Michelle Brieuc. Biographe de femmes pionnières

Michelle Brieuc a la fibre féministe, mais son ouvrage est avant tout un recueil de biographies qui se lisent comme des nouvelles.


Tout le monde connaît de nom Marie Curie, première femme membre de l'Académie de médecine (en 1922), et Claudie Haigneré, première femme spationaute (en 1996). Mais qui se souvient de Jeanne Barret, première femme à faire le tour du monde en bateau, de Jeanne Deroin qui osa briguer un mandat législatif, de Marie Paradis qui marqua l'histoire de l'alpinisme en escaladant, la première, le mont Blanc ? Michelle Brieuc, femme de lettres et de convictions, vient de publier un ouvrage consacré à 18 « premières dames » oubliées. Pas d'épouse de chef de l'État, dans le lot, mais, explique l'auteur, des « sans droits », qui ont « bravé les interdits pour mener leur vie à leur guise ».



Artisanes de l'émancipation

« Elles ont ouvert une brèche dans l'hégémonie masculine », raconte-t-elle. Michelle Brieuc, qui a publié une dizaine de romans et obtenu de nombreuses reconnaissances de son talent (dernière en date : le troisième prix des arts et lettres de France pour « Sonate d'automne »), se sent des affinités avec Christine de Pizan, qui parvint à vivre de sa plume dès le quinzième siècle. Mais elle s'est intéressée aussi à des personnalités plus modestes, et a choisi exprès des pionnières mal connues. Certaines ont laissé peu de traces, telle Mme Decourcelle, première femme chauffeur de taxi à Paris. Pour les autres, les Archives nationales ont offert leurs ressources à la biographe. Les portraits issus de ces recherches ne manquent pas de piquant et se lisent comme des nouvelles. On y découvre par exemple que la duchesse d'Uzès, première femme à obtenir le permis de conduire, fut aussi la première à... recevoir une contravention !

Pratique
« Femmes de lutte et d'avenir », Michelle Brieuc, éditions La Gidouille. 16 €.

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