Pauvreté:couples avec enfants de plus en plus touchés
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Pauvreté:couples avec enfants de plus en plus touchés
Publié le 09/11/2017 à 20:10 •Par Morgane Rubetti
•article le figaro
56,3% des femmes font appel au Secours catholique. GERARD JULIEN/AFP
Le Secours catholique publie, ce jeudi, son enquête annuelle sur la pauvreté en France. Sur les neuf millions de personnes concernées, certaines populations souffrent davantage de la précarité.
En conséquence de la crise financière de 2008, le nombre de Français vivant sous le seuil de pauvreté de 1015€ a atteint aujourd'hui 9 millions. En France, selon un baromètre Ipsos-Secours populaire, 37% de la population [url=L'Insee estime que le taux de pauvreté a légèrement diminué en 2016(13,9% contre 14,2% en 2015). Catherine Coutansais reconnaît qu'«il n'y a pas davantage de personnes en dessous du seuil de pauvreté» mais elle précise que «ceux qui le sont, sont exagérément en dessous». «En moyenne, les personnes accueillies chez nous vivent avec 548 euros par mois.
En dix ans, nous avons vu une augmentation de seulement trois euros du revenu moyen», poursuit-elle. Au Secours catholique, 19% des personnes aidées n'ont aucune ressource.]L'Insee estime que le taux de pauvreté a légèrement diminué en 2016(13,9% contre 14,2% en 2015). Catherine Coutansais reconnaît qu'«il n'y a pas davantage de personnes en dessous du seuil de pauvreté» mais elle précise que «ceux qui le sont, sont exagérément en dessous». «En moyenne, les personnes accueillies chez nous vivent avec 548 euros par mois. En dix ans, nous avons vu une augmentation de seulement trois euros du revenu moyen», poursuit-elle. Au Secours catholique, 19% des personnes aidées n'ont aucune ressource.[/url]a déjà fait l'expérience de la pauvreté et 20% ont cru être sur le point de connaître une telle situation. Au Secours catholique, les étrangers, les mères isolées et les couples avec enfants représentent une proportion croissante des personnes vivant de cette situation précaire.
• «Une féminisation de la pauvreté»
Les femmes représentent, avec 56,3%, la majorité des adultes rencontrés par les équipes du Secours catholique en 2016. La plupart sont des mères isolées. Les familles monoparentales représentent 29,6% des bénéficiaires des aides apportées par le Secours catholique. Dans 88% des cas, ce sont les femmes qui élèvent seules leurs enfants.
Julie fait partie de ces mères célibataires. Tous les mardis, elle se rend à l'association pour y trouver écoute, soutien, pour «préserver le lien social». Originaire de La Réunion, cette maman de deux enfants, âgés de neuf et deux ans, vit avec 1000 euros par mois. «En tant que maman, c'est dur de ne pas pouvoir offrir certains loisirs à mes enfants. Une fois les factures payées, il ne me reste plus rien pour me nourrir. Je profite donc de la distribution de nourriture et de vêtements pour mes filles», explique-t-elle au Figaro. «Le père de mes filles ne me verse pas de pension alimentaire. En juin, je ne toucherai plus les assedics. Je suis donc en train de me renseigner auprès de Pôle emploi pour reprendre mes études et devenir aide soignante. C'est difficile de trouver du travail parce que je n'arrive pas à obtenir une place en crèche pour ma fille de deux ans. Ils privilégient les parents qui ont un emploi», poursuit Julie.
La pauvreté touche les familles monoparentales de façon importante et depuis «une dizaine d'années», confirme au FigaroCatherine Coutansais, du Secours catholique. «Le binôme emploi et garde d'enfants est la cause principale de leur précarisation. Si les mères travaillent, elles ont souvent des petits boulots comme caissière ou aide à domicile. Les horaires sont souvent décalés et elles n'ont donc pas de solution de garde.»
Récemment, le Secours catholique s'est également aperçu de l'accroissement du nombre de femmes seules, plus âgées et dont les ressources ou pensions de retraite sont faibles.
https://infogram.com/1d91416d-1eaa-477f-b161-8c187d17027c
• Les enfants touchés par la pauvreté
24,2% des personnes accueillies au Secours catholique sont des couples avec enfants. Soit le deuxième type de ménage le plus touché par la précarité, après les parents isolés. Le phénomène est plus «récent mais a augmenté sur les six dernières années», précise Catherine Coutansais.
«Habituellement, une des deux personnes dans le couple possède un travail à peu près fixe. Aujourd'hui, c'est de moins en moins fréquent. L'un des deux conjoints travaille dans seulement trois cas sur dix. Celui ou celle qui exerce a souvent un contrat d'interim ou des CDD à répétition.»
La précarité du couple engendre indéniablement une «pauvreté des enfants». Tous les ans, le Secours catholique en accueille 700.000. Ils représentent 47% du nombre total de personnes aidées. Cette part reste stable au cours du temps mais très élevée. Pourtant, le nombre d'enfants par ménage diminue depuis plusieurs années: 2,12 enfants en 2016 contre 2,20 en 2002.
Plus d'un Français sur trois a connu la pauvreté
https://infogram.com/1d91416d-1eaa-477f-b161-8c187d17027c
• Un accroissement des étrangers
Entre 2015 et 2016, le nombre d'étrangers accueillis au Secours catholique a augmenté de 3 points. Ils représentent 39% des personnes aidées. «La pauvreté chez la population française évolue mais de façon légère. Chez les étrangers, on assiste à une véritable explosion. C'est une tendance très longue et très lourde entre 2000 et 2016. Ils sont, sur tous les items (logements, emplois, soins) les plus pauvres», souligne Catherine Coutansais, du Secours catholique.
Pourtant, la population générale d'étrangers vivant en France est restée stable (entre 6% et 7%). «Ce n'est pas étonnant, au niveau national les sans-papiers ou en attente d'un statut ne sont pas comptabilisés alors qu'ils le sont chez nous», explique-t-elle. «Les étrangers n'ont quasiment pas de droits. Ceux qui sont en attente de statut n'ont pas de droit au travail. Parfois, obtenir un statut peut prendre des années. C'est pour ça qu'ils font appel aux associations, ne serait-ce que pour les démarches administratives puisqu'ils ne peuvent pas aller voir les assistantes sociales.»
https://infogram.com/41f528a2-bf1d-43fd-be73-44a292c5c736
L'Insee estime que le taux de pauvreté a légèrement diminué en 2016 https://infogram.com/41f528a2-bf1d-43fd-be73-44a292c5c736 (13,9% contre 14,2% en 2015). Catherine Coutansais reconnaît qu'«il n'y a pas davantage de personnes en dessous du seuil de pauvreté» mais elle précise que «ceux qui le sont, sont exagérément en dessous». «En moyenne, les personnes accueillies chez nous vivent avec 548 euros par mois. En dix ans, nous avons vu une augmentation de seulement trois euros du revenu moyen», poursuit-elle. Au Secours catholique, 19% des personnes aidées n'ont aucune ressource.
•article le figaro
56,3% des femmes font appel au Secours catholique. GERARD JULIEN/AFP
Le Secours catholique publie, ce jeudi, son enquête annuelle sur la pauvreté en France. Sur les neuf millions de personnes concernées, certaines populations souffrent davantage de la précarité.
En conséquence de la crise financière de 2008, le nombre de Français vivant sous le seuil de pauvreté de 1015€ a atteint aujourd'hui 9 millions. En France, selon un baromètre Ipsos-Secours populaire, 37% de la population [url=L'Insee estime que le taux de pauvreté a légèrement diminué en 2016(13,9% contre 14,2% en 2015). Catherine Coutansais reconnaît qu'«il n'y a pas davantage de personnes en dessous du seuil de pauvreté» mais elle précise que «ceux qui le sont, sont exagérément en dessous». «En moyenne, les personnes accueillies chez nous vivent avec 548 euros par mois.
En dix ans, nous avons vu une augmentation de seulement trois euros du revenu moyen», poursuit-elle. Au Secours catholique, 19% des personnes aidées n'ont aucune ressource.]L'Insee estime que le taux de pauvreté a légèrement diminué en 2016(13,9% contre 14,2% en 2015). Catherine Coutansais reconnaît qu'«il n'y a pas davantage de personnes en dessous du seuil de pauvreté» mais elle précise que «ceux qui le sont, sont exagérément en dessous». «En moyenne, les personnes accueillies chez nous vivent avec 548 euros par mois. En dix ans, nous avons vu une augmentation de seulement trois euros du revenu moyen», poursuit-elle. Au Secours catholique, 19% des personnes aidées n'ont aucune ressource.[/url]a déjà fait l'expérience de la pauvreté et 20% ont cru être sur le point de connaître une telle situation. Au Secours catholique, les étrangers, les mères isolées et les couples avec enfants représentent une proportion croissante des personnes vivant de cette situation précaire.
• «Une féminisation de la pauvreté»
Les femmes représentent, avec 56,3%, la majorité des adultes rencontrés par les équipes du Secours catholique en 2016. La plupart sont des mères isolées. Les familles monoparentales représentent 29,6% des bénéficiaires des aides apportées par le Secours catholique. Dans 88% des cas, ce sont les femmes qui élèvent seules leurs enfants.
Julie fait partie de ces mères célibataires. Tous les mardis, elle se rend à l'association pour y trouver écoute, soutien, pour «préserver le lien social». Originaire de La Réunion, cette maman de deux enfants, âgés de neuf et deux ans, vit avec 1000 euros par mois. «En tant que maman, c'est dur de ne pas pouvoir offrir certains loisirs à mes enfants. Une fois les factures payées, il ne me reste plus rien pour me nourrir. Je profite donc de la distribution de nourriture et de vêtements pour mes filles», explique-t-elle au Figaro. «Le père de mes filles ne me verse pas de pension alimentaire. En juin, je ne toucherai plus les assedics. Je suis donc en train de me renseigner auprès de Pôle emploi pour reprendre mes études et devenir aide soignante. C'est difficile de trouver du travail parce que je n'arrive pas à obtenir une place en crèche pour ma fille de deux ans. Ils privilégient les parents qui ont un emploi», poursuit Julie.
La pauvreté touche les familles monoparentales de façon importante et depuis «une dizaine d'années», confirme au FigaroCatherine Coutansais, du Secours catholique. «Le binôme emploi et garde d'enfants est la cause principale de leur précarisation. Si les mères travaillent, elles ont souvent des petits boulots comme caissière ou aide à domicile. Les horaires sont souvent décalés et elles n'ont donc pas de solution de garde.»
Récemment, le Secours catholique s'est également aperçu de l'accroissement du nombre de femmes seules, plus âgées et dont les ressources ou pensions de retraite sont faibles.
Les ménages accueillis au Secours Catholique en 2016
https://infogram.com/1d91416d-1eaa-477f-b161-8c187d17027c
• Les enfants touchés par la pauvreté
24,2% des personnes accueillies au Secours catholique sont des couples avec enfants. Soit le deuxième type de ménage le plus touché par la précarité, après les parents isolés. Le phénomène est plus «récent mais a augmenté sur les six dernières années», précise Catherine Coutansais.
«Habituellement, une des deux personnes dans le couple possède un travail à peu près fixe. Aujourd'hui, c'est de moins en moins fréquent. L'un des deux conjoints travaille dans seulement trois cas sur dix. Celui ou celle qui exerce a souvent un contrat d'interim ou des CDD à répétition.»
La précarité du couple engendre indéniablement une «pauvreté des enfants». Tous les ans, le Secours catholique en accueille 700.000. Ils représentent 47% du nombre total de personnes aidées. Cette part reste stable au cours du temps mais très élevée. Pourtant, le nombre d'enfants par ménage diminue depuis plusieurs années: 2,12 enfants en 2016 contre 2,20 en 2002.
Plus d'un Français sur trois a connu la pauvreté
https://infogram.com/1d91416d-1eaa-477f-b161-8c187d17027c
• Un accroissement des étrangers
Entre 2015 et 2016, le nombre d'étrangers accueillis au Secours catholique a augmenté de 3 points. Ils représentent 39% des personnes aidées. «La pauvreté chez la population française évolue mais de façon légère. Chez les étrangers, on assiste à une véritable explosion. C'est une tendance très longue et très lourde entre 2000 et 2016. Ils sont, sur tous les items (logements, emplois, soins) les plus pauvres», souligne Catherine Coutansais, du Secours catholique.
Pourtant, la population générale d'étrangers vivant en France est restée stable (entre 6% et 7%). «Ce n'est pas étonnant, au niveau national les sans-papiers ou en attente d'un statut ne sont pas comptabilisés alors qu'ils le sont chez nous», explique-t-elle. «Les étrangers n'ont quasiment pas de droits. Ceux qui sont en attente de statut n'ont pas de droit au travail. Parfois, obtenir un statut peut prendre des années. C'est pour ça qu'ils font appel aux associations, ne serait-ce que pour les démarches administratives puisqu'ils ne peuvent pas aller voir les assistantes sociales.»
Évolution de la population étrangère accueillie au Secours Catholique
https://infogram.com/41f528a2-bf1d-43fd-be73-44a292c5c736
L'Insee estime que le taux de pauvreté a légèrement diminué en 2016 https://infogram.com/41f528a2-bf1d-43fd-be73-44a292c5c736 (13,9% contre 14,2% en 2015). Catherine Coutansais reconnaît qu'«il n'y a pas davantage de personnes en dessous du seuil de pauvreté» mais elle précise que «ceux qui le sont, sont exagérément en dessous». «En moyenne, les personnes accueillies chez nous vivent avec 548 euros par mois. En dix ans, nous avons vu une augmentation de seulement trois euros du revenu moyen», poursuit-elle. Au Secours catholique, 19% des personnes aidées n'ont aucune ressource.
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