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L'heure est grave pour l'avenir du Coco de Paimpol

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L'heure est grave pour l'avenir du Coco de Paimpol  Empty L'heure est grave pour l'avenir du Coco de Paimpol

Message par Admin Ven 3 Fév - 16:48

L'heure est grave pour l'avenir du Coco de Paimpol  V68



Yannick LE TUTOUR.


Les services de l'État réfléchissent à revoir la manière de rémunérer les « plumeurs ». Selon Maurice Goarin, à l'origine de son AOC, le Coco de Paimpol pourrait très bien disparaître.

Paysan dans une exploitation de 80 ha, à Lanleff, Maurice Goarin cultive 20 ha de cocos, lorsqu'en 1991, il se lance dans une grande croisade pour obtenir la pleine reconnaissance du haricot demi-sec, à travers l'obtention d'une appellation d'origine à l'époque contrôlée.


Une aventure fantastique

Sept années de réunion, des montagnes de dossiers à décrypter, la mise en place d'accords syndicaux (accord à 130 kg par jour, avec un prix de ramassage fixe), il se démène avec deux collègues : Hubert Jacob, aujourd'hui référent chou à l'UCPT et Jojo Brézellec, décédé. « À l'époque, j'avais même une ardoise dans mon tracteur, pour noter les idées qui me venaient lorsque j'étais au champ. »



Une aventure fantastique, mais très chronophage quand il a fallu concilier un produit du terroir, des hommes, un savoir-faire et une originalité. Coco paimpolais, puis Coco de Paimpol par la suite, le légume prend son envol le 9 février 1998. « Je me souviens encore de la date. » Il s'ensuivra une longue période de promotion du produit où les trois compères ne compteront ni leur temps, ni leurs week-ends, passer à vulgariser le Coco de Paimpol. Foires, visites aux gros distributeurs du sud-ouest, opération binious et bombardes à Rungis, voyage en Corse, les idées ne manquent pas pour imposer le coco. Des campagnes de promotion sont aussi tentées en Allemagne et en Angleterre, sans grand succès d'ailleurs. « On en a vendu un peu en Belgique quand même. »




« On va tuer le produit »



Parallèlement, l'AOC permet aussi de faire un peu la police dans le Trégor-Goëlo où le coco doit être cultivé. On passe de 1 200 producteurs à 300. « Il a fallu régulariser tous les retraités qui faisaient du coco un peu comme ils voulaient. » Aujourd'hui, sans gagner des mille et des cents, les légumiers travaillent sur 1 000 ha de cocos, pour une récolte de 6 000 à 8 000 tonnes par an, suivant les intempéries et un chiffre d'affaires de près de 8 millions d'euros, dont 70 % repartent aux 2 000 ramasseurs.


Un marché sensible au niveau du climat, qui se retrouve aujourd'hui mis en péril, du fait d'une nouvelle législation concernant la rémunération, imaginée par les services de l'État. Le passage d'un travail payé au rendement (au kilo ramassé), à une rémunération à l'heure est une ineptie, selon Maurice Goarin. « Le ramassage de cocos a toujours été un boulot d'appoint. On a un système souple qui convient à tout le monde. Par tradition, ça a toujours été ainsi. »

L'équation est simple. « On ne peut pas payer pareil un « plumeur » qui fait 50 kg/jour et un qui fait 150 kg. » Pour lui, l'intervention de l'inspection du travail, influencée par des syndicalistes, est malvenue. « Ils sont décidés à tuer le produit. Si ça se prolonge, la seule AOC des Côtes-d'Armor va mourir. C'est ingérable. » Une situation ubuesque pour lui qui a passé tant d'heures à essayer de faire décoller ce légume. « Ou cette histoire s'arrange, ou ça fera 1 000 ha de maïs en plus, à la place des cocos. »


http://www.ouest-france.fr/bretagne/paimpol-22500/l-heure-est-grave-pour-l-avenir-du-coco-de-paimpol-4776692
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Message par Admin Ven 3 Fév - 16:59

« Ça n'a pas de sens de nous payer à l'heure... »


L'heure est grave pour l'avenir du Coco de Paimpol  V69


À 67 ans, Jean-Michel (1) complète sa retraite en « plumant » le coco de Paimpol chez Hervé Étienne, producteur à Pleudaniel, depuis quatre ou cinq saisons. « Il ne faut rien changer ! » Quand on lui parle des services de l'État qui souhaiteraient imposer aux producteurs une rétribution des plumeurs à l'heure, afin de garantir le Smic, il est catégorique. « Ça n'a pas de sens de payer à l'heure. Que vont devenir les jeunes qui ramassent seulement 50 ou 60 kg par jour, alors qu'il faudra en trier plus du double ? » Pas assez efficaces, ils seront laissés sur la touche par les producteurs.

En effet, selon lui, entre les retraités, les mères au foyer venues « mettre du beurre dans les épinards » ou les enfants, c'est l'essentiel de la main-d'oeuvre sur laquelle peut s'appuyer la confrérie du Coco de Paimpol. Le reste des plumeurs s'y retrouve, selon lui, « davantage » en étant payé au rendement. « Passer à une rétribution horaire serait ridicule. Actuellement, quand on a une course à faire, on le signale au producteur et on s'absente. » Plumer le coco est synonyme d'une certaine liberté de manoeuvre à laquelle la plupart de ses collègues sont attachés. « Si on passe à l'heure, les cultivateurs ne prendront que les gars rentables. »

Une culture peu rentable

Du coup, l'ambiance s'en ressentirait au champ et les producteurs auraient de plus en plus de mal à recruter. « Ils ont déjà tant de mal à trouver du personnel. » Selon Jean-Michel, la manière actuelle de rétribuer ne suscite pas spécialement de réclamation. « Personne ne se plaint. On veut tout chambouler alors que c'est très bien comme ça... »

Sans considérer les problèmes que ça générerait sur la qualité du produit. « Quand tu fais 200 kg, tu tries forcément moins consciencieusement que lorsque tu plumes 100 kg. » Et ça, l'AOC aurait, selon lui, du mal à le supporter. Sans compter que le coût de production serait plus important, jusqu'à inciter les cultivateurs à stopper carrément cette culture déjà peu rentable...


(1) Jean-Michel préfère rester anonyme.


http://www.ouest-france.fr/bretagne/paimpol-22500/ca-n-pas-de-sens-de-nous-payer-l-heure-4776689
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