En Bretagne, ce fabricant de vinyles écolo rêve d’un 33 tours en algues
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En Bretagne, ce fabricant de vinyles écolo rêve d’un 33 tours en algues
Par Paola de Rohan-Csermak I Publié le 20 Avril 2018
Face au retour spectaculaire du vinyle, M Com’ Musique, entreprise artisanale bretonne, se mue en une petite usine. Sans rien sacrifier de l’acoustique, elle presse des disques en plastique recyclé, et demain… en algues ?
En 2017, il s’est vendu en France près de deux fois plus de disques vinyles qu’en 2016 (+ 46 %). C’est ce que révèle le Syndicat National de l’Édition Phonographique (SNEP), qui a publié jeudi 19 avril ses chiffres annuels. Avec des ventes multipliées par quatre en cinq ans, l’engouement des mélomanes pour le disque microsillon ne s’arrête plus de croitre. Une bonne nouvelle pour les disquaires, qui se mobilisent partout en France samedi 21 avril, à l’occasion du Disquaire Day.
Inespéré il y a encore 10 ans, ce renouveau a aussi des conséquences positives dans l’industrie. À Harlem, aux Pays-Bas, la plus grande usine de vinyles d’Europe a franchi en 2016 le cap des 10 millions d’unités produites. Les quatre fabricants français sont de taille bien plus modeste. Mais eux aussi s’organisent pour suivre la cadence.
Artisans du vinyle
C’est le cas de M Com’ Musique, à Orgères, à 15 km de Rennes. Fondée il y a quatre ans, l’entreprise de cinq salariés a dû passer de l’artisanat à l’industrie, début avril, pour satisfaire la demande sans allonger les délais de livraison. Tout en répondant aux exigences acoustiques et écologiques de ses fondateurs, Antoine Ollier, président de la société, et Mickaël Collet, directeur technique.
https://youtu.be/p1W71qUF9UE
Depuis le 9 avril, une ligne de production entièrement automatisée supplée la presse manuelle récupérée et reconstruite en 2015 par ces jeunes entrepreneurs qui fabriquaient alors péniblement 500 disques vinyle par jour. Après une semaine de réglages, la nouvelle machine haute technologie est capable de presser 500 galettes en 3 heures, soit 850 000 par an. L’ensemble de la production est assuré : fabrication des matrices en nickel (les « négatifs » du disque modèle gravé sur la laque), pressage et moulage du vinyle, ébarbage (la découpe de l’excédent de matière sur les bords du disque), étiquetage (placement des macarons centraux), mise en pochette, et enfin mise sous cellophane.
Le bon déroulement de chaque étape est vérifié en temps réel par des capteurs, et par Aline, sérigraphe avertie, reconvertie dans le disque après avoir fabriqué pendant quatre ans des billets de banque, ou Alex, opérateur à mi-temps et disquaire le reste du temps. Le plus grand défi ? Lors du moulage, faire passer la température de 30° à 180° en 5 secondes, puis effectuer l’opération inverse dès le pressage achevé.
« Une presse à vinyle, explique Mickaël Collet, c’est comme un orchestre de 7 500 musiciens : toutes les pièces doivent jouer au bon rythme, et tout se joue au micron près. Tout doit être réglé comme du papier à musique. » « Le son analogique du vinyle est très exigeant, précise Antoine Ollivier, nous le sommes aussi. Nous sommes capables de dire, avant la fabrication, comment ça va sonner en sortie ».
Cette exigence a convaincu de grands labels, comme Baco Distribution ou Beast Records, de leur confier leurs enregistrements de reggae et rock. Ces éternels insatisfaits ne cessent de s’interroger. Comment recopier à l’infini, avec la plus haute fidélité, le « disque modèle » en laque qui sert à fabriquer chaque série ? Selon Antoine Ollivier, le meilleur son s’obtient à partir de la gravure à demi-vitesse, une technique pratiquée dans les années 1970. « On y viendra, en partenariat avec un graveur qui le fait, mais cela nécessite beaucoup de réglages qu’il faut que nous prenions le temps d’évaluer. »
L’exigence technique des fondateurs s’accompagne de fortes préoccupations écologiques. La consommation d’eau de l’usine a été réduite de 80 % grâce à la presse automatique, couplée à une chaudière qui fonctionne en circuit fermé. Les nouvelles technologies de refroidissement permettent également des économies d’énergie. Par ailleurs, toute la matière première est faite de PVC recyclé. Et pour limiter le recyclage, qui dégrade la qualité du son, l’on s’efforce, lors de l’ébarbage, de réduire les chutes, à 5 %. Les usines concurrentes en produiraient 10 à 15 %.
Enfin, Antoine Ollivier et Mickaël Collet caressent l’idée de remplacer un quart de la matière pétrochimique du vinyle par de la matière végétale. Il y a deux ans leur société avait déjà fait parler d’elle en réalisant un disque microsillon, baptisé vinylgue, composé à 57 % de sel marin, à 25 % d’algues et autres matériaux recyclables et à 18 % de PVC. Une partie des billes de plastique traditionnellement utilisées par l’industrie du vinyle avait été remplacée par les billes à base d’algues brunes élaborées par Algopack, http://www.algopack.com/ servant par exemple à la confection de vaisselle rigide et 100 % biodégradable.
Les qualités acoustiques du prototype étaient, lors du test, à la hauteur des espérances des entrepreneurs. Mais avec le temps, le son s’est peu à peu détérioré, des grésillements se sont fait entendre. Le vinylgue n’était pas commercialisable. Mais Antoine Ollivier ne désespère pas. « Les algues sont de la matière périssable. Il faudrait que l’on puisse collaborer avec un laboratoire qui trouve comment fabriquer un vinylgue stable, qui dure ». Le défi reste à relever.
Face au retour spectaculaire du vinyle, M Com’ Musique, entreprise artisanale bretonne, se mue en une petite usine. Sans rien sacrifier de l’acoustique, elle presse des disques en plastique recyclé, et demain… en algues ?
En 2017, il s’est vendu en France près de deux fois plus de disques vinyles qu’en 2016 (+ 46 %). C’est ce que révèle le Syndicat National de l’Édition Phonographique (SNEP), qui a publié jeudi 19 avril ses chiffres annuels. Avec des ventes multipliées par quatre en cinq ans, l’engouement des mélomanes pour le disque microsillon ne s’arrête plus de croitre. Une bonne nouvelle pour les disquaires, qui se mobilisent partout en France samedi 21 avril, à l’occasion du Disquaire Day.
Inespéré il y a encore 10 ans, ce renouveau a aussi des conséquences positives dans l’industrie. À Harlem, aux Pays-Bas, la plus grande usine de vinyles d’Europe a franchi en 2016 le cap des 10 millions d’unités produites. Les quatre fabricants français sont de taille bien plus modeste. Mais eux aussi s’organisent pour suivre la cadence.
Artisans du vinyle
C’est le cas de M Com’ Musique, à Orgères, à 15 km de Rennes. Fondée il y a quatre ans, l’entreprise de cinq salariés a dû passer de l’artisanat à l’industrie, début avril, pour satisfaire la demande sans allonger les délais de livraison. Tout en répondant aux exigences acoustiques et écologiques de ses fondateurs, Antoine Ollier, président de la société, et Mickaël Collet, directeur technique.
https://youtu.be/p1W71qUF9UE
Depuis le 9 avril, une ligne de production entièrement automatisée supplée la presse manuelle récupérée et reconstruite en 2015 par ces jeunes entrepreneurs qui fabriquaient alors péniblement 500 disques vinyle par jour. Après une semaine de réglages, la nouvelle machine haute technologie est capable de presser 500 galettes en 3 heures, soit 850 000 par an. L’ensemble de la production est assuré : fabrication des matrices en nickel (les « négatifs » du disque modèle gravé sur la laque), pressage et moulage du vinyle, ébarbage (la découpe de l’excédent de matière sur les bords du disque), étiquetage (placement des macarons centraux), mise en pochette, et enfin mise sous cellophane.
Le bon déroulement de chaque étape est vérifié en temps réel par des capteurs, et par Aline, sérigraphe avertie, reconvertie dans le disque après avoir fabriqué pendant quatre ans des billets de banque, ou Alex, opérateur à mi-temps et disquaire le reste du temps. Le plus grand défi ? Lors du moulage, faire passer la température de 30° à 180° en 5 secondes, puis effectuer l’opération inverse dès le pressage achevé.
"Réglé comme du papier à musique"
« Une presse à vinyle, explique Mickaël Collet, c’est comme un orchestre de 7 500 musiciens : toutes les pièces doivent jouer au bon rythme, et tout se joue au micron près. Tout doit être réglé comme du papier à musique. » « Le son analogique du vinyle est très exigeant, précise Antoine Ollivier, nous le sommes aussi. Nous sommes capables de dire, avant la fabrication, comment ça va sonner en sortie ».
Cette exigence a convaincu de grands labels, comme Baco Distribution ou Beast Records, de leur confier leurs enregistrements de reggae et rock. Ces éternels insatisfaits ne cessent de s’interroger. Comment recopier à l’infini, avec la plus haute fidélité, le « disque modèle » en laque qui sert à fabriquer chaque série ? Selon Antoine Ollivier, le meilleur son s’obtient à partir de la gravure à demi-vitesse, une technique pratiquée dans les années 1970. « On y viendra, en partenariat avec un graveur qui le fait, mais cela nécessite beaucoup de réglages qu’il faut que nous prenions le temps d’évaluer. »
Des algues au plastique
L’exigence technique des fondateurs s’accompagne de fortes préoccupations écologiques. La consommation d’eau de l’usine a été réduite de 80 % grâce à la presse automatique, couplée à une chaudière qui fonctionne en circuit fermé. Les nouvelles technologies de refroidissement permettent également des économies d’énergie. Par ailleurs, toute la matière première est faite de PVC recyclé. Et pour limiter le recyclage, qui dégrade la qualité du son, l’on s’efforce, lors de l’ébarbage, de réduire les chutes, à 5 %. Les usines concurrentes en produiraient 10 à 15 %.
Enfin, Antoine Ollivier et Mickaël Collet caressent l’idée de remplacer un quart de la matière pétrochimique du vinyle par de la matière végétale. Il y a deux ans leur société avait déjà fait parler d’elle en réalisant un disque microsillon, baptisé vinylgue, composé à 57 % de sel marin, à 25 % d’algues et autres matériaux recyclables et à 18 % de PVC. Une partie des billes de plastique traditionnellement utilisées par l’industrie du vinyle avait été remplacée par les billes à base d’algues brunes élaborées par Algopack, http://www.algopack.com/ servant par exemple à la confection de vaisselle rigide et 100 % biodégradable.
Les qualités acoustiques du prototype étaient, lors du test, à la hauteur des espérances des entrepreneurs. Mais avec le temps, le son s’est peu à peu détérioré, des grésillements se sont fait entendre. Le vinylgue n’était pas commercialisable. Mais Antoine Ollivier ne désespère pas. « Les algues sont de la matière périssable. Il faudrait que l’on puisse collaborer avec un laboratoire qui trouve comment fabriquer un vinylgue stable, qui dure ». Le défi reste à relever.
Re: En Bretagne, ce fabricant de vinyles écolo rêve d’un 33 tours en algues
Au Brésil, Zero est arrivé pour sauver les vinyles
Par Octave Bonnaud I Publié le 18 Mars 2015
Les 6 millions de disques déjà accumulés par ce Brésilien dans ses entrepôts de São Paulo ne sont pas une simple marotte de collectionneur. Pour Zero Freitas, dont l’ambition est d’acheter tous les grands fonds musicaux du monde, il en va de la survie d’un patrimoine majeur du XXe siècle
Un entrepôt dans un quartier ouest de São Paulo. Une platine joue un disque vinyle des Beatles. On croit reconnaître l’album Sgt. Pepper’s. « Oui, c’est ça. Et cette chanson, A Day In The Life, est vraiment intéressante. Car le début a été écrit par McCartney, et la seconde partie par Lennon », commente Zero Freitas, l’homme qui possède le plus de disques au monde, le Brésilien qui a déjà accumulé, en quatre décennies, une collection de 6 millions de vinyles.
Autour de nous, une dizaine d’employés dépoussièrent, référencent et photographient le tout-venant des disques stockés un peu plus bas, dans des milliers de caissons recouverts d’une bâche noire. L’ampleur de la collection est telle qu’elle est répartie dans trois entrepôts. Au rythme de 500 vinyles par jour, il faudrait plus de vingt ans pour cataloguer l’ensemble des titres... « Mais nous envisageons de doubler l’équipe l’année prochaine, on pense que des sponsors peuvent être intéressés », promet Zero Freitas, soucieux de dissiper les doutes qui ont suivi la divulgation de sa passion par le New York Times en août dernier.
Dans le petit monde des collectionneurs de vinyles, personne n’avait vu venir ce fils d’immigrés portugais qui a successivement raflé le stock de Colony Record, un célèbre magasin de Times Square à New York, et celui de Music Man Murray à Los Angeles, la plus grande collection de la côte ouest. Soit 500 000 vinyles américains désormais en exil au Brésil. Lorsque le collectionneur de São Paulo achète les 3 millions de disques de Paul Mawhinney, le « roi du vinyle » qui s’angoissait depuis des années de ne pas trouver d’acheteur, Freitas est contraint de sortir de l’ombre.
« Des dizaines de journalistes américains m’ont appelé, s’inquiétant de ce que je comptais faire de tous ces disques ! Mais les magasins de vinyles ferment les uns après les autres aux États-Unis et personne ne veut racheter leurs stocks. Or, ce sont des collections souvent très intéressantes. Par exemple, celle de Mawhinney comprend toutes les éditions singles d’Elvis Presley. Lorsque j’ai expliqué que mon but était avant tout de sauvegarder ces disques, tout le monde a été soulagé de savoir que quelqu’un faisait ce job », se réjouit Freitas.
Re: En Bretagne, ce fabricant de vinyles écolo rêve d’un 33 tours en algues
Cette machine vous permet de graver vos propres vinyles
Par Jean-Jacques Valette I Publié le 8 Février 2016
Créé par l'entreprise allemande Vinyl Recorder, le T560 est le premier graveur domestique lancé sur le marché depuis près de dix ans. Une bonne nouvelle pour les mélomanes ou les musiciens professionnels.
La machine T560 (Crédit : Vinyl Recorder)
À l'heure où de nombreux amateurs de musique numérisent leurs vinyles préférés, il était jusqu'ici impossible d'effectuer l'opération inverse, à savoir graver ses propres disques à microsillon https://fr.wikipedia.org/wiki/Disque_microsillon à domicile.
Pour permettre aux mélomanes d'écouter sur platine des morceaux indisponibles en vinyls, et aux musiciens d'éditer leur propres disques analogiques, l'entreprise allemande Vinyl Recorder http://www.vinylrecorder.com/ a mis au point un système de gravure domestique, en s'appuyant sur les dernières technologies numériques.
Une première, après la fermeture de la société Vestaxhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Vestax à la fin des années 2000, dont les graveurs vinyles se vendaient à prix d'or sur le marché de l'occasion
Graver de la musique live
Ressemblant de loin à une imprimante 3D, le graveur T560 de Vinyl Recorder se connecte à un ordinateur. Il suffit de le disposer sur une une platine classique, pour qu'il y grave la surface d'un vinyle vierge à l'aide d'un stylet chauffant en diamant. Les copeaux de plastique issus de la gravure sont alors évacués grâce à un petit aspirateur intégré.
Capable de graver des fichiers numériques, la machine peut également enregistrer de la musique "live" directement depuis une table de mixage. Elle peut même produire des "masters", c'est-à-dire des disques "en négatif", utilisés par l'industrie du vinyl pour presser de grandes quantités de disques.
Seul inconvénient de cette machine : son prix. Comptez tout de même 3 200 euros pour vous l'offrir et 35 euros pour un pack de 10 disques vierges. Un investissement cependant acceptable dans le cadre d'une utilisation professionnelle ou pour un amateur de hi-fi haut de gamme.
Et pour les petits budgets, il reste la possibilité de faire graver ses disques en contactant l'une des nombreuses entreprises de gravure présentes sur Internet.
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