Place de la Grille. Les halles bientôt à terre SAINT BRIEUC

C'était une Arlésienne, c'est désormais une réalité. 30 ans après leur construction, les halles, moribondes, vont être achevées. Un espace public multi-usages et provisoire va être testé sur cette nouvelle place de la Grille avant qu'un aménagement pérenne soit décidé. Le calendrier de démolition a été dévoilé devant une quarantaine de riverains et de commerçants, lundi soir, en mairie. Début du chantier le 11 avril.


La réflexion et la mise en oeuvre auront demandé du temps, beaucoup de temps, mais la fin des halles est désormais programmée, dans le cadre du réaménagement de la place de la Grille. Ouvrir l'espace, le valoriser, améliorer les vues, en faire « un lieu de vie, un lieu adaptable » : tels sont les idées qui président à ce projet. « C'est la première pierre d'un édifice plus global qui est la requalification de l'espace public de Saint-Brieuc », a rappelé Jean-Philippe Orveillon, du service des affaires commerciales de la ville. Il reste actuellement quatre commerçants sous les halles. Le poissonnier et le boucher vont délocaliser leurs activités pour s'installer l'un à côté de l'autre, en lieu et place des cellules anciennement occupées par Coffea et Square Habitat, rue aux Toiles. Le boulanger va, lui, concentrer son activité sur son commerce de la rue Théodule-Ribot. Quant au crêpier, la ville lui a proposé d'intégrer le marché.


Aménagement provisoire

Le projet de la place de la Grille se fera en trois étapes : démolition des halles et création d'un aménagement provisoire (2016) pour un montant provisionné de 165.000 € ; création d'un bassin tampon pour la gestion des eaux (2017) ; aménagement pérenne (2018 ?). L'espace libéré sera, dans un premier temps, forcément provisoire puisque d'autres travaux, indispensables, devront y être menés en 2017. En attendant, cette place piétonne « fonctionnelle et multi-usages » aura pour vocation à accueillir tout type d'événements : marché aux livres, fête de la musique, concours de boules, cinéma de plein air, extension du marché, manèges... L'inventaire à la Prévert est sans fin mais une chose est sûre, « on n'est pas sur des propositions très importantes et très coûteuses ».



« Il va falloir qu'on se bouge ! »

« L'idée n'est pas de figer l'espace public mais qu'il puisse vivre », a souligné Jean-Philippe Orveillon. « On va être sur des utilisations éphémères. On ne va pas faire de l'enrobé avec un kiosque à musique », a abondé Jacky Desdoigts, adjoint à l'urbanisme, avant d'inviter les commerçants et la population à s'approprier le projet : « Vous nous demandez de complètement requalifier cet espace mais ça doit se faire avec vous. » « C'est bien cette démolition. On revient à la place des années 70, telle que je l'ai connue. Mais pourquoi à cette date ? Pourquoi pas en janvier/février ou octobre/novembre ? », s'est interrogée cette commerçante. Pour une raison de calendrier et de coordination des entreprises, lui ont expliqué les adjoints. « Il faudra surtout penser aux désagréments quand il n'y aura plus les halles », s'est inquiété ce patron de bar visant « les gens avec des cannettes, des chiens ». Un commerçant cependant conscient que tous doivent se mobiliser : « Il faut qu'on se réapproprie nous-mêmes notre ville, notre quartier. Il va falloir qu'on se bouge ! »

« C'est très vague, c'est très flou... »

« Qu'est-ce que vous aller faire réellement ? C'est très vague, c'est très flou... On a besoin que cet espace soit occupé », a insisté un autre commerçant, favorable à la création d'un parking sur l'espace libéré ! Pas vraiment l'esprit du projet... « La place sera prête pour l'été et vous allez tous y gagner. Il me semble que ce sera bénéfique pour tout le monde, parie Marie-Claire Diouron, première adjointe. On est ouvert à toutes les propositions. Si vous avez des idées, venez les partager, on vous accompagnera », a insisté la première adjointe. Quant au projet définitif, qui doit être pensé « en cohérence avec l'ensemble des places » de la ville, il reste à écrire. « Les pistes seront discutées avec vous, il ne s'agit pas de décider unilatéralement », ont insisté les élus.
En complément

Le calendrier de la première étape

PHASE 1 : démolition des halles du 11 avril à mi-mai (démontage, désamiantage, démolition). « Le plan de démolition tel qu'il est prévu n'impacte pas les circulations », assure Alain Écobichon, adjoint à la vie économique et au commerce.

PHASE 2 : aménagement de l'espace public provisoire entre mai et juin. INSTALLATION D'UN POSTE DE GAZ : fermeture de la rue Notre-Dame, du 4 au 15 avril ; fermeture de la rue des Trois-Frères-Merlin du 6 au 17 juin. RÉSEAU ÉLECTRIQUE : ERDF interviendra du 29 août jusqu'au début du mois d'octobre pour renouveler les réseaux rue de Gouët, rue Houvenagle, rue de la Grille et rue Quinquaine. « L'idée, c'est de gêner le moins possible », a souligné Bruno Lorand, d'ERDF, qui a assuré aux commerçants : « On sera très à l'écoute de vos attentes, on fera même du personnalisé s'il le faut. » STATIONNEMENT : à l'issue du chantier, les places de stationnement de la rue aux Toiles seront déplacées rue des Trois-Frères-Merlin (sept places dont une handicapée) ; les sept places de la rue Saint-Jacques seront maintenues. Ces stationnements seront en zone bleue, 30 mn gratuites.