SAINT BRIEUC OCT 2017 Conseil. Les tarifs de stationnement revus

On ne l'appellera plus « amende » mais elle sera néanmoins plus chère : au 1e r janvier, le prix à payer pour une prune passera de 17 € à 23 €, voire 35 €. Au-delà de la sanction, le conseil municipal a revu, hier, tous les tarifs de stationnement. Le but est d'inciter à se garer dans les parkings, plutôt que sur la voirie. Une réforme critiquée par l'opposition. C'était le gros morceau sur la table des élus du conseil municipal, hier soir : la révision de la politique tarifaire de stationnement. Une réforme rendue nécessaire par la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles, adoptée en 2014, qui prévoit la dépénalisation du stationnement au 1e r janvier 2018. L'amende de 17 € est remplacée par une redevance, appelée « forfait de post-stationnement » (FPS), dont le montant est fixé par chaque collectivité, qui en assure le recouvrement et en perçoit les recettes. À Saint-Brieuc, la municipalité a décidé de porter le montant de la redevance à 35 € en zone rouge (l'hypercentre). Dans les zones jaunes, étant donné les travaux actuels, le montant est abaissé à 23 €, pour une première année expérimentale. La somme déjà réglée au parcmètre sera déduite du FPS.

Une loi « faite pour les grandes villes »

« 35 €, c'est excessif, au regard de la situation actuelle de la ville. Il aurait été plus judicieux et plus clair de garder 23 € sur zones rouges et jaunes », a estimé Didier Le Buhan, chef de file de l'opposition. « Ce n'est pas un montant sorti du chapeau. 35 €, c'est la moyenne dans les 800 villes françaises concernées », a fait valoir Alain Écobichon, adjoint à l'attractivité du centre-ville. Qui a également souligné que Saint-Brieuc n'appliquera le FPS qu'une fois par 24 h, contrairement à d'autres villes où ils peuvent se cumuler sur une même journée. « Cette loi ne nous convient pas, elle a été faite pour les grandes villes et est extrêmement compliquée à appliquer dans les villes moyennes.



Mais on se doit de le faire », a déploré, de son côté, la maire, Marie-Claire Diouron. À noter que la réforme ne concerne pas le stationnement gênant ou interdit, qui reste une infraction sanctionnée d'une amende. De même que le dépassement du temps gratuit, en zone bleue, qui vaut un PV de 35 €.

Tarification au quart d'heure

Au-delà des prunes, c'est l'ensemble de la politique tarifaire de stationnement qui est revu. L'objectif de la municipalité est d'amener les automobilistes à se garer dans les parkings fermés plutôt que sur la voirie. « On doit pouvoir faire des courses rapides en ville, la voirie doit servir à ça. Mais on veut inciter à utiliser nos parkings en toute sérénité », a plaidé la maire.

Une période transitoire sera observée du 1e r janvier au 1e r août, en attendant que soient ouverts les parkings du Pôle d'échanges multimodal, d'Octave-Brilleaud et de Gouédic. Ensuite, la tarification se fera au quart d'heure. Le prix de la première demi-heure, sur la voirie, restera stable mais, globalement, il en coûtera désormais moins cher de se garer dans les parkings que dans la rue.

De plus, les tarifs en parkings fermés seront dégressifs, pour y encourager le stationnement longue durée, tandis qu'ils seront progressifs sur la voirie, pour inciter à plus de rotation dans le centre-ville. « Pour deux heures en zone rouge, le tarif double. Comment ne pas craindre que les gens ne se détournent du centre-ville ? », a interpellé Nicolas Nguyen, élu d'opposition, qui aurait également souhaité « une politique plus volontariste pour les résidents ». L'opposition a voté contre la délibération.

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