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SAINT BRIEUC Huit cents photos inédites de 14-18 refont surface

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Message par Admin Jeu 5 Avr - 21:33

jeudi 5 avril 2018

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Les archives municipales de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), ont reçu un véritable trésor : des centaines de photos capturées par un soldat briochin, durant la Première Guerre mondiale. Des clichés du front, mais aussi des Côtes-d’Armor.

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« Des dons comme celui-là, on n’en voit pas beaucoup dans une carrière. » Yolaine Coutentin, l’archiviste municipale à Saint-Brieuc, n’en revient toujours pas.

Devant son ordinateur, elle fait défiler des photos inédites de la Première Guerre mondiale, prises par le soldat briochin Louis-François Bogrand et restées cachées dans les greniers de la famille durant un siècle : des avions anglais, un convoi de prisonniers, le maréchal Pétain, le village en ruine de Gerbéviller (Meurthe-et-Moselle)… Et soudain, un paysage un peu plus familier. « Vous reconnaissez ? » questionne Yolaine. « Les Rosaires ! » répond du tac au tac Christian Daniel, adjoint. Une photo sur laquelle on voit la famille Bogrand en 1916 et, au loin, la bâtisse de l’actuel centre de voile.

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Christian Daniel, adjoint à la culture, et Yolaine Coutentin, responsable des archives municipales, envisagent un projet collaboratif pour documenter les photos de la Première Guerre mondiale. (Photo : Ouest-France)

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La maison des Bogrand, boulevard de Sévigné ; 20-30 janvier 1916. (Photo : Archives municipales de Saint-Brieuc fonds Bogrand)


Les passionnés d’histoire « ont sauté au plafond »


Ce fonds exceptionnel de 800 photos a été donné par Catherine Bogrand, arrière-petite-fille de Louis-François, aux archives municipales. C’était en novembre dernier. Yolaine Coutentin s’en souvient comme si c’était hier : « Elle m’a appelée, je suis allée chez elle. On a mis les documents dans le coffre de ma voiture ! »

La décision de Catherine Bogrand était mûrement réfléchie : « J’ai prévu de déménager et je ne pouvais pas tout conserver. Je me suis dit qu’il fallait que ces choses aillent au bon endroit. » Durant un siècle, ces archives se sont transmises de génération en génération dans cette famille de commerçants. Durant plusieurs décennies, le grand-père de Catherine (fils de Louis-François), les a conservées chez lui, au-dessus de l’ancien Monoprix.


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Catherine Bogrand et son fils, Tristan, descendants de Louis-François Bogrand. (Photo : Ouest-France)


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Louis-François Bogrand. (Photo : Archives municipales de Saint-Brieuc fonds Bogrand)


Alors, à qui les donner ? Catherine Bogrand a songé aux associations de mémoire sur la guerre 14-18. Mais finalement, elle a choisi les archives municipales de Saint-Brieuc et ne regrette pas son choix. « Même quand nous vivions à Paris, nous nous sommes toujours sentis briochins. Aujourd’hui, je me dis qu’il n’était pas concevable de les donner à quelqu’un d’autre. »

L’arrière petite-fille du soldat Bogrand n’imaginait pas un seul instant que ce don allait avoir un tel impact. Dans sa boutique de tapissier-décorateur, rue Baratoux, elle est tombée des nues lorsqu’elle a reçu un coup de fil de la maire, pour la remercier, et la visite de l’adjoint à la culture. « Pour moi, il s’agissait de l’histoire de ma famille, poursuit Catherine. Je me sens à la fois délestée d’un poids et heureuse que ces documents intéressent du monde. »

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Convoi de prisonniers ; 20 juillet 1915. (Photo : Archives municipales de Saint-Brieuc fonds Bogrand)


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Confection de radeaux par les hommes du peloton ; 11-13 août 1905. (Photo : Archives municipales de Saint-Brieuc fonds Bogrand)


Ce don a fait bien d’autres heureux. « L’Office national des anciens combattants et l’association Bretagne 14-18 ont sauté au plafond quand ils ont appris qu’on avait récupéré ces documents », explique Yolaine Coutentin. Depuis cinq mois, le trésor rythme les journées de l’archiviste. La Ville de Saint-Brieuc a fait appel à l’entreprise Archimaine de Laval (Mayenne) pour numériser les négatifs.


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Avions anglais à leur parc ; 20-25 août 1914. (Photo : Archives municipales de Saint-Brieuc fonds Bogrand)


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Vues de Gerbeviller (village martyr) ; 14-16 décembre 1915. (Photo : Archives municipales de Saint-Brieuc fonds Bogrand)


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Une photo inédite de Pétain. (Photo : Archives municipales de Saint-Brieuc fonds Bogrand)

Un énorme travail de documentation a débuté pour Yolaine. Mais elle ne sera pas seule. Le service des archives envisage de diffuser les photos sur une plateforme internet, pour permettre aux passionnés de l’aider à les légender. À l’image du projet collaboratif « PhotosNormandie » réalisé pour la Seconde Guerre mondiale. « Mme Bogrand nous en donne du travail, sourit Christian Daniel. Mais un travail comme celui-là, on en veut bien tous les jours ! »



Un commerçant qui a immortalisé la guerre


La famille Bogrand, c’est cinq générations de commerçants. La première boutique était louée par Pierre, dès 1888, place de La Poste. « Il vendait du tissu », raconte Catherine, son arrière-arrière-petite-fille. Louis-François, fils de Pierre, a vadrouillé en Angleterre puis en Allemagne, où il a appris à parler les deux langues, avant de revenir travailler dans le magasin de son père. Il a été mobilisé en 1914 avec les Hussard de Dinan. Il a emmené son appareil photo binoculaire.

Victime d’une attaque au gaz, il a été hospitalisé en 1917. De retour dans l’armée, trois mois plus tard, il devient officier de liaison du général Debeney. En 1918, il participe à la signature de l’Armistice en faisant le lien entre les responsables des deux armées. Il côtoie les responsables militaires français, dont le général Pétain, qu’il prend en photo. Un cliché inédit qui fait désormais partie des collections des archives municipales briochines.

De retour à Saint-Brieuc, il parvient à acheter le local commercial de son père, puis poursuit ses acquisitions entre La Poste et le champ de mars. C’est Louis-François qui permettra l’ouverture du fameux passage de la Poste, en 1933. Louis-Georges, son fils, héritera de la galerie et créera son théâtre de Guignol avec des marionnettes.

Catherine Bogrand, petite fille de Louis-Georges, incarne la dernière génération de cette famille commerçante, avec sa boutique Bergère Crapaud & Cie, rue Baratoux, comme artisan tapissier-décorateur.

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