Commerce à Saint-Brieuc. Le centre-ville toujours en souffrance

Dans le centre-ville de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), le nombre de cellules commerciales vides est en constante augmentation. Un rapport ministériel décrypte le phénomène.


Devenus tristement banals dans le quotidien des Briochins, les rideaux baissés et les devantures de magasins masquées font partie du paysage urbain du centre-ville. Si cette morosité commerciale n’est certes pas l’apanage de Saint-Brieuc, elle y prend cependant un tour particulièrement marqué.

La récente publication d’un rapport du secrétariat chargé du commerce, de l’artisanat et de la consommation sur la revitalisation commerciale des centres-villes illustre l’étendue et la gravité des difficultés.

Cette étude dresse notamment un panorama de la vacance commerciale dans les villes moyennes (entre 10 000 et 100 000 habitants). Avec un taux de 18.9 %, Saint-Brieuc compte parmi les villes les plus touchées. Un pourcentage qui a augmenté de manière significative entre 2012 et 2015.

Saint-Brieuc, un cas d’exception

« En Bretagne, en dehors de Nantes et Rennes, toutes les villes sont touchées », explique Pascal Madry, directeur de la Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé. Très attentif aux évolutions de l’immobilier commercial, il étudie la question depuis longtemps.


« À partir de 2010, le phénomène s’est aggravé mais ses racines sont profondes. » En cause, la surproduction des surfaces commerciales conjuguée au ralentissement de la consommation. « Le marché est aujourd’hui saturé. »

Parmi les raisons expliquant les difficultés briochines, le rapport de l’Inspection générale des finances pointe un élément majeur : le déséquilibre entre la ville centre et sa périphérie. Ces derniers mois, plusieurs enseignes, Devred, Damart, Cache-Cache entre autres, ont ainsi migré vers Langueux.

« Saint-Brieuc est un cas d’exception avec un équipement périphérique hypertrophié ». Avec une zone de chalandise estimée à 275 000 habitants, le marché briochin est important mais étalé. « Les clients sont nombreux mais éloignés. Dans cette configuration, les puissantes zones captent les consommateurs. »

Face à ce déséquilibre structurel, la solution passe par une planification du commerce à l’échelle d’un territoire étendu, dépassant la logique de compétition intracommunautaire. « Pour résister, il faut un dialogue entre Saint-Brieuc et sa périphérie. Le problème n’est pas interne au centre-ville, il dépasse l’échelle communale. »


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