Retraites : Fillon pourrait conserver le « taux plein » à 67 ans
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Retraites : Fillon pourrait conserver le « taux plein » à 67 ans
Solveig Godeluck |Le 21/01 à 20:09
Le candidat de la droite à la présidentielle ne réviserait pas pour autant le montant d’économies attendues de sa réforme des retraites.
Ce sera l'une des premières grandes réformes de François Fillon s'il accède à la présidence de la République en mai. Dans les cent premiers jours, le candidat de la droite et du centre présentera un projet de loi pour instaurer la retraite à 65 ans d'ici à 2022. Si les détails de ce projet n'ont pas encore été gravés dans le marbre, les équipes du candidat planchent sur la deuxième borne d'âge, celle à laquelle on est assuré de toucher une retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés. Cette borne pourrait bien rester inchangée.
La logique voudrait pourtant qu'elle soit décalée de trois ans, comme l'âge minimum, pour atteindre 70 ans à terme. Mais c'est un chiffre qui fait peur. « Plus vous augmentez l'âge d'ouverture des droits, plus vous posez la question du décalage de la deuxième borne », explique pour sa part Eric Woerth, qui a porté la réforme des retraites Fillon de 2010 et prépare maintenant celle de 2017.
Les premières économies attendues
Aujourd'hui, l'âge du taux plein automatique est 65 ans, et il doit passer progressivement à 67 ans en 2022, suite à la loi de 2010. La première génération à avoir été touchée par ce décalage de la deuxième borne d'âge est celle qui a eu 65 ans l'année dernière. Les économies attendues, qui se comptent en milliards, sont donc encore devant nous et c'est le prochain président qui en profitera.
Du coup, il semble difficile de décaler l'âge du taux plein pendant le prochain quinquennat. Et les bénéfices politiques de l'annulation de la décote à 70 ans, qui prendraient la forme d'une manne financière, reviendraient au président élu en 2022...
20 milliards d'euros jugés "crédibles"
Si François Fillon décide d'en rester à 67ans, cela raccourcira de trois à deux ans la fenêtre des départs massifs. Il ne révisera pas pour autant le montant d'économies attendues de sa réforme. « Vingt milliards d'euros, c'est crédible, souligne Eric Woerth. Si l'option des 67 ans est choisie, on verra si ce chiffrage doit être reconsidéré, mais ce n'est pas certain, car une bonne partie de l'effort financier est lié à l'âge d'ouverture des droits. »
Les effets comparés de la réforme de 2010 sont instructifs. Le relèvement de 65 à 67 ans devrait améliorer de 2,5 milliards d'euros le solde des régimes de retraites en 2020 (hors fonction publique et régimes spéciaux), et de 4 milliards en 2030, pour s'atténuer par la suite, détaille la Drees, une direction du ministère des Affaires sociales, dans un rapport récent. Quant au passage de 60 à 62 ans, il rapporterait près de 16 milliards d'euros en 2025, ramenés à 12,7 milliards en 2040.
Ne pas modifier l'âge de la décote rendrait certes la réforme plus soutenable socialement, mais il faudrait tout de même chercher quelques milliards d'économies ailleurs. Une méthode assez efficace consiste à accélérer la cadence du relèvement de l'âge de départ. Mais la transition prévue par François Fillon vers les 65 ans est déjà extrêment rapide : s'il la mène sur un quinquennat, cela fait sept mois par an, plus que la réforme de 2010 déjà menée tambour battant, au rythme de 4 ou 5 mois par an. La pilule serait particulièrement dure à avaler pour les personnes proches de l'âge de la retraite en 2018.
http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0211716549607-retraites-fillon-pourrait-conserver-le-taux-plein-a-67-ans-2058983.php#xtor=CS1-25
Le candidat de la droite à la présidentielle ne réviserait pas pour autant le montant d’économies attendues de sa réforme des retraites.
Ce sera l'une des premières grandes réformes de François Fillon s'il accède à la présidence de la République en mai. Dans les cent premiers jours, le candidat de la droite et du centre présentera un projet de loi pour instaurer la retraite à 65 ans d'ici à 2022. Si les détails de ce projet n'ont pas encore été gravés dans le marbre, les équipes du candidat planchent sur la deuxième borne d'âge, celle à laquelle on est assuré de toucher une retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés. Cette borne pourrait bien rester inchangée.
La logique voudrait pourtant qu'elle soit décalée de trois ans, comme l'âge minimum, pour atteindre 70 ans à terme. Mais c'est un chiffre qui fait peur. « Plus vous augmentez l'âge d'ouverture des droits, plus vous posez la question du décalage de la deuxième borne », explique pour sa part Eric Woerth, qui a porté la réforme des retraites Fillon de 2010 et prépare maintenant celle de 2017.
Les premières économies attendues
Aujourd'hui, l'âge du taux plein automatique est 65 ans, et il doit passer progressivement à 67 ans en 2022, suite à la loi de 2010. La première génération à avoir été touchée par ce décalage de la deuxième borne d'âge est celle qui a eu 65 ans l'année dernière. Les économies attendues, qui se comptent en milliards, sont donc encore devant nous et c'est le prochain président qui en profitera.
Du coup, il semble difficile de décaler l'âge du taux plein pendant le prochain quinquennat. Et les bénéfices politiques de l'annulation de la décote à 70 ans, qui prendraient la forme d'une manne financière, reviendraient au président élu en 2022...
20 milliards d'euros jugés "crédibles"
Si François Fillon décide d'en rester à 67ans, cela raccourcira de trois à deux ans la fenêtre des départs massifs. Il ne révisera pas pour autant le montant d'économies attendues de sa réforme. « Vingt milliards d'euros, c'est crédible, souligne Eric Woerth. Si l'option des 67 ans est choisie, on verra si ce chiffrage doit être reconsidéré, mais ce n'est pas certain, car une bonne partie de l'effort financier est lié à l'âge d'ouverture des droits. »
Les effets comparés de la réforme de 2010 sont instructifs. Le relèvement de 65 à 67 ans devrait améliorer de 2,5 milliards d'euros le solde des régimes de retraites en 2020 (hors fonction publique et régimes spéciaux), et de 4 milliards en 2030, pour s'atténuer par la suite, détaille la Drees, une direction du ministère des Affaires sociales, dans un rapport récent. Quant au passage de 60 à 62 ans, il rapporterait près de 16 milliards d'euros en 2025, ramenés à 12,7 milliards en 2040.
Ne pas modifier l'âge de la décote rendrait certes la réforme plus soutenable socialement, mais il faudrait tout de même chercher quelques milliards d'économies ailleurs. Une méthode assez efficace consiste à accélérer la cadence du relèvement de l'âge de départ. Mais la transition prévue par François Fillon vers les 65 ans est déjà extrêment rapide : s'il la mène sur un quinquennat, cela fait sept mois par an, plus que la réforme de 2010 déjà menée tambour battant, au rythme de 4 ou 5 mois par an. La pilule serait particulièrement dure à avaler pour les personnes proches de l'âge de la retraite en 2018.
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