EN IMAGES. Il y a 40 ans, les deux viaducs étaient assemblés à Saint-Brieuc ...

Le viaduc du Gouët, qui surplombe port du Légué à 70 m de hauteur, et celui du Gouédic, font désormais partis du paysage à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Leur construction, entre 1976 et 1980, était un chantier colossal.

Pour les plus jeunes et les non initiés, difficile d’imaginer la construction des deux imposants viaducs de la RN12 sur le Gouët et le Gouédic. Le premier, qui surplombe le port du Légué à 70 m de hauteur, mesure 525 m de long entre Saint-Brieuc et Plérin. Le second relie le plateau de Ginglin à Rohannec’h sur 300 m de long.


Comme un jeu de brique

Il y a tout juste quarante ans, la construction des deux ouvrages battait son plein. Le chantier s’est déroulé entre 1976 et 1980. Il a débuté par les piles, enracinées au fond des vallées. Elles sont montées, mètre par mètre, avec l’aide d’un coffrage pour couler du béton. Puis les voussoirs, assemblés morceau par morceau, comme un jeu de brique, avec l’aide d’une grue et d’un grand rail.




« Nous étions dans la période des ponts à voussoir, c’était un choix courant pour la réalisation des ouvrages à cette époque », se souvient Pierre Gorréguès, président de l’association Harel-de-la-Noë, passionné des ponts et qui avait assisté au chantier à la fin des années 70. Le voussoir est une sorte d’arc, à hauteur d’homme. Collés les uns aux autres, ils forment un tunnel sous la route.



« Les voussoirs étaient construits sur une aire de préfabrication, côté Plérin, à peu près à l’endroit ou il y a le Leclerc aujourd’hui », se rappelle le passionné. Une fois posés sur les piles, ils sont reliés entre eux par des câbles de précontrainte qui traversent le béton. La tension des câbles permet de tenir les voussoirs entre eux. Le tunnel formé sous la chaussée permet d’y mettre des gaines pour y faire passer des câbles électriques ou de fibre optique.116 millions de francs

Inaugurés en 1980

Dans son livre Sur les routes de Bretagne, histoire d’un réseau routier, les Côtes-d’Armor (ed. Coop Breizh), Alain Lozac’h évoque le coût des deux ouvrages, réalisés par Bouygues. « Ils représentent environ la moitié du coût total de la déviation de Saint-Brieuc : 56 millions de francs sur un total de 116 millions, selon l’estimation de 1976 ».


Mais la facture totale de la rocade nord de Saint-Brieuc, viaducs inclus, sera finalement de 155 millions de francs (soit 23,6 millions d’euros à l’époque ; 65,3 millions aujourd’hui si l’on tient compte de l’inflation selon les critères de l’Insee).

Les deux ouvrages ont été inaugurés le 28 juin 1980, avec tout ce tronçon de la RN12 qui fait office de rocade nord de Saint-Brieuc. Aujourd’hui, ces deux ponts, supports de la RN12 entre Rennes et Saint-Brieuc, voient passer 66 000 véhicules chaque jour en moyenne.



Le choix de la déviation de Saint-Brieuc se porte sur le nord, à l’endroit ou les vallées sont pourtant les plus encaissées. Ce qui a nécessité la construction de ces deux viaducs. | alain lozac'h dr

Thibaud GRASLAND Ouest-France