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Bretonnes d'influence. 3. Renée de Ferrare

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Message par Admin Lun 19 Mar - 18:16

Publié le 18 mars 2018 à 10h00

Bretonnes d'influence. 3. Renée de Ferrare 52012
Renée de Ferrare, fille du roi de France Louis XII et d'Anne de Bretagne. ©️ Société de l’histoire du protestantisme français, Paris

Seconde fille survivante d’Anne, Renée de Ferrare a connu un destin peu commun dans un XVIe siècle fort turbulent. Fille d’un roi de France et d’une duchesse souveraine de Bretagne, mariée à un prince italien, elle a été une princesse cultivée et une championne du protestantisme.
C’est à la résidence royale de Blois que naît, le 25 octobre 1510, Renée, fille du roi de France Louis XII et d’Anne de Bretagne. La jeune princesse ne connaît guère sa mère, décédée le 9 janvier 1514, ni son père, mort l’année suivante. On ne sait trop le rapport qu’a entretenu Renée avec la Bretagne. Il ne fut guère géographique, puisque la princesse n’a jamais vraiment séjourné dans un duché qui aurait pu et dû lui revenir.

Héritière du duché

En effet, autant, après sa défaite militaire, Anne de Bretagne avait été obligée d’accepter des conditions très défavorables lors de son mariage avec Charles VIII, autant elle parvient à négocier bien mieux son contrat de mariage avec Louis XII, son second mari. Considéré par certaines juristes comme le dernier traité international signé par une Bretagne indépendante, en janvier 1499, il précise que l’union du royaume et du duché ne doit durer que le temps de cette union et que le royaume devait revenir au premier enfant du couple et la Bretagne au second.
En 1515, le nouveau roi, François Ier, a épousé la soeur aînée de Renée, la reine Claude, à laquelle il demande de lui céder ses droits sur le duché. Il devient aussi tuteur de Renée. Pour éviter qu’elle ne conteste par la suite la confiscation des droits sur la Bretagne, François Ier la marie à un prince italien à la tête d’un Etat modeste au point de vue militaire : Hercule de Ferrare, fils de la célèbre Lucrèce Borgia.


Une princesse cultivée


Conformément aux volontés d’Anne de Bretagne, Renée a été élevée par Michèle de Saubonne, l’une des amies de sa mère. Cette dernière était une humaniste et une passionnée de science. Renée de Ferrare reçoit donc une éducation poussée et montre une certaine attirance pour les études.
Devenue duchesse de Ferrare, Renée la fait venir auprès d’elle, ainsi que ses amis, dont Clément Marot l’un des premiers protestants. Michelle de Saubonne a en effet embrassé la nouvelle religion réformée. Renée de Ferrare se convertit, d’abord de manière officieuse, puis ouvertement en 1542. Pendant quelques mois, elle prend comme secrétaire Jean Calvin.

Son mari ne la décourage pas. Ferrare devient un refuge pour tous les protestants d’Europe, mais se montre également accueillant envers les juifs. Pour ne pas être inquiété, Hercule donne des gages aux catholiques et il marie sa fille au duc de Guise, chef de file du parti ultra-catholique en France.



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Renée de Ferrare a tenté, vainement, de faire valoir ses droits sur la Bretagne en engageant un procès contre Charles IX. La procédure a duré dix et la justice royale, fort peu impartiale, a tranché en faveur du roi en violation du contrat de mariage d’Anne de Bretagne. Renée de Ferrare n’avait en effet pas coupé les ponts avec le duché de sa mère. On sait que plusieurs magistrats bretons sont allés se former à l’université de Ferrare à son invitation. Plusieurs d’entre eux en sont d’ailleurs revenus protestants et ils ont contribué à créer de petites communautés en Bretagne. Surtout, Françoise de Parthenay, fille de Michèle de Saubonne, a épousé un Rohan.


Elle fait de Blain le fief du protestantisme breton au XVIe siècle.
Inquisition et Saint-Barthélémy

En 1554, sous la pression de l’empereur et du roi de France, les protestants sont chassés. Renée est interrogée par le grand inquisiteur. Elle est emprisonnée. Pour se sauver, elle abjure du bout des lèvres, puis retourne rapidement au protestantisme. Devenue veuve en 1560, elle part vivre sur ses terres à Montargis. Son domaine devient à nouveau un refuge pour les protestants, le poète Agrippa D’Aubigné y trouve ainsi asile. Protestante convaincue, Renée se refuse à tout fanatisme et tente d’œuvre à la paix civile dans un royaume qui se déchire. On sait ainsi qu’elle a critiqué la radicalité de Calvin ou de Jeanne d’Albret, reine de Navarre.

Renée de Ferrare est protégée par sa fille, Anne, duchesse de Guise puis de Nemours, et son fils, le cardinal, Louis d’Este. Son statut royal (fille, belle-sœur, tante et grand-tante de rois de France), lui ont sans doute épargné un destin tragique lorsqu’elle se rend aux noces de Marguerite de France et d’Henri de Navarre en 1572. Son gendre, le duc de Nemours, l’un des chefs catholiques, aurait fait positionner des soldats armés pour protéger son hôtel, alors que les protestants sont massacrés dans tout Paris lors de cette Saint-Barthélémy.
Elle revient alors à Montargis et mène une existence discrète, sans doute pour mieux protéger les centaines de protestants toujours réfugiés dans la place. À sa mort en 1574, elle est enterrée clandestinement suivant le rite réformé quelque part dans son château. Et depuis, nul ne connaît l’emplacement exact de sa sépulture !


en complément


La reine Claude, sa soeur aînée

En 1499, Anne de Bretagne donne le prénom de Claude à son nouveau-né, le premier qu’elle a eu avec Louis XII. La duchesse avait en effet invoqué et fait un pèlerinage auprès de ce saint pour le supplier d’avoir un enfant viable. Tous ceux qu’elle avait eu avec Charles VIII étaient décédés prématurément. Et, sur ses quatorze grossesses, seules deux filles, Claude et Renée, devaient atteindre l’âge adulte. Anne de Bretagne déteste le duc de Valois, le futur François Ier, et parvient donc à fiancer son aînée à Charles de Gand, le futur Charles Quint. Elle espère ainsi que la couronne comme la Bretagne ne tomberont pas dans les mains des Valois. Mais cette union ne verra pas le jour du fait des manigances du maréchal de Gié et de Louise de Savoie, la mère de François de Valois.
Finalement, Claude épouse donc François en 1514. Elle cède ses droits sur la Bretagne à son mari, même si c’était sa sœur, Renée, qui en était l’héritière.

Mère du dernier duc de Bretagne

Claude ne semble guère avoir été intéressée par le duché de sa mère, ni par la politique. Elle était en revanche très pieuse. Les commentateurs du temps la décrivent comme plutôt effacée. À 15 ans et demi, elle met au monde son premier enfant, François, qui sera le dernier duc de Bretagne. Elle aura six autres enfants avant sa mort à 24 ans, épuisée par les grossesses et souffrant de la syphilis que son mari avait contractée auprès de ses maîtresses. Claude laisse son nom à une variété de prunes, la reine-claude.

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