L'emploi des personnes en situation de handicap en France
Page 1 sur 1
L'emploi des personnes en situation de handicap en France
Quelle est aujourd'hui la situation de l'emploi des personnes handicapées ? Le point avec Éric Blanchet, directeur général de LADAPT.
Cette association, qui milite notamment pour le développement de l'emploi accompagné, participe à la SEEPH (Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées) qui a lieu cette année du 13 au 19 novembre.
Pouvez-vous présenter LADAPT et expliquer son rôle ?
Eric Blanchet - DG de LADAPTC'est une association à but non lucratif reconnue d’utilité publique. Elle gère près de 120 établissements sanitaires et services médico-sociaux qui accompagnent plus de 16 000 personnes en situation de handicap. Si la finalité de l’association a évolué et s’est étoffée au fil des ans, son rôle reste clair : accompagner la personne handicapée dans son combat ordinaire, celui de la vie quotidienne, pour que, tous, nous puissions « Vivre ensemble, égaux et différent. »
Aujourd’hui encore, elle travaille en réseau, menant de front plusieurs actions dont notamment l’insertion, l’accompagnement ou la formation des personnes handicapées. En tant qu’experte du champ handicap, l’association développe une offre aux entreprises pour les accompagner dans leur politique emploi et handicap (formation, actions de sensibilisation, diagnostic – conseil…). LADAPT engage par ailleurs des actions associatives, comme la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées ou encore le Réseau des Réussites, réseau de bénévoles qui accompagnent des personnes dans leur recherche d’emploi.
Quelle est actuellement la situation de l’emploi des personnes handicapées en France ?
Les derniers chiffres dont nous disposons sont ceux du premier semestre 2017. Pôle Emploi dénombre 496 199 demandeurs d’emploi handicapés bénéficiaires de l’obligation d’emploi à fin juin (+3,6 % en un an), soit 8,7 % des demandeurs d’emploi (entre 6 % et 11 % selon la région métropolitaine). Pour celles et ceux ayant la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, le taux de chômage (19 %) est près de deux fois supérieur à celui du tout public (10 %).
À cela il faut ajouter le fait que la période de chômage est plus longue que chez les personnes dites valides (807 jours en moyenne, contre 614). D’ailleurs, plus de la moitié des demandeurs d’emploi handicapés sont des chômeurs de longue durée (1 an et plus). Leur âge est également significatif, car en augmentation constante : près d’un demandeur d’emploi sur deux a 50 ans ou plus (hausse de 18 points en 8 ans), contre un sur quatre pour le tout public.
Enfin, autre point important : leur niveau de formation est plus faible. 27 % des demandeurs d’emploi handicapés ont un niveau de formation Bac ou supérieur, contre 45 % pour le tout public.
Votre association milite pour le développement de l’emploi accompagné. De quoi s’agit-il ?
LADAPT soutient l’emploi accompagné et a d’ailleurs pu en annoncer la mise en place comme nouveau dispositif dans la législation française lors de la conférence internationale organisée en 2016 dans le cadre de la SEEPH.
L'emploi accompagné est une stratégie d'insertion qui consiste à insérer la personne en premier lieu, puis à la former et à la soutenir dans le cadre de son activité de travail. Le dispositif comprend également un accompagnement à destination de l’entreprise. Il s’agit donc d’un dispositif tripartite : le travailleur en situation de handicap, l’employeur et l’organisme gestionnaire.
Le référent emploi accompagné propose au travailleur handicapé (à partir de 16 ans) un accompagnement médico-social et un soutien à l’insertion professionnelle dans un premier temps, puis au maintien dans l’emploi dans un deuxième temps. L’employeur peut également faire appel au référent emploi accompagné pour prévenir ou remédier aux éventuelles difficultés, ou évaluer et adapter le poste et l’environnement de travail.
Le dispositif peut être sollicité par le travailleur handicapé à n’importe quel moment de son parcours professionnel, mais également par l’employeur. Il permet : une évaluation de la situation de la personne handicapée selon son projet professionnel, ses capacités et besoins ; éventuellement la détermination ou la précision du projet professionnel ; l’aide à la recherche d’emploi ; l’accompagnement dans l’emploi et la sécurisation des parcours professionnels (accès aux formations, bilans de compétences, intermédiation travailleur-employeur).
Il est à noter que le dispositif d’emploi accompagné se déploie en complément des aides et services existants. Il est mis en œuvre sur décision de la commission des droits de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), en complément d’une décision d’orientation.
Propos recueillis par Y. Haddou-Essom
http://www.studyrama.com/pro/emploi/egalite-des-chances/handicap/l-emploi-des-personnes-en-situation-de-handicap-en-france-21746.html
Cette association, qui milite notamment pour le développement de l'emploi accompagné, participe à la SEEPH (Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées) qui a lieu cette année du 13 au 19 novembre.
Pouvez-vous présenter LADAPT et expliquer son rôle ?
Eric Blanchet - DG de LADAPTC'est une association à but non lucratif reconnue d’utilité publique. Elle gère près de 120 établissements sanitaires et services médico-sociaux qui accompagnent plus de 16 000 personnes en situation de handicap. Si la finalité de l’association a évolué et s’est étoffée au fil des ans, son rôle reste clair : accompagner la personne handicapée dans son combat ordinaire, celui de la vie quotidienne, pour que, tous, nous puissions « Vivre ensemble, égaux et différent. »
Aujourd’hui encore, elle travaille en réseau, menant de front plusieurs actions dont notamment l’insertion, l’accompagnement ou la formation des personnes handicapées. En tant qu’experte du champ handicap, l’association développe une offre aux entreprises pour les accompagner dans leur politique emploi et handicap (formation, actions de sensibilisation, diagnostic – conseil…). LADAPT engage par ailleurs des actions associatives, comme la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées ou encore le Réseau des Réussites, réseau de bénévoles qui accompagnent des personnes dans leur recherche d’emploi.
Quelle est actuellement la situation de l’emploi des personnes handicapées en France ?
Les derniers chiffres dont nous disposons sont ceux du premier semestre 2017. Pôle Emploi dénombre 496 199 demandeurs d’emploi handicapés bénéficiaires de l’obligation d’emploi à fin juin (+3,6 % en un an), soit 8,7 % des demandeurs d’emploi (entre 6 % et 11 % selon la région métropolitaine). Pour celles et ceux ayant la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, le taux de chômage (19 %) est près de deux fois supérieur à celui du tout public (10 %).
À cela il faut ajouter le fait que la période de chômage est plus longue que chez les personnes dites valides (807 jours en moyenne, contre 614). D’ailleurs, plus de la moitié des demandeurs d’emploi handicapés sont des chômeurs de longue durée (1 an et plus). Leur âge est également significatif, car en augmentation constante : près d’un demandeur d’emploi sur deux a 50 ans ou plus (hausse de 18 points en 8 ans), contre un sur quatre pour le tout public.
Enfin, autre point important : leur niveau de formation est plus faible. 27 % des demandeurs d’emploi handicapés ont un niveau de formation Bac ou supérieur, contre 45 % pour le tout public.
Votre association milite pour le développement de l’emploi accompagné. De quoi s’agit-il ?
LADAPT soutient l’emploi accompagné et a d’ailleurs pu en annoncer la mise en place comme nouveau dispositif dans la législation française lors de la conférence internationale organisée en 2016 dans le cadre de la SEEPH.
L'emploi accompagné est une stratégie d'insertion qui consiste à insérer la personne en premier lieu, puis à la former et à la soutenir dans le cadre de son activité de travail. Le dispositif comprend également un accompagnement à destination de l’entreprise. Il s’agit donc d’un dispositif tripartite : le travailleur en situation de handicap, l’employeur et l’organisme gestionnaire.
Le référent emploi accompagné propose au travailleur handicapé (à partir de 16 ans) un accompagnement médico-social et un soutien à l’insertion professionnelle dans un premier temps, puis au maintien dans l’emploi dans un deuxième temps. L’employeur peut également faire appel au référent emploi accompagné pour prévenir ou remédier aux éventuelles difficultés, ou évaluer et adapter le poste et l’environnement de travail.
Le dispositif peut être sollicité par le travailleur handicapé à n’importe quel moment de son parcours professionnel, mais également par l’employeur. Il permet : une évaluation de la situation de la personne handicapée selon son projet professionnel, ses capacités et besoins ; éventuellement la détermination ou la précision du projet professionnel ; l’aide à la recherche d’emploi ; l’accompagnement dans l’emploi et la sécurisation des parcours professionnels (accès aux formations, bilans de compétences, intermédiation travailleur-employeur).
Il est à noter que le dispositif d’emploi accompagné se déploie en complément des aides et services existants. Il est mis en œuvre sur décision de la commission des droits de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), en complément d’une décision d’orientation.
Propos recueillis par Y. Haddou-Essom
http://www.studyrama.com/pro/emploi/egalite-des-chances/handicap/l-emploi-des-personnes-en-situation-de-handicap-en-france-21746.html
Handicap: les trois mesures du gouvernement qui fâchent
Trois mesures introduites discrètement par l'exécutif ternissent l'annonce de la revalorisation de 90 euros de l'allocation adulte handicapé (AAH). Les couples sont notamment concernés.
Par Aurélie Blondel, publié le 07/11/2017 à 07:11 , mis à jour à 10:14
Trois mesures introduites par l'exécutif vont limiter ou annuler l'impact de la revalorisation de l'AAH (allocation adulte handicapé) pour certains, faire perdre des ressources à d'autres. Le président Emmanuel Macron à l'Elysée, le 24 octobre 2017
afp.com/PHILIPPE WOJAZE
Une "revalorisation exceptionnelle" de l'allocation adulte handicapé (AAH) a été confirmée fin septembre. De 810 euros, le niveau mensuel maximal de cette aide, versée à un million de personnes, serait porté à 900 euros d'ici à novembre 2019, comme promis durant la campagne d'Emmanuel Macron. L'annonce n'a toutefois pas eu le retentissement attendu dans le monde du handicap... Elle a déclenché un bras de fer entre le gouvernement et les associations. En cause: trois mesures collatérales introduites discrètement par l'exécutif et qui vont limiter ou annuler l'impact de la revalorisation pour certains, faire perdre des ressources à d'autres.
Depuis un mois, les deux "camps" s'affrontent à coups de communiqués, tweets, chiffres et vidéos. Dans une pétition, onze associations dénoncent "une stagnation, voire un inadmissible recul du pouvoir d'achat pour 500 000 personnes". Le gouvernement donne-t-il d'une main pour reprendre de l'autre, comme il en est accusé? En partie. Le point sur les trois mesures qui fâchent.
APF
@apfhandicap
“#StopPrécarité : dites non à l'aggravation de la précarité !” http://bit.ly/2xuefBM https://twitter.com/i/moments/921288276824207361 …
09:25 - 20 oct. 2017 · Paris, France
À savoir. Soumise à condition de ressources, l'AAH est "différentielle": vous touchez la différence entre son montant maximal et vos ressources (après déduction d'abattement).
Mesure n°1: Les personnes en couple ne bénéficieront pas toutes des 90 euros
Qui est concerné? Les bénéficiaires de l'AAH vivant en couple (mariés ou non), à partir d'un certain niveau de ressources.
La mesure. Aujourd'hui, ils peuvent percevoir l'AAH si leurs ressources et celles de leur conjoint, telles que prises en compte par les caisses d'allocations familiales (CAF), ne dépassent pas 1620 euros par mois, soit deux fois le montant maximal de l'AAH (ce plafond est majoré en présence d'enfant). L'allocation versée est égale à la différence entre 1620 euros et les ressources du couple. Fin 2019, ce plafond aurait dû grimper à 1800 euros (900 euros x 2), mais il sera "gelé" à 1620 euros. La mesure doit être mise en oeuvre par décret.
L'impact. Si la mesure est mise en oeuvre telle qu'annoncée, personne ne verrait son AAH diminuer, mais aucune hausse n'interviendrait pour les personnes en couple dont les ressources (partenaire + personne handicapée, AAH incluse) prises en compte par les CAF dépassent ce plafond. Les bénéficiaires de l'AAH dont le couple (sans enfant) affiche un niveau de ressources inférieur à 1530 euros connaîtraient une revalorisation intégrale (+90 euros). Avec des ressources entre 1530 et 1620 euros, la revalorisation serait partielle (de 1 à 89 euros).
Attention, les ressources prises en compte par la CAF ne sont pas les revenus réels, des abattements sont appliqués. Ainsi, un couple sans enfant et sans autres ressources que le salaire du partenaire connaîtrait, selon les calculs de Faire-face.fr (site d'informations sur le handicap édité par l'Association des paralysés de France, l'APF):
- aucune revalorisation d'AAH si le partenaire a un salaire net imposable supérieur à 1125 euros ;
- une revalorisation partielle avec un salaire net imposable du partenaire entre 1000 et 1125 euros ;
- une revalorisation intégrale sous les 1000 euros.
Au final, selon les chiffres du gouvernement, quelque 19 000 personnes verraient leur AAH inchangée et 155 000 "bénéficieraient pleinement de la mesure". Environ 80 000 accèderaient, donc, à une revalorisation partielle.
Mesure n°2: Le "complément de ressources" va disparaître
Qui est concerné? Les personnes lourdement handicapées (capacité de travail inférieure à 5%) disposant d'un logement indépendant.
La mesure. Il y a aujourd'hui deux compléments à l'AAH, non cumulables: le complément de ressources (CR, 179,31 euros par mois) et la majoration pour la vie autonome (MVA, 104,77 euros). Ils visent à compenser l'absence de revenus professionnels pour les personnes en situation de handicap vivant dans un logement indépendant, mais ne s'adressent pas exactement au même public. Le gouvernement a annoncé sa volonté de ne conserver, à partir de 2019, que la MVA. Il a toutefois assuré que les droits des bénéficiaires actuels du CR (ils sont environ 65 000) ne seraient pas affectés.
L'impact. Si la mesure se confirme, la majorité des personnes qui auraient pu prétendre au CR toucheront à l'avenir le MVA, donc 75 euros de moins par mois que ce qu'elles auraient touché avec les règles actuelles. Pour elles, la revalorisation de l'AAH n'aboutira à un gain de pouvoir d'achat que de 15 euros (90 - 75).
Certaines ne seront toutefois pas éligibles à la MVA : celles qui ne touchent pas les APL parce que propriétaires ou logées gratuitement. Pour elles, la perte de pouvoir d'achat s'élèvera à 89 euros, revalorisation de l'AAH comprise (179,31 - 90 euros). Le gouvernement estime, toutefois, pour sa défense, qu'il s'agit d'une minorité.
Mesure n°3: Il ne sera plus possible de cumuler prime d'activité et pension d'invalidité
Qui est concerné? Les titulaires d'une pension d'invalidité ou d'une rente AT/MP (accident du travail/maladie professionnelle)qui travaillent mais ont des revenus modestes.
La mesure. Pour eux, le Budget 2018 (qui doit être adopté par les parlementaires d'ici à la fin de l'année) prévoit d'ôter au 1er janvier la possibilité de toucher la prime d'activité.
LIRE AUSSI >> La prime d'activité enfin accessible à tous les travailleurs handicapés
L'impact. Si la mesure est votée, ils perdraient cette prime (son montant moyen, tous publics confondus, est d'environ 160 euros) ou la possibilité de la demander. Moins de 10 000 foyers auraient bénéficié du cumul en 2016. "Attention, précise Véronique Bustreel, de l'APF, le faible recours s'explique: cette possibilité n'est ouverte que depuis octobre 2016 et peu de communication a été faite. Potentiellement, presque 250 000 personnes sont concernées."
Par Aurélie Blondel, publié le 07/11/2017 à 07:11 , mis à jour à 10:14
Trois mesures introduites par l'exécutif vont limiter ou annuler l'impact de la revalorisation de l'AAH (allocation adulte handicapé) pour certains, faire perdre des ressources à d'autres. Le président Emmanuel Macron à l'Elysée, le 24 octobre 2017
afp.com/PHILIPPE WOJAZE
Une "revalorisation exceptionnelle" de l'allocation adulte handicapé (AAH) a été confirmée fin septembre. De 810 euros, le niveau mensuel maximal de cette aide, versée à un million de personnes, serait porté à 900 euros d'ici à novembre 2019, comme promis durant la campagne d'Emmanuel Macron. L'annonce n'a toutefois pas eu le retentissement attendu dans le monde du handicap... Elle a déclenché un bras de fer entre le gouvernement et les associations. En cause: trois mesures collatérales introduites discrètement par l'exécutif et qui vont limiter ou annuler l'impact de la revalorisation pour certains, faire perdre des ressources à d'autres.
Depuis un mois, les deux "camps" s'affrontent à coups de communiqués, tweets, chiffres et vidéos. Dans une pétition, onze associations dénoncent "une stagnation, voire un inadmissible recul du pouvoir d'achat pour 500 000 personnes". Le gouvernement donne-t-il d'une main pour reprendre de l'autre, comme il en est accusé? En partie. Le point sur les trois mesures qui fâchent.
APF
@apfhandicap
“#StopPrécarité : dites non à l'aggravation de la précarité !” http://bit.ly/2xuefBM https://twitter.com/i/moments/921288276824207361 …
09:25 - 20 oct. 2017 · Paris, France
À savoir. Soumise à condition de ressources, l'AAH est "différentielle": vous touchez la différence entre son montant maximal et vos ressources (après déduction d'abattement).
Mesure n°1: Les personnes en couple ne bénéficieront pas toutes des 90 euros
Qui est concerné? Les bénéficiaires de l'AAH vivant en couple (mariés ou non), à partir d'un certain niveau de ressources.
La mesure. Aujourd'hui, ils peuvent percevoir l'AAH si leurs ressources et celles de leur conjoint, telles que prises en compte par les caisses d'allocations familiales (CAF), ne dépassent pas 1620 euros par mois, soit deux fois le montant maximal de l'AAH (ce plafond est majoré en présence d'enfant). L'allocation versée est égale à la différence entre 1620 euros et les ressources du couple. Fin 2019, ce plafond aurait dû grimper à 1800 euros (900 euros x 2), mais il sera "gelé" à 1620 euros. La mesure doit être mise en oeuvre par décret.
L'impact. Si la mesure est mise en oeuvre telle qu'annoncée, personne ne verrait son AAH diminuer, mais aucune hausse n'interviendrait pour les personnes en couple dont les ressources (partenaire + personne handicapée, AAH incluse) prises en compte par les CAF dépassent ce plafond. Les bénéficiaires de l'AAH dont le couple (sans enfant) affiche un niveau de ressources inférieur à 1530 euros connaîtraient une revalorisation intégrale (+90 euros). Avec des ressources entre 1530 et 1620 euros, la revalorisation serait partielle (de 1 à 89 euros).
Attention, les ressources prises en compte par la CAF ne sont pas les revenus réels, des abattements sont appliqués. Ainsi, un couple sans enfant et sans autres ressources que le salaire du partenaire connaîtrait, selon les calculs de Faire-face.fr (site d'informations sur le handicap édité par l'Association des paralysés de France, l'APF):
- aucune revalorisation d'AAH si le partenaire a un salaire net imposable supérieur à 1125 euros ;
- une revalorisation partielle avec un salaire net imposable du partenaire entre 1000 et 1125 euros ;
- une revalorisation intégrale sous les 1000 euros.
Au final, selon les chiffres du gouvernement, quelque 19 000 personnes verraient leur AAH inchangée et 155 000 "bénéficieraient pleinement de la mesure". Environ 80 000 accèderaient, donc, à une revalorisation partielle.
Mesure n°2: Le "complément de ressources" va disparaître
Qui est concerné? Les personnes lourdement handicapées (capacité de travail inférieure à 5%) disposant d'un logement indépendant.
La mesure. Il y a aujourd'hui deux compléments à l'AAH, non cumulables: le complément de ressources (CR, 179,31 euros par mois) et la majoration pour la vie autonome (MVA, 104,77 euros). Ils visent à compenser l'absence de revenus professionnels pour les personnes en situation de handicap vivant dans un logement indépendant, mais ne s'adressent pas exactement au même public. Le gouvernement a annoncé sa volonté de ne conserver, à partir de 2019, que la MVA. Il a toutefois assuré que les droits des bénéficiaires actuels du CR (ils sont environ 65 000) ne seraient pas affectés.
L'impact. Si la mesure se confirme, la majorité des personnes qui auraient pu prétendre au CR toucheront à l'avenir le MVA, donc 75 euros de moins par mois que ce qu'elles auraient touché avec les règles actuelles. Pour elles, la revalorisation de l'AAH n'aboutira à un gain de pouvoir d'achat que de 15 euros (90 - 75).
Certaines ne seront toutefois pas éligibles à la MVA : celles qui ne touchent pas les APL parce que propriétaires ou logées gratuitement. Pour elles, la perte de pouvoir d'achat s'élèvera à 89 euros, revalorisation de l'AAH comprise (179,31 - 90 euros). Le gouvernement estime, toutefois, pour sa défense, qu'il s'agit d'une minorité.
Mesure n°3: Il ne sera plus possible de cumuler prime d'activité et pension d'invalidité
Qui est concerné? Les titulaires d'une pension d'invalidité ou d'une rente AT/MP (accident du travail/maladie professionnelle)qui travaillent mais ont des revenus modestes.
La mesure. Pour eux, le Budget 2018 (qui doit être adopté par les parlementaires d'ici à la fin de l'année) prévoit d'ôter au 1er janvier la possibilité de toucher la prime d'activité.
LIRE AUSSI >> La prime d'activité enfin accessible à tous les travailleurs handicapés
L'impact. Si la mesure est votée, ils perdraient cette prime (son montant moyen, tous publics confondus, est d'environ 160 euros) ou la possibilité de la demander. Moins de 10 000 foyers auraient bénéficié du cumul en 2016. "Attention, précise Véronique Bustreel, de l'APF, le faible recours s'explique: cette possibilité n'est ouverte que depuis octobre 2016 et peu de communication a été faite. Potentiellement, presque 250 000 personnes sont concernées."
Sujets similaires
» IWheelShare L’application qui donne une voix(e) aux personnes en situation de handicap
» « Le niveau de maintien dans l’emploi des travailleurs en situation de handicap augmente »
» Pauvreté : une situation "dramatique" en France, les seniors de plus en plus touchés
» plouha handicap 21.11.2018
» Un quart des ménages bretons considérés en situation de vulnérabilité énergétique
» « Le niveau de maintien dans l’emploi des travailleurs en situation de handicap augmente »
» Pauvreté : une situation "dramatique" en France, les seniors de plus en plus touchés
» plouha handicap 21.11.2018
» Un quart des ménages bretons considérés en situation de vulnérabilité énergétique
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum