Saint-Agathon Jean Le Pourhiet, ancien prisonnier de guerre, échange avec les enfants

Saint-Agathon, près de Guingamp, Jean Le Pourhiet, ancien prisonnier de guerre, et les élèves de CM2 ont discuté à bâtons rompus.

11/03/2016 à 14:47 par Gaël Arcuset


« Ce n’était pas joli la guerre. Il ne fallait pas recommencer ça. » Répondant à une des nombreuses questions des élèves de CM2 de Stéphanie Carriou, Jean Le Pourhiet, bientôt 99 ans a exhumé, jeudi dernier, ses souvenirs d’ancien combattant et prisonnier de guerre.

Sous-officier dans l’artillerie durant la Seconde Guerre mondiale, le jeune d’homme d’alors (22 ans) sera fait prisonnier et employer dans une ferme en Allemagne. Il y restera huit ans dans une exploitation près de Francfort. « Je m’occupais des bêtes, pareil comme en France. Après la guerre, je suis retourné dans les camps et dans la ferme où j’avais été pour montrer ça à ma femme. Les enfants du patron de la ferme sont même venus me voir en France. »

À tour de rôle, les enfants, une semaine après avoir découvert la belle exposition sur la Première Guerre mondiale à la médiathèque, lui ont posé moult questions sur la guerre et sa condition de prisonnier de guerre. « Que mangeais-tu ? ». « Des patates. Dès fois, je pouvais rester 24 heures sans manger. Ce n’était pas facile. »

Une autre tête blonde s’inquiétait sur le point de savoir s’il pouvait écrire à sa femme. « Non, je n’étais pas encore marié à l’époque. J’avais droit à trois lettres par mois. Elles étaient déjà toutes préparées par les Allemands. Je n’avais plus qu’à la signer. »

Une dernière question enfin. « Est-ce que tu as encore des images de la guerre dans la tête ? »

La réponse a fusé. « Oui, la guerre ne s’oublie jamais. »

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