Déchets. Ça déborde dans les bennes "tout-venant"

Chaque année, 500.000 tonnes de déchets finissent dans les bennes "tout-venant" des déchèteries bretonnes. Un coût pour l’environnement et la collectivité.

Dans quelle benne jeter ce déchet ? Face à une remorque ou un coffre de voiture archiplein, qui ne s’est pas déjà retrouvé le week-end devant ce choix quasi-cornélien ? Et de se voir signifier par l’employé de la déchèterie : "Tout-venant !".

Tout-venant, un nom fourre-tout qui permet aujourd’hui à tout un chacun d’y verser ses plastiques, porcelaines, matelas et autres matériaux que les autres bennes n’acceptent pas. "Une benne qu’on ne veut pas trop voir et qui est une catastrophe", s’inquiète Thierry Burlot, vice-président de la Région Bretagne en charge de l’environnement et des déchets. Un élu qui s’apprête à co-écrire avec l’Ademe Bretagne le plan régional de gestion des déchets.




Trouver de nouvelles filières de valorisation

Derrière cette benne mal-aimée, les chiffres sont éloquents. Chaque année, ce sont 500.000 tonnes de déchets qui partent directement vers l’enfouissement, via le "tout-venant". Un coût pour l’environnement… et la collectivité, qui doit acheminer ces déchets dans des centres. La solution ? "Trier et encore trier", dit en substance Thierry Burlot. Un sport qui connaît un certain succès en Bretagne.

Sur le million de tonnes de déchets ménagers produits chaque année au domicile des Bretons, 300.000 sont recyclés à travers les fameux sacs jaunes et les bennes à verre. "On est un peu meilleur que d’autres régions", souligne Gilles Petitjean, délégué régional de l’Ademe Bretagne. Avec une conséquence positive : malgré une démographie bretonne en hausse, "les ordures ménagères non recyclables continuent à diminuer", souligne Thierry Burlot.

Pourquoi alors ce que les Bretons arrivent à faire dans leur foyer, on ne serait pas capable de le reproduire dans les déchèteries, avec ces fameuses bennes "tout-venant", s’interrogent Région et Ademe. "Il faut réaménager les déchèteries et trouver les filières de valorisation dédiées. Tout peut être trié", avance l’élu breton.


Le verre breton recyclé à Cognac

Car il ne suffit pas de trier pour régler le problème. Il faut aussi trouver les débouchés aux matériaux récupérés. Comme cette initiative conjointe d’une entreprise de réinsertion et de Veolia qui, à Rennes, recyclent les matelas depuis quelques mois. À la clé de ces nouvelles sources de valorisation, "un vrai gisement d’emplois, de l’innovation, et des activités de l’économie sociale et solidaire qu’il faut préserver", liste Thierry Burlot.

Un regret néanmoins. "Tout ce qu’on trie aujourd’hui n’est pas valorisé en Bretagne". Le verre part ainsi dans l’est de la France et à Cognac, le papier à Rouen et l’acier dans le Nord. "On doit réfléchir à la valorisation et à la création de nouvelles filières économiques."


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