Pourquoi la réforme Macron de l’assurance-chômage pourrait coûter très cher
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Pourquoi la réforme Macron de l’assurance-chômage pourrait coûter très cher
CHALLENGES Pierre Cahuc
En accordant de nouveaux droits aux démissionnaires et aux indépendants, le gouvernement innove. Certes. Mais cela risque d’alourdir encore la dette de l’Unédic.
Fournis par www.challenges.fr Pôle Emploi
Je partage la philosophie de ce projet qui vise à instaurer la flexisécurité. Il donne de nouveaux droits aux salariés, qui devraient percevoir les indemnités chômage en cas de démission (une fois tous les cinq ans), une disposition qui peut fluidifier le marché du travail en permettant à ceux qui se sentent mal dans leur job de partir. Surtout, cette assurance-chômage universelle sera étendue aux indépendants, ce qui devrait sécuriser les parcours professionnels. En contrepartie, il est prévu de contrôler plus efficacement la recherche d’emploi des chômeurs indemnisés en portant à un millier le nombre d’inspecteurs dédiés. Emmanuel Macron prône aussi un bonus-malus sur les cotisations des entreprises pour inciter à utiliser moins de CDD courts.
Mais ces innovations peuvent coûter très cher, or l’Unédic, l’organisme paritaire qui gère l’assurance-chômage, est déficitaire de 4 milliards d’euros en 2016 et son endettement atteint 35 milliards. Ce dérapage est lié à un problème de paramétrage du régime.
Fournis par www.challenges.fr En six ans, la dette de l’Unédic a dérapé, atteignant 35 milliards d’euros en 2016
En effet, un allocataire de l’assurance chômage peut cumuler indéfiniment allocation-chômage et salaire, en travaillant quelques jours par mois tout en gagnant un revenu proche de celui qu’il obtiendrait en travaillant à plein temps. Ainsi, un smicard cumulant allocation et salaire peut percevoir un revenu égal à 84 % du smic mensuel en travaillant quinze jours par mois. Il est impératif de s’attaquer à la racine du problème en modifiant les règles de calcul de l’allocation-chômage. Or il va être très difficile pour le gouvernement de mettre cela sur la table lors des négociations, certains partenaires sociaux étant très opposés à réformer le mode de calcul du revenu de remplacement. Bien sûr, la mise en place d’un contrôle des chômeurs efficace entraînera des économies.
Mais cela ne contrebalancera pas le coût de la réforme envisagée. L’autre écueil, c’est que le projet du gouvernement a peu de chance de réduire significativement le taux de chômage, aujourd’hui de 9,7 %, contre 7,5 % pour la moyenne des pays européens. Les ordonnances sur le Code du travail auront sans doute un impact très limité sur l’emploi, l’exécutif ayant renoncé à promouvoir un projet ambitieux qui devait décentraliser la négociation au niveau de l’entreprise. Ce projet n’a pas abouti, car les branches conservent l’essentiel de leurs prérogatives en matière de négociation collective. Or le pari était de développer le dialogue social dans les entreprises pour améliorer leurs capacités d’adaptation en leur permettant d’ajuster plus facilement les rémunérations et l’emploi. Mais le gouvernement ne s’est pas donné les moyens d’atteindre ce but.
En six ans, la dette de l’Unédic a dérapé, atteignant 35 milliards d’euros en 2016.
En accordant de nouveaux droits aux démissionnaires et aux indépendants, le gouvernement innove. Certes. Mais cela risque d’alourdir encore la dette de l’Unédic.
Fournis par www.challenges.fr Pôle Emploi
Je partage la philosophie de ce projet qui vise à instaurer la flexisécurité. Il donne de nouveaux droits aux salariés, qui devraient percevoir les indemnités chômage en cas de démission (une fois tous les cinq ans), une disposition qui peut fluidifier le marché du travail en permettant à ceux qui se sentent mal dans leur job de partir. Surtout, cette assurance-chômage universelle sera étendue aux indépendants, ce qui devrait sécuriser les parcours professionnels. En contrepartie, il est prévu de contrôler plus efficacement la recherche d’emploi des chômeurs indemnisés en portant à un millier le nombre d’inspecteurs dédiés. Emmanuel Macron prône aussi un bonus-malus sur les cotisations des entreprises pour inciter à utiliser moins de CDD courts.
Mais ces innovations peuvent coûter très cher, or l’Unédic, l’organisme paritaire qui gère l’assurance-chômage, est déficitaire de 4 milliards d’euros en 2016 et son endettement atteint 35 milliards. Ce dérapage est lié à un problème de paramétrage du régime.
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En effet, un allocataire de l’assurance chômage peut cumuler indéfiniment allocation-chômage et salaire, en travaillant quelques jours par mois tout en gagnant un revenu proche de celui qu’il obtiendrait en travaillant à plein temps. Ainsi, un smicard cumulant allocation et salaire peut percevoir un revenu égal à 84 % du smic mensuel en travaillant quinze jours par mois. Il est impératif de s’attaquer à la racine du problème en modifiant les règles de calcul de l’allocation-chômage. Or il va être très difficile pour le gouvernement de mettre cela sur la table lors des négociations, certains partenaires sociaux étant très opposés à réformer le mode de calcul du revenu de remplacement. Bien sûr, la mise en place d’un contrôle des chômeurs efficace entraînera des économies.
Mais cela ne contrebalancera pas le coût de la réforme envisagée. L’autre écueil, c’est que le projet du gouvernement a peu de chance de réduire significativement le taux de chômage, aujourd’hui de 9,7 %, contre 7,5 % pour la moyenne des pays européens. Les ordonnances sur le Code du travail auront sans doute un impact très limité sur l’emploi, l’exécutif ayant renoncé à promouvoir un projet ambitieux qui devait décentraliser la négociation au niveau de l’entreprise. Ce projet n’a pas abouti, car les branches conservent l’essentiel de leurs prérogatives en matière de négociation collective. Or le pari était de développer le dialogue social dans les entreprises pour améliorer leurs capacités d’adaptation en leur permettant d’ajuster plus facilement les rémunérations et l’emploi. Mais le gouvernement ne s’est pas donné les moyens d’atteindre ce but.
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