À Saint-Brieuc, les agents en grève
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À Saint-Brieuc, les agents en grève
◦Par Marie Bartnik
◦Mis à jour le 31/05/2016 à 17:51
◦Publié le 31/05/2016 à 17:49
◦article le figaro
Une partie des agents de la commune des Côtes-d'Armor sont en grève depuis le 24 mai pour protester contre le projet du maire d'accroître leur temps de travail, à 35 heures hebdomadaires.
Du fumier sur les marches de la mairie de Saint-Brieuc pour travailler moins. Depuis plus d'une semaine, les agents municipaux de la commune des Côtes d'Armor se mobilisent contre le projet du maire, l'élu Modem Bruno Joncour, d'augmenter leur temps de travail... à 35 heures hebdomadaires. Crèches et cantines scolaires fermées, services municipaux ralentis, rassemblements devant la mairie... La grève du personnel, lancée à l'appel de l'intersyndicale rassemblant la CGT, la CFDT et FO, dure déjà depuis une semaine. Et devrait se prolonger, puisque les agents ont reconduit ce mardi matin leur mouvement en assemblée générale. «Avec 400 à 500 agents grévistes sur 1100 que compte la municipalité, tous les services sont impactés, des services techniques aux bibliothèques», se félicite Sylvie Fourré, déléguée syndicale Force Ouvrière.
»» À lire aussi: Les fonctionnaires travaillent moins de 35 heures par semaine
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/05/25/20002-20160525ARTFIG00391-les-fonctionnaires-travaillent-moins-de-35-heures-par-semaine.php
Les agents refusent en effet catégoriquement de travailler 70 heures supplémentaires par an, pour atteindre le temps de travail réglementaire. En vertu d'un protocole d'accord datant de 2001, les fonctionnaires briochins ne travaillent en effet que 1537 heures annuelles pour un temps plein, soit en-deçà de la durée légale de travail fixée à 1607 heures par an depuis l'instauration de la journée de solidarité en 2005. «Quoique régulier, ce régime dérogatoire au droit commun emporte des conséquences financières: il représente une charge de personnel supplémentaire théorique de 4,4%», constate la Cour des Comptes dans un rapport de 2013. Une somme non négligeable pour Saint-Brieuc, dont les dépenses de personnel représentent plus de 60% du budget (41 millions d'euros en 2011), et surtout, précieuse dans le contexte budgétaire contraint qui est celui de la commune.
Une pratique «répandue» dans la fonction publique territoriale
Comme toutes ses consoeurs, dont les maires sont actuellement réunis porte de Versailles, Saint-Brieuc doit en effet résoudre une équation budgétaire difficile: alors que l'Etat diminue d'un côté ses dotations pour faire des économies, il impose de l'autre des charges de personnel alourdies, via la réforme des rythmes scolaires et la revalorisation du traitement des agents de catégorie C. Si bien que pour boucler son budget, Saint-Brieuc se séparera aussi cette année de 50 postes équivalent temps plein. «La remise en cause du protocole d'accord sur le temps de travail, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, alors que nos conditions de travail ne cessent de se dégrader», explique la déléguée FO.
Pour la Cour des Comptes, ramener le temps de travail des agents à 1607 heures constitue cependant le premier levier à actionner. En 2013, elle estimait que cette seule réforme permettrait de gagner l'équivalent de 16 postes à temps plein à Saint-Brieuc.
La recommandation vaut également pour d'autres collectivités. Car Saint-Brieuc est loin d'être la seule dont les agents travaillent moins de 35 heures. La pratique est même «répandue» selon l'institution de la rue Cambon. Ainsi des agents de la communauté d'agglomération de Béziers-Méditerranée, qui n'effectuent par exemple pas plus de 1548 heures de travail par an, grâce à l'octroi d'une demi-journée de repos par semaine, ou encore de ceux de la petite commune de Saint-Marie-La-Mer, située dans les Pyrénées orientales. Ces derniers bénéficient de multiples congés exceptionnels qui ramènent leur temps de travail annuel à 1560 heures par an, tels qu'une journée de printemps ou encore une journée d'automne.
◦Mis à jour le 31/05/2016 à 17:51
◦Publié le 31/05/2016 à 17:49
◦article le figaro
Une partie des agents de la commune des Côtes-d'Armor sont en grève depuis le 24 mai pour protester contre le projet du maire d'accroître leur temps de travail, à 35 heures hebdomadaires.
Du fumier sur les marches de la mairie de Saint-Brieuc pour travailler moins. Depuis plus d'une semaine, les agents municipaux de la commune des Côtes d'Armor se mobilisent contre le projet du maire, l'élu Modem Bruno Joncour, d'augmenter leur temps de travail... à 35 heures hebdomadaires. Crèches et cantines scolaires fermées, services municipaux ralentis, rassemblements devant la mairie... La grève du personnel, lancée à l'appel de l'intersyndicale rassemblant la CGT, la CFDT et FO, dure déjà depuis une semaine. Et devrait se prolonger, puisque les agents ont reconduit ce mardi matin leur mouvement en assemblée générale. «Avec 400 à 500 agents grévistes sur 1100 que compte la municipalité, tous les services sont impactés, des services techniques aux bibliothèques», se félicite Sylvie Fourré, déléguée syndicale Force Ouvrière.
»» À lire aussi: Les fonctionnaires travaillent moins de 35 heures par semaine
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/05/25/20002-20160525ARTFIG00391-les-fonctionnaires-travaillent-moins-de-35-heures-par-semaine.php
Les agents refusent en effet catégoriquement de travailler 70 heures supplémentaires par an, pour atteindre le temps de travail réglementaire. En vertu d'un protocole d'accord datant de 2001, les fonctionnaires briochins ne travaillent en effet que 1537 heures annuelles pour un temps plein, soit en-deçà de la durée légale de travail fixée à 1607 heures par an depuis l'instauration de la journée de solidarité en 2005. «Quoique régulier, ce régime dérogatoire au droit commun emporte des conséquences financières: il représente une charge de personnel supplémentaire théorique de 4,4%», constate la Cour des Comptes dans un rapport de 2013. Une somme non négligeable pour Saint-Brieuc, dont les dépenses de personnel représentent plus de 60% du budget (41 millions d'euros en 2011), et surtout, précieuse dans le contexte budgétaire contraint qui est celui de la commune.
Une pratique «répandue» dans la fonction publique territoriale
Comme toutes ses consoeurs, dont les maires sont actuellement réunis porte de Versailles, Saint-Brieuc doit en effet résoudre une équation budgétaire difficile: alors que l'Etat diminue d'un côté ses dotations pour faire des économies, il impose de l'autre des charges de personnel alourdies, via la réforme des rythmes scolaires et la revalorisation du traitement des agents de catégorie C. Si bien que pour boucler son budget, Saint-Brieuc se séparera aussi cette année de 50 postes équivalent temps plein. «La remise en cause du protocole d'accord sur le temps de travail, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, alors que nos conditions de travail ne cessent de se dégrader», explique la déléguée FO.
Pour la Cour des Comptes, ramener le temps de travail des agents à 1607 heures constitue cependant le premier levier à actionner. En 2013, elle estimait que cette seule réforme permettrait de gagner l'équivalent de 16 postes à temps plein à Saint-Brieuc.
La recommandation vaut également pour d'autres collectivités. Car Saint-Brieuc est loin d'être la seule dont les agents travaillent moins de 35 heures. La pratique est même «répandue» selon l'institution de la rue Cambon. Ainsi des agents de la communauté d'agglomération de Béziers-Méditerranée, qui n'effectuent par exemple pas plus de 1548 heures de travail par an, grâce à l'octroi d'une demi-journée de repos par semaine, ou encore de ceux de la petite commune de Saint-Marie-La-Mer, située dans les Pyrénées orientales. Ces derniers bénéficient de multiples congés exceptionnels qui ramènent leur temps de travail annuel à 1560 heures par an, tels qu'une journée de printemps ou encore une journée d'automne.
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