 h, tous les jours. Vannes réserve la gratuité après 16 h, pour les achats de fin d'année mais propose des navettes gratuites tous les jours entre le grand parking Chorus, au sud, en période estivale et ainsi que les jours de marché, le mercredi et le samedi, toute l'année.
Un subtil équilibre
À chacun sa méthode mais l'équilibre est subtil entre les intérêts des consommateurs, des riverains et ceux des commerçants, souligne Bernard Guilcher, premier adjoint à Morlaix. Morlaix où le centre s'est désengorgé depuis trois ans mais sans effet notable sur le commerce, semble-t-il. Les commerçants, briochins, eux, semblent satisfaits des nouvelles mesures, selon Emmanuel Chavanon, coprésident des commerçants, « même si on souhaiterait plus de zones bleues et la gratuité après 16 h ». À Quimper, la fluidité du trafic, la fréquentation des bus et l'intérêt des commerçants semblent aussi avoir plus ou moins trouvé leur compte. À Brest, Frédéric Devaux, président de l'Union du commerce, constate qu'il y a plus de voitures dans le centre-ville, le samedi matin : « De même, chez Dialogues, l'un de nos adhérents phare, on relève plus de visiteurs et de passages en caisse ». À conjuguer avec l'effet « tram », qui, pour certaines boutiques, aurait entraîné une augmentation de 20 % du chiffre d'affaires. Quoi qu'il en soit, il se félicite de la nouvelle attitude des élus : « Jusqu'à présent, les villes voyaient surtout dans le stationnement des taxes et sources de revenus ».
Pas de tout gratuit
Partout, la désaffection des centres suscite, de fait, une prise de conscience. Même s'il faut relativiser le phénomène : rien à voir entre le centre de Rennes, ses 1.800 commerces (600 M€ de chiffre d'affaires), une politique combinant 12.000 places de stationnement payant (moitié sur voirie) plus 2.000 gratuites sur parkings relais et un réseau développé de transports publics et les autres villes bretonnes. Mais, même des communes plus favorisées sont en réflexion, telle Vannes, sur des parkings relais gratuits en couronne ou encore des « arrêts minute » en hypercentre. Seule certitude : la gratuité totale est bannie car « ce serait l'assurance de voitures ventouses ». Même Lorient, qui se distinguait jusqu'alors par ses 3.300 places en zone bleue, cède au payant via un parking souterrain de 500 places, qui anticipe la disparition de 300 emplacements en zone bleue, du fait du reconditionnement du parc Ferry.
"Pas toujours plus cher"
Ceci étant dit, face à la concurrence des zones commerciales mais aussi d'internet, des commerces de seconde main, selon Alain Écobichon, adjoint briochin, « la réponse ne passe pas uniquement par le stationnement mais aussi par l'urbanisme et l'habitat ». « Il faut que les gens reviennent habiter dans le centre-ville, renchérit Frédéric Devaux. Il faut aussi que les acheteurs aient un comportement citoyen. L'avenir des centres est aussi entre leurs mains. Contrairement aux idées reçues, les prix ne sont pas toujours plus élevés dans le centre ».
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