Saint-Brieuc. Les insectes font leur apparition à l’apéro
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Saint-Brieuc. Les insectes font leur apparition à l’apéro
Anthony RIO
Il existe environ 2 000 insectes comestibles. Présentés comme le futur de l’alimentation, ils arrivent à pas de fourmi dans l’agglo de Saint-Brieuc, où il est possible d’en acheter dans deux épiceries.
Une pile de boîtes colorées pose derrière la vitrine de l’épicerie Les Fines Gueules, rue de Rohan, dans le centre-ville de Saint-Brieuc. À l’intérieur ? Des criquets ou des molitors (des vers de farine), grillés, destinés à terminer dans les assiettes, pour l’apéro.
Cet automne, Emmanuelle Michaud et Florent Josse ont ouvert leur épicerie et vendent notamment ces insectes. Et ce n’est pas forcément simple d’attirer des clients sur ce produit. « Ce n’est pas dans notre culture, il faut faire accepter cette démarche, explique Florent Josse. On découvre comment manger des insectes. Ce n’est pas comme dans Koh-Lanta ! » Ici, ils sont vendus pour être mangés en petite quantité, ne peuvent pas être cuisinés et ne remplacent pas un repas.
Des insectes craquants
La texture est finalement inattendue. Ils sont très craquants et épicés. Jimini’s, une société de région parisienne s’occupe de la préparation. Ces insectes sont élevés aux Pays-Bas. Ensuite, ils sont « tués par le froid, déshydratés, et ils arrivent ici », explique Raphaëlle Browsaeys, responsable communication à Jimini’s, qui fournit la boutique briochine. Ils sont ensuite cuisinés avec des épices.
L’entreprise fournit également la Maison Reux, à Langueux. Et là encore, pas facile de donner envie aux clients, souvent « interloqués », explique Laëtitia Cathou, vendeuse. « Ils se demandent si ce sont des vrais, s’ils sont vivants. J’en ai goûté pour prouver aux gens que ça se mange », sourit-elle. La Maison Reux en vend depuis février 2015.
Catherine est une cliente. Mais pas question de sauter le pas aujourd’hui. « Ça me refroidit, parce que ce sont des insectes », lance-t-elle en regardant les boîtes colorées, sur une étagère près de la caisse.
Un prix élevé
Difficile de dire si la consommation de ces petites bêtes dépassera l’effet de mode. Pour le moment « c’est pour le fun, estime Laëtitia Cathou. Il y en a qui font des petits paris entre eux. »
« À Saint-Brieuc, on n’en est qu’au début de la démarche, complètent Emmanuelle Michaud et Florent Josse. C’est plus de la découverte et le côté sympa, que le côté nutritionnel. »
Le prix aussi risque de refroidir les consommateurs. Pour 18 g, selon les produits, il faut compter 9,95 € dans la boutique briochine, 8,90 € à Langueux et 6,90 € sur le site de Jimini’s. « La matière première est coûteuse, expliquent les fournisseurs. Élever des insectes, c’est nouveau. Et il n’y a pas de production de masse. »
Il faudra donc attendre un peu avant qu’ils ne remplacent nos plats plus traditionnels.
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