Saint-Brieuc. La falaise menace, le boulevard de la Mer est fermé

Saint-Brieuc - Publié le 18/03/2016 à 07:15




Marie-Claudine Chaupitre.


Sur près de 300 m, de gros blocs très fracturés menacent de tomber de cette falaise rocheuse de 35 m de haut. Le boulevard est interdit à toute circulation jusqu’à fin juin.

Le boulevard de la Mer est désert. Interdit à toute circulation depuis le 5 mars, le lieu offre au rare visiteur - autorisé et casqué - un surprenant visage.

Entre le rond-point Agia Paraskevi (plus connu sous le nom de rond-point de Toupin) et le port du Légué, cette route sinueuse qui vit passer les champions du Tour de France et les bolides de la coupe Floriot, est soudain bien silencieuse.


Une grande partie fracturée

Elle a été fermée en urgence après la découverte de quelques pierres tombées sur la chaussée : « On a inspecté la falaise et on a vu qu’une grande partie était fracturée, sans doute depuis des années », raconte Thierry Provost, directeur de la prévention des risques majeurs à la ville de Saint-Brieuc.

« Nous avons beaucoup de falaises à Saint-Brieuc et l’habitude de gérer les petits éboulis. Là, c’est plus sérieux. Une étude récente avait identifié ces fragilités, mais ce qu’on a vu le 4 mars nous a incités à fermer la route. »

Sur près de 300 m, de gros blocs très fracturés menacent de tomber de cette falaise rocheuse de 35 m de haut. Les anfractuosités se voient à l’œil nu d’un bloc à l’autre, en certains endroits. « On est certains que ça va tomber », observe Thierry Provost.

Plusieurs causes conjuguées génèrent ce mouvement naturel : l’érosion, l’écoulement des eaux et… la gélifraction : « Sous l’action du gel, les roches se fragmentent en raison de l’augmentation du volume de l’eau qui s’écoule entre elles. »

En certains endroits, la falaise forme un mur vertical qui surplombe la route. Aurait-on pu laisser une seule voie ouverte à la circulation ? « Non, car l’orientation de certaines roches favorise un risque de rebond des blocs sur les deux voies de circulation », souligne Thierry Provost.


Trois mois de travaux
Un bureau d’études et des entreprises spécialisées vont s’attaquer à la falaise malade. Après avoir purgé les morceaux qui tombent d’eux-mêmes, ils vont retenir les parties fragiles, à l’aide de centaines de gros boulons de plusieurs mètres de long. Ils poseront ensuite un grillage double torsion extrêmement résistant, pour retenir les petites pierres.

Un chantier de trois mois de travaux, qui s’élèverait à une somme de l’ordre de 300 000 €. Rude pour la ville en ces temps de crise budgétaire. Mais on ne peut pas badiner avec la sécurité sous les falaises.


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