Saint-Brieuc. Augmentation de la taxe, collecte… Ce qui va changer avec les déchets ...

Saint-Brieuc Armor Agglomération a voté l’augmentation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères pour Saint-Brieuc et ses communes voisines. Mais pas pour toute l’agglo. Par ailleurs, la tournée des collectes pourrait connaître du changement dans les années à venir. Explications en cinq questions.

L’augmentation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, en 2018, va-t-elle concerner toute l’agglomération ?

Non ! Les 32 communes de Saint-Brieuc Armor agglomération ne sont pas toutes logées à la même enseigne.Avec un taux de 8,70 %, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) était plus élevée dans le territoire du Sud-Goëlo que dans l’ancienne agglomération de Saint-Brieuc à treize communes (8,04 %).

Lors du vote du budget des déchets, jeudi, les élus de la nouvelle agglo à 32 communes ont décidé d’harmoniser le taux à 8,70 %. Seuls les habitants de l’agglomération à treize communes (1), telle qu’elle était avant la fusion au 1er janvier 2017, ressentiront une hausse d’environ 8 %.

Et les communes du sud de l’agglo ?

Pour financer le ramassage et la gestion des déchets, Quintin communauté, Côtes-d’Armor Puissance 4 et Saint-Carreuc avaient choisi non pas une taxe (TEOM), mais une redevance (REOM).

La différence ? Les habitants reçoivent, à la maison, une facture pour le service rendu. Un peu comme la facture d’eau. Ils devaient la régler directement à leur communauté de communes.

Alors que la taxe, elle, est adossée aux impôts locaux et perçue par l’État. Depuis la fusion avec l’agglomération, la REOM a été maintenue dans ces quinze communes.

Pourquoi harmoniser la taxe vers le haut en 2018 ?

Le budget des déchets est largement déficitaire dans les treize communes de l’ancienne agglo briochine (contrairement aux autres secteurs, où ils sont à l’équilibre).

En 2017, par exemple, le budget principal de l’agglomération a dû combler un trou de 1,2 million d’euros. Ce qui a incité les élus à augmenter le taux à 8,70 % pour revenir à l’équilibre, cette année.

Cette augmentation sera de l’ordre de 10 € par an pour les ménages des treize communes. « Pour ceux du quartier de l’Iroise, c’est beaucoup », s’agace Rémy Moulin, le maire de Ploufragan.

TEOM ou REOM, à quand l’harmonisation et quel choix ?

Saint-Brieuc Armor Agglomération a encore quatre ans pour harmoniser le financement de la gestion des déchets. Les élus y réfléchissent sérieusement. La tendance serait à la mise en place de la taxe dans toute l’agglo.

« En France, il n’y a qu’une agglomération de notre importance qui applique la REOM, c’est Besançon », explique Claude Blanchard, vice-président en charge des déchets. Le maire communiste de Ploufragan, lui, plaide avec ferveur pour la redevance. « Pour fixer un montant identique et des critères. Ce qui me gène avec la taxe, c’est qu’elle est basée sur la valeur locative qui n’a pas été révisée depuis les années 70 », explique Rémy Moulin.

Plus généralement, pourquoi le coût des poubelles augmente ?

La société Kerval, qui facture le traitement des déchets, a fait de lourds investissements ces dernières années. Notamment dans son centre de tri Géneris (5 millions) qui valorise les déchets recyclables. Elle revend, en moyenne chaque année, pour 1,5 million d’euros de produits à destination du recyclage. Pour financer ces investissements à court terme, Kerval facture plus cher le traitement des poubelles à l’agglomération.

(1) Sont concernés par la hausse : Saint-Brieuc, Plérin, Ploufragan, Langueux, Trégueux, Plédran, Yffiniac, Hillion, Trémuson, Saint-Julien, Saint-Donan, Pordic, La Méaugon.

Ce qui pourrait changer dans la collecte

Et si les « rippeurs » ne passaient plus toutes les semaines, mais tous les quinze jours, pour collecter les poubelles dans les conteneurs ? C’est déjà le cas dans le Sud-Goëlo et cela pourrait être étendu à toute l’agglomération. « Les habitants connaissent de mieux en mieux les consignes de tri, et il y a de moins en moins d’ordures ménagères (poubelles marron), justifie Claude Blanchard, vice-président de Saint-Brieuc Armor agglomération et de Kerval. Cela permettrait, par ailleurs, de réduire les coûts des collectes. »

Les têtes pensantes de l’Agglo réfléchissent toutefois à des cas particuliers, comme les restaurants, les cantines ou autres structures qui brassent beaucoup de déchets.

Dans les cinq communes du Sud-Goëlo, il n’y a, par ailleurs, pas de bac vert, dans lequel on jette les verres. L'Agglo réfléchit à la réorganisation de la collecte pour l'harmoniser dans tout le territoire.

Thibaud GRASLAND.   Ouest-France   04.04.2018