Les Hirondelles de la guerre
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Les Hirondelles de la guerre
(D’après un article paru en 1889)
Il a été question récemment d’expériences faites au Ministère de la guerre par un Roubaisien, M. Desbouvrie, avec des hirondelles voyageuses. Nous avons prié notre correspondant de Roubaix de nous fournir à cet égard les indications et les documents de nature à intéresser nos lecteurs. Il nous a envoyé une photographie de l’hirondellier que reproduit notre gravure, et l’article suivant qui donne de curieux renseignements sur la tentative de M. Desbouvrie. Quelle antithèse que ce titre ! Hirondelles de guerre, et pourtant il est juste.
Ce gentil oiseau, qui nous laisse mélancoliques en nous quittant chaque automne, et dont le retour est salué d’un cri de joie à chaque printemps, pourrait bien devenir un messager militaire.
Un Roubaisien, M. Jean Desbouvrie, a trouvé le secret d’élever des hirondelles, de les apprivoiser. Elles quittent leur hirondellier, y reviennent tout comme les pigeons, et y vivent aussi bien l’hiver que l’été. Il y a près de quarante ans que M. Desbouvrie s’occupe de dresser et d’apprivoiser les hirondelles qui ont la réputation d’être rebelles à toute domestication. Dès l’âge le plus tendre, le jeune Desbouvrie, aimait les oiseaux et en particulier les hirondelles, qu’il apprivoisait à tel point que chaque fois qu’il sortait avec son père, il était toujours accompagné d’une certaine quantité d’hirondelles voletant autour de lui et venant à son appel se poser sur ses épaules ou sur ses mains. Depuis lors il n’a jamais cessé de s’en occuper.
La grande difficulté pour conserver des hirondelles pendant l’hiver était la nourriture d’abord, l’hirondelle se nourrissant exclusivement d’insectes. M. Desbouvrie a un secret qu’il n’a révélé à personne pour nourrir les jeunes hirondelles qu’il recueille dans leurs nids lorsqu’elles ont à peine quelques plumes. Une fois élevées et capables de voler, la nourriture change, et alors il donne la recette aux personnes qui lui achètent ses pensionnaires. Il y en a de deux sortes, les unes destinées aux amateurs, pour volières, ou aux jardins zoologiques et d’acclimatation. Les autres sont les hirondelles voyageuses. Ce sont ces dernières qui nous occupent.
Rien de curieux comme l’intérieur de l’hirondellier, situé au premier étage de la coquette villa que représente notre gravure et qui est construite au hameau de la Vigne, sur le bord du canal reliant l’Escaut à la Deule, en passant par Roubaix. La fenêtre du balcon s’ouvre sur un couloir communiquant avec une chambre transformée en une vaste volière, où s’ébattent à leur aise les sujets de M. Desbouvrie. Elles ont toutes un nom particulier, qui est celui de la couleur du fil de soie attaché à une de leurs pattes. Il faut de 15 à 40 jours pour les dresser ; les unes, le sont en trois semaines, d’autres demandent quelques jours de plus.
M. Desbouvrie a proposé au Ministère de la guerre de faire des expériences avec ses hirondelles. Le 7 septembre dernier, sur l’Esplanade des Invalides, en présence de plusieurs personnes, il en a lâché deux qui, après avoir tournoyé un instant, disparurent dans la direction du nord. Lâchées à 4 heures 15, à l’Esplanade des Invalides, elles étaient à leur hirondellier à 5 heures 30 minutes. Elles avaient donc parcouru plus de 150 kilomètres en 75 minutes.
Il a été question récemment d’expériences faites au Ministère de la guerre par un Roubaisien, M. Desbouvrie, avec des hirondelles voyageuses. Nous avons prié notre correspondant de Roubaix de nous fournir à cet égard les indications et les documents de nature à intéresser nos lecteurs. Il nous a envoyé une photographie de l’hirondellier que reproduit notre gravure, et l’article suivant qui donne de curieux renseignements sur la tentative de M. Desbouvrie. Quelle antithèse que ce titre ! Hirondelles de guerre, et pourtant il est juste.
Ce gentil oiseau, qui nous laisse mélancoliques en nous quittant chaque automne, et dont le retour est salué d’un cri de joie à chaque printemps, pourrait bien devenir un messager militaire.
Un Roubaisien, M. Jean Desbouvrie, a trouvé le secret d’élever des hirondelles, de les apprivoiser. Elles quittent leur hirondellier, y reviennent tout comme les pigeons, et y vivent aussi bien l’hiver que l’été. Il y a près de quarante ans que M. Desbouvrie s’occupe de dresser et d’apprivoiser les hirondelles qui ont la réputation d’être rebelles à toute domestication. Dès l’âge le plus tendre, le jeune Desbouvrie, aimait les oiseaux et en particulier les hirondelles, qu’il apprivoisait à tel point que chaque fois qu’il sortait avec son père, il était toujours accompagné d’une certaine quantité d’hirondelles voletant autour de lui et venant à son appel se poser sur ses épaules ou sur ses mains. Depuis lors il n’a jamais cessé de s’en occuper.
La grande difficulté pour conserver des hirondelles pendant l’hiver était la nourriture d’abord, l’hirondelle se nourrissant exclusivement d’insectes. M. Desbouvrie a un secret qu’il n’a révélé à personne pour nourrir les jeunes hirondelles qu’il recueille dans leurs nids lorsqu’elles ont à peine quelques plumes. Une fois élevées et capables de voler, la nourriture change, et alors il donne la recette aux personnes qui lui achètent ses pensionnaires. Il y en a de deux sortes, les unes destinées aux amateurs, pour volières, ou aux jardins zoologiques et d’acclimatation. Les autres sont les hirondelles voyageuses. Ce sont ces dernières qui nous occupent.
Rien de curieux comme l’intérieur de l’hirondellier, situé au premier étage de la coquette villa que représente notre gravure et qui est construite au hameau de la Vigne, sur le bord du canal reliant l’Escaut à la Deule, en passant par Roubaix. La fenêtre du balcon s’ouvre sur un couloir communiquant avec une chambre transformée en une vaste volière, où s’ébattent à leur aise les sujets de M. Desbouvrie. Elles ont toutes un nom particulier, qui est celui de la couleur du fil de soie attaché à une de leurs pattes. Il faut de 15 à 40 jours pour les dresser ; les unes, le sont en trois semaines, d’autres demandent quelques jours de plus.
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