L’économie menacée par les insectes envahissants
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L’économie menacée par les insectes envahissants
Publié le 05/10/2016
Les dégâts causés par ces bestioles sont estimés à au moins 69 milliards d’euros chaque année dans le monde.
Les insectes envahissants, en pleine expansion sous l’effet des échanges mondiaux et du réchauffement planétaire, font chaque année au moins 69 milliards d’euros de dégâts dans le monde, selon une étude parue mardi. Mais ce chiffre serait largement sous-estimé.
Dommages aux biens et services, coûts en matière de santé, pertes agricoles… les impacts des insectes envahissants (proliférant hors de leur milieu naturel) sont nombreux. Et le résultat chiffré de cette évaluation est a minima, soulignent les auteurs de cette synthèse inédite publiée dans Nature Communications.
Sur 69 milliards d’euros de dommages (75 milliards de francs), le termite de Formose (Coptotermes formosanus) apparaît comme l’un des plus destructeurs, relève cette équipe pluridisciplinaire impliquant notamment le CNRS, l’Université Paris-Sud, AgroParisTech et l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Une fois établi, ce termite n’a d’ailleurs jamais pu être éradiqué, et son potentiel établissement en Europe est à craindre avec le changement climatique.
Egalement en haut du classement, la teigne des choux (Plutella xylostella) coûte 4,1 mds d’euros par an, et le longicorne brun de l’épinette (Tetropium fuscum) 4 mds d’euros, rien qu’au Canada.
Pollinisation affectée
Sur la santé, le coût attribuable aux insectes envahissants dépasse 6,1 mds d’euros annuels (non inclus le paludisme – dont l’essentiel est lié à un moustique présent naturellement – ou le virus Zika). La dengue est la maladie la plus coûteuse (84% des dépenses, rien que pour les zones où ces moustiques sont envahissants). Le virus du Nil occidental en représente 15%.
Cette somme de 69 mds est a été obtenue grâce à quelque 700 articles et rapports, mais de ce fait elle tient peu compte d’espèces et de régions sous-étudiées.
Le calcul n’intègre pas non plus le coût des perturbations générées aux «services» de la nature (par exemple la pollinisation des cultures). Ainsi «l’extrapolation minimale que l’on peut faire (du coût de ces insectes) serait plutôt de 270 milliards de dollars», indique à l’AFP l’écologue Franck Courchamp, auteur principal et directeur de recherche au CNRS.
Le pire à venir?
Or la situation devrait encore se dégrader avec le réchauffement planétaire: son coût devrait croître de 18% d’ici 2050, si rien n’était fait pour freiner le déréglement climatique, pointe l’étude.
Depuis des milliers d’années, les insectes ont propagé des maladies et généré des dommages aux écosystèmes: ils forment «probablement le groupe le plus ‘coûteux’» du règne vivant, rappellent les auteurs. Aujourd’hui environ 10% des insectes introduits dans une nouvelle région s’y implantent, et 10% d’entre eux finissent par y proliférer.
Pour M. Courchamp, outre l’information du public et la lutte climatique, la solution réside dans la «biosécurité», des mesures en amont pour limiter ces invasions : surveillance des cargaisons sensibles en provenance de certaines régions, législations limitant certains exports non contrôlés (par exemple pulvériser d’insecticide certaines cargaisons à risque avant export) etc. Ce genre de protocoles est en place et très efficace dans certains pays comme les Etats-Unis ou l’Australie, ajoute le chercheur.
(Source : 20 Minutes)
Les dégâts causés par ces bestioles sont estimés à au moins 69 milliards d’euros chaque année dans le monde.
Les insectes envahissants, en pleine expansion sous l’effet des échanges mondiaux et du réchauffement planétaire, font chaque année au moins 69 milliards d’euros de dégâts dans le monde, selon une étude parue mardi. Mais ce chiffre serait largement sous-estimé.
Dommages aux biens et services, coûts en matière de santé, pertes agricoles… les impacts des insectes envahissants (proliférant hors de leur milieu naturel) sont nombreux. Et le résultat chiffré de cette évaluation est a minima, soulignent les auteurs de cette synthèse inédite publiée dans Nature Communications.
Sur 69 milliards d’euros de dommages (75 milliards de francs), le termite de Formose (Coptotermes formosanus) apparaît comme l’un des plus destructeurs, relève cette équipe pluridisciplinaire impliquant notamment le CNRS, l’Université Paris-Sud, AgroParisTech et l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Une fois établi, ce termite n’a d’ailleurs jamais pu être éradiqué, et son potentiel établissement en Europe est à craindre avec le changement climatique.
Egalement en haut du classement, la teigne des choux (Plutella xylostella) coûte 4,1 mds d’euros par an, et le longicorne brun de l’épinette (Tetropium fuscum) 4 mds d’euros, rien qu’au Canada.
Pollinisation affectée
Sur la santé, le coût attribuable aux insectes envahissants dépasse 6,1 mds d’euros annuels (non inclus le paludisme – dont l’essentiel est lié à un moustique présent naturellement – ou le virus Zika). La dengue est la maladie la plus coûteuse (84% des dépenses, rien que pour les zones où ces moustiques sont envahissants). Le virus du Nil occidental en représente 15%.
Cette somme de 69 mds est a été obtenue grâce à quelque 700 articles et rapports, mais de ce fait elle tient peu compte d’espèces et de régions sous-étudiées.
Le calcul n’intègre pas non plus le coût des perturbations générées aux «services» de la nature (par exemple la pollinisation des cultures). Ainsi «l’extrapolation minimale que l’on peut faire (du coût de ces insectes) serait plutôt de 270 milliards de dollars», indique à l’AFP l’écologue Franck Courchamp, auteur principal et directeur de recherche au CNRS.
Le pire à venir?
Or la situation devrait encore se dégrader avec le réchauffement planétaire: son coût devrait croître de 18% d’ici 2050, si rien n’était fait pour freiner le déréglement climatique, pointe l’étude.
Depuis des milliers d’années, les insectes ont propagé des maladies et généré des dommages aux écosystèmes: ils forment «probablement le groupe le plus ‘coûteux’» du règne vivant, rappellent les auteurs. Aujourd’hui environ 10% des insectes introduits dans une nouvelle région s’y implantent, et 10% d’entre eux finissent par y proliférer.
Pour M. Courchamp, outre l’information du public et la lutte climatique, la solution réside dans la «biosécurité», des mesures en amont pour limiter ces invasions : surveillance des cargaisons sensibles en provenance de certaines régions, législations limitant certains exports non contrôlés (par exemple pulvériser d’insecticide certaines cargaisons à risque avant export) etc. Ce genre de protocoles est en place et très efficace dans certains pays comme les Etats-Unis ou l’Australie, ajoute le chercheur.
(Source : 20 Minutes)
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