Contrats aidés : le coup de frein inquiète les chômeurs et les élèves handicapés
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Contrats aidés : le coup de frein inquiète les chômeurs et les élèves handicapés
Publié le 24 août 2017
En 2017, le nombre de contrats aidés va baisser de 150 000. Une très mauvaise nouvelle pour les demandeurs d’emploi handicapés qui figurent parmi les principaux bénéficiaires. Cette diminution inquiète également les parents d’élèves handicapés car deux auxiliaires de vie scolaire sur trois bénéficient d’un contrat aidé.
La fin de l’année s’annonce rude pour les demandeurs d’emploi handicapés. 2018 aussi. La décision du gouvernement d’Édouard Philippe de limiter le recours aux emplois aidés devrait les toucher de plein fouet alors que le nombre de travailleurs handicapés pointant à Pôle Emploi avoisine le chiffre record de 500 000.
« Les contrats aidés participent fortement à l’insertion des personnes handicapées », soulignait le ministère du Travail, en janvier, dans une circulaire. http://travail-emploi.gouv.fr/publications/picts/bo/2017/20170003/tre_20170003_0000_0004.pdf « Sans être une “solution miracle”, ces contrats ont un réel effet favorable pour l’emploi des plus vulnérables », abonde l’APF dans un récent communiqué.https://www.apf.asso.fr/actualite/baisse-des-contrats-aides-apf-alerte-le-gouvernement-sur-le-prejudice-de-cette-mesure-5560
Plus de 11 % des emplois aidés occupés par des travailleurs handicapés
En 2016, selon cette même circulaire, plus d’un emploi aidé sur dix (11,4 %) était occupé par un travailleur handicapé. Cette même année, 52 000 personnes avaient signé un de ces contrats. Un peu dans les entreprises, beaucoup dans les associations et collectivités locales où elles représentaient même 14 % des bénéficiaires .
450 000 contrats aidés en 2016, 300 000 en 2017
La loi de finances pour 2016 prévoyait 298 000 contrats aidés. En septembre 2016, le gouvernement Valls en avait débloqué 150 000 supplémentaires. Ce qui avait porté le nombre total à quelque 450 000.
En 2017, 280 000 avait été budgétés. En juillet, le gouvernement Phillipe a limité la rallonge à 13 000. Cette décision montre donc une réelle inflexion. Et comme 190 000 ont été consommés au premier semestre, il n’en reste donc plus que 100 000 à pourvoir pour le second semestre 2017. Moitié moins qu’au second trimestre 2016 !
Des contrats « coûteux » et « pas efficaces »
Et en 2018 ? Il faudra attendre la présentation du prochain projet de loi de finances, en septembre, pour connaître le nombre d’emplois aidés budgétés. Mais les déclarations du Premier ministre lors d’un déplacement, http://www.europe1.fr/politique/edouard-philippe-juge-les-emplois-aides-souvent-onereux-et-peu-efficaces-3414203 le 18 août, et de la ministre du Travail devant l’Assemblée nationale, le 9 août, augurent d’un changement de politique.http://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2016-2017-extra/20171033.asp#P1019151
Muriel Pénicaud a soufflé le froid sur ces outils « coûteux », « pas efficaces dans la lutte contre le chômage », et qui ne constituent pas « un tremplin pour l’insertion professionnelle ». « La solution de long terme n’est pas de créer des emplois de court terme, précaires, en contrats aidés, mais d’investir dans la formation (…) a-t-elle poursuivi. C’est l’objet du grand plan d’investissement compétences que nous lancerons à l’automne. »
Des services publics et associations sous perfusion
Certes, l’efficacité de ces contrats pour sortir durablement les travailleurs du chômage fait débat. Même si « l’administration dresse un bilan nettement plus nuancé des contrats aidés que les déclarations à l’emporte-pièce » de la ministre du Travail, comme le rapporte le magazine Alternatives économiques.[url=https://www.alternatives-economiques.fr/mauvais-proces-aux-contrats-aides/00080033]https://www.alternatives-economiques.fr/mauvais-proces-aux-contrats-aides/00080033[/url]
Et le renforcement de la politique de formation est bien évidemment nécessaire.
Mais les contrats aidés ont au moins le mérite de permettre à des personnes éloignées de l’emploi de sortir la tête de l’eau. De plus, le fonctionnement de nombreuses associations et services publics, comme l’accompagnement des élèves en situation de handicap, repose, aujourd’hui, sur ces contrats. Toute réforme, aussi souhaitable soit-elle, devra donc prendre en compte ces réalités
56 000 AVS sous contrat aidé
Alors, la rentrée des élèves handicapés est-elle menacée par ce coup de frein ? En 2016, http://www.faire-face.fr/2016/05/19/conference-nationale-handicap-eleves-accompagnes/ deux types d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) se côtoyaient dans les écoles : 28 000 AESH, en contrat à durée déterminée de trois ans maximum renouvelable ou indéterminée ; et 56 000, sous contrat aidé de 6 à 24 mois.
Ces derniers sont donc essentiels. Aujourd’hui encore plus hier puisqu’Emmanuel Macron s’est engagé, durant la campagne, http://www.faire-face.fr/2017/05/11/promesses-macron-handicap/ à « donner accès à un AVS à tous les enfants en situation de handicap qui en ont besoin pour avoir une scolarité comme les autres ».
Priorité à l’Éducation nationale pour les contrats aidés
Le ministère du Travail semble en avoir conscience. Selon les informations obtenues par Libération, http://www.liberation.fr/france/2017/08/17/fin-des-emplois-aides-ce-que-le-gouvernement-demande-aux-prefets_1590402 l’Éducation nationale bénéficiera de la moitié des quelque 100 000 contrats aidés encore disponibles au budget 2017.
Comme le rapporte le quotidien, son « enveloppe » allouée afin d’assurer la rentrée scolaire et, précise le ministère du Travail, « l’accompagnement des enfants handicapés », « est fixé[e] à 50 000 contrats » pour le second semestre. Et ce jeudi 24 août, le ministre de l’Éducation nationale a tweeté qu’il y aura 8 000 emplois de plus que l’an passé pour l’accueil des élèves en situation de handicap. Cela sera-t-il assez pour satisfaire les besoins ?
« Il y aura le nombre de contrats suffisants. »
Fin juillet encore, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, se voulait confiante. Dans une interview à la Croix, http://www.la-croix.com/France/Exclusion/Handicap-tous-enfants-fait-demande-auront-aide-2017-07-26-1200865695 elle assurait : « On peut d’ores et déjà dire qu’il y aura, en septembre, le nombre de contrats suffisants pour accompagner les enfants dont les familles en auront fait la demande. » Confirmation dans un peu plus d’une semaine, le 4 septembre. Franck Seuret
http://www.faire-face.fr/2017/08/24/contrats-aides-handicapes/
En 2017, le nombre de contrats aidés va baisser de 150 000. Une très mauvaise nouvelle pour les demandeurs d’emploi handicapés qui figurent parmi les principaux bénéficiaires. Cette diminution inquiète également les parents d’élèves handicapés car deux auxiliaires de vie scolaire sur trois bénéficient d’un contrat aidé.
La fin de l’année s’annonce rude pour les demandeurs d’emploi handicapés. 2018 aussi. La décision du gouvernement d’Édouard Philippe de limiter le recours aux emplois aidés devrait les toucher de plein fouet alors que le nombre de travailleurs handicapés pointant à Pôle Emploi avoisine le chiffre record de 500 000.
« Les contrats aidés participent fortement à l’insertion des personnes handicapées », soulignait le ministère du Travail, en janvier, dans une circulaire. http://travail-emploi.gouv.fr/publications/picts/bo/2017/20170003/tre_20170003_0000_0004.pdf « Sans être une “solution miracle”, ces contrats ont un réel effet favorable pour l’emploi des plus vulnérables », abonde l’APF dans un récent communiqué.https://www.apf.asso.fr/actualite/baisse-des-contrats-aides-apf-alerte-le-gouvernement-sur-le-prejudice-de-cette-mesure-5560
Plus de 11 % des emplois aidés occupés par des travailleurs handicapés
En 2016, selon cette même circulaire, plus d’un emploi aidé sur dix (11,4 %) était occupé par un travailleur handicapé. Cette même année, 52 000 personnes avaient signé un de ces contrats. Un peu dans les entreprises, beaucoup dans les associations et collectivités locales où elles représentaient même 14 % des bénéficiaires .
450 000 contrats aidés en 2016, 300 000 en 2017
La loi de finances pour 2016 prévoyait 298 000 contrats aidés. En septembre 2016, le gouvernement Valls en avait débloqué 150 000 supplémentaires. Ce qui avait porté le nombre total à quelque 450 000.
En 2017, 280 000 avait été budgétés. En juillet, le gouvernement Phillipe a limité la rallonge à 13 000. Cette décision montre donc une réelle inflexion. Et comme 190 000 ont été consommés au premier semestre, il n’en reste donc plus que 100 000 à pourvoir pour le second semestre 2017. Moitié moins qu’au second trimestre 2016 !
Des contrats « coûteux » et « pas efficaces »
Et en 2018 ? Il faudra attendre la présentation du prochain projet de loi de finances, en septembre, pour connaître le nombre d’emplois aidés budgétés. Mais les déclarations du Premier ministre lors d’un déplacement, http://www.europe1.fr/politique/edouard-philippe-juge-les-emplois-aides-souvent-onereux-et-peu-efficaces-3414203 le 18 août, et de la ministre du Travail devant l’Assemblée nationale, le 9 août, augurent d’un changement de politique.http://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2016-2017-extra/20171033.asp#P1019151
Muriel Pénicaud a soufflé le froid sur ces outils « coûteux », « pas efficaces dans la lutte contre le chômage », et qui ne constituent pas « un tremplin pour l’insertion professionnelle ». « La solution de long terme n’est pas de créer des emplois de court terme, précaires, en contrats aidés, mais d’investir dans la formation (…) a-t-elle poursuivi. C’est l’objet du grand plan d’investissement compétences que nous lancerons à l’automne. »
Des services publics et associations sous perfusion
Certes, l’efficacité de ces contrats pour sortir durablement les travailleurs du chômage fait débat. Même si « l’administration dresse un bilan nettement plus nuancé des contrats aidés que les déclarations à l’emporte-pièce » de la ministre du Travail, comme le rapporte le magazine Alternatives économiques.[url=https://www.alternatives-economiques.fr/mauvais-proces-aux-contrats-aides/00080033]https://www.alternatives-economiques.fr/mauvais-proces-aux-contrats-aides/00080033[/url]
Et le renforcement de la politique de formation est bien évidemment nécessaire.
Mais les contrats aidés ont au moins le mérite de permettre à des personnes éloignées de l’emploi de sortir la tête de l’eau. De plus, le fonctionnement de nombreuses associations et services publics, comme l’accompagnement des élèves en situation de handicap, repose, aujourd’hui, sur ces contrats. Toute réforme, aussi souhaitable soit-elle, devra donc prendre en compte ces réalités
56 000 AVS sous contrat aidé
Alors, la rentrée des élèves handicapés est-elle menacée par ce coup de frein ? En 2016, http://www.faire-face.fr/2016/05/19/conference-nationale-handicap-eleves-accompagnes/ deux types d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) se côtoyaient dans les écoles : 28 000 AESH, en contrat à durée déterminée de trois ans maximum renouvelable ou indéterminée ; et 56 000, sous contrat aidé de 6 à 24 mois.
Ces derniers sont donc essentiels. Aujourd’hui encore plus hier puisqu’Emmanuel Macron s’est engagé, durant la campagne, http://www.faire-face.fr/2017/05/11/promesses-macron-handicap/ à « donner accès à un AVS à tous les enfants en situation de handicap qui en ont besoin pour avoir une scolarité comme les autres ».
Priorité à l’Éducation nationale pour les contrats aidés
Le ministère du Travail semble en avoir conscience. Selon les informations obtenues par Libération, http://www.liberation.fr/france/2017/08/17/fin-des-emplois-aides-ce-que-le-gouvernement-demande-aux-prefets_1590402 l’Éducation nationale bénéficiera de la moitié des quelque 100 000 contrats aidés encore disponibles au budget 2017.
Comme le rapporte le quotidien, son « enveloppe » allouée afin d’assurer la rentrée scolaire et, précise le ministère du Travail, « l’accompagnement des enfants handicapés », « est fixé[e] à 50 000 contrats » pour le second semestre. Et ce jeudi 24 août, le ministre de l’Éducation nationale a tweeté qu’il y aura 8 000 emplois de plus que l’an passé pour l’accueil des élèves en situation de handicap. Cela sera-t-il assez pour satisfaire les besoins ?
« Il y aura le nombre de contrats suffisants. »
Fin juillet encore, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, se voulait confiante. Dans une interview à la Croix, http://www.la-croix.com/France/Exclusion/Handicap-tous-enfants-fait-demande-auront-aide-2017-07-26-1200865695 elle assurait : « On peut d’ores et déjà dire qu’il y aura, en septembre, le nombre de contrats suffisants pour accompagner les enfants dont les familles en auront fait la demande. » Confirmation dans un peu plus d’une semaine, le 4 septembre. Franck Seuret
http://www.faire-face.fr/2017/08/24/contrats-aides-handicapes/
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