Retraites : “l’Etat pourrait très facilement gommer le déficit une bonne fois pour toute”
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Retraites : “l’Etat pourrait très facilement gommer le déficit une bonne fois pour toute”
Le déficit des retraites est aujourd’hui de l’ordre de 10 milliards d’euros, un montant pas si élevé et qui pourrait être facilement gommé, selon notre chroniqueur Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain, qui souligne aussi que les retraites ne sont pas généreuses en France, contrairement aux idées reçues.
Le sujet des retraites semble de nouveau capter l’attention. Il faut dire que c’est toujours un bon blockbuster au box-office des séries, on en connaît maintenant les acteurs, les bons, les méchants, et même l’histoire : plus de rebondissements, plus de surprises et pourtant on ne s’en lasse pas. Une valeur sûre, et puis, à défaut d’autres sujets, “ça fait causer”. Le retour de la momie en quelque sorte. Et franchement, je ne garderai pas le suspense plus longtemps, c’est littéralement un non sujet. D’un point de vue purement économique s’entend. Le déficit des retraites est de l’ordre de 10 milliards d’euros en 2021 (selon le COR, Comité d’Orientation des Retraites), et toujours d’après le COR, dans le même rapport de juin 2021, la trajectoire s’améliorerait encore pour s’équilibrer naturellement vers 2070.
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10 petits milliards à comparer aux près de 300 milliards du “quoiqu’il en coûte". Alors pourquoi cette “fixette” quasi obsessionnelle compulsive sur un système déjà en quasi équilibre ? Mais parce que le “poids des retraites” est en France d’environ 14 % du PIB, alors que la moyenne européenne est de 10 % … scandale !, horreur !, sacrilège !… Eh bien non, pas vraiment, car si la part des retraites est de 14% en France (le côté “dépenses”), le régime est globalement équilibré, ce qui veut dire que le côté “recettes” est à la hauteur. S’offusquer de ce niveau est aussi stupide que de s’offusquer, par exemple, de ce que le poids du carburant embarqué à bord d’un Airbus soit équivalent à la moitié du poids total de l’avion… et pourtant …il vole, et en plus plutôt bien et longtemps et en toute sécurité.
Par ailleurs, et contrairement aux idées reçues et largement véhiculées, la France n’est pas un pays qui sert des retraites généreuses. Plutôt le contraire : d’après l’OCDE, le revenu dit de remplacement (le niveau de la retraite perçue) n’est en France que de 52% alors que la moyenne de l’UE est de 65%, les bons élèves vis-à-vis de leurs séniors étant, entre autres, l’Autriche (80%), l’Espagne (80%), le Luxembourg (90%), l’Italie (70%), etc.
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Alors où est le problème ? Le problème est dans la “normalisation” européenne, dans l’idéologie de l’existence d’un “standard” pan-européen transcendant : la part des retraites dans le PIB doit être calibrée (un peu comme l’est le diamètre des petits pois ou la courbure des bananes). Donc le problème, s’il en est, est de l’ordre de l’idéologie, voire de l’affect ou de la répulsion, de la psyché, mais en aucun cas d’ordre économique.
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Poussons un peu plus loin le raisonnement. Le déficit des retraites est aujourd’hui de l’ordre de 10 milliards d’euros et, en même temps, la France verse à fonds perdus, chaque année, 42 milliards d’euros (chiffres de 2012 compilés dans son ouvrage remarquable par la chercheuse Viviane Tchernonog Le paysage associatif français, mesure et évolution, éditions Dalloz, 2013) à des associations dont seules quelques-unes (1864 soit seulement 0,1% du total), sur les 1,3 million qu’en compte la France sont reconnues d’utilité publique. Quant aux autres …
En diminuant, une seule année, le montant versé à fonds perdus à ces “associations” de seulement 24%, ou encore de seulement 5% par an sur le prochain quinquennat, par exemple, le déficit des retraites serait alors totalement gommé, et ce une bonne fois pour toutes.
Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain (Les multinationales émergentes, Le temps des turbulences, Wanamatcha !).
Georges Nurdin CAPITAL 17.04.2022
Le sujet des retraites semble de nouveau capter l’attention. Il faut dire que c’est toujours un bon blockbuster au box-office des séries, on en connaît maintenant les acteurs, les bons, les méchants, et même l’histoire : plus de rebondissements, plus de surprises et pourtant on ne s’en lasse pas. Une valeur sûre, et puis, à défaut d’autres sujets, “ça fait causer”. Le retour de la momie en quelque sorte. Et franchement, je ne garderai pas le suspense plus longtemps, c’est littéralement un non sujet. D’un point de vue purement économique s’entend. Le déficit des retraites est de l’ordre de 10 milliards d’euros en 2021 (selon le COR, Comité d’Orientation des Retraites), et toujours d’après le COR, dans le même rapport de juin 2021, la trajectoire s’améliorerait encore pour s’équilibrer naturellement vers 2070.
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