Je suis AVS, mais mon métier n'est pas reconnu »
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Je suis AVS, mais mon métier n'est pas reconnu »
La presse évoque régulièrement la précarité des Auxiliaires de vie scolaire en CDD. Ingrid est en CDI depuis quatre ans, mais elle demande plus de considération et la reconnaissance de son métier. |
Recueillis par Nadine Paris.
Modifié le 25/04/2018 à 03h11
Ingrid (prénom d'emprunt) est Auxiliaire de vie scolaire depuis dix ans, dont six en CDD. Si elle n'est plus, aujourd'hui, en grande précarité, elle dénonce le mépris du monde de l'Éducation.
Il y a dix ans, j'ai envoyé une candidature spontanée à l'Inspection d'académie. Après un entretien, j'ai commencé ma vie d'AVS, comme Auxiliaire de vie scolaire. La dénomination est aussi AESH, Accompagnante d'élèves en situation de handicap. Il faudrait un vrai nom de profession, d'ailleurs.
J'ai vécu six années de grande précarité, en CDD, avec des contrats signés à la rentrée, voire plus tard. Avec des quotités horaires complètement différentes tout au long de ces années. J'ai accompagné plusieurs élèves, à Saint-Malo, à Dinard... en maternelle, en primaire, au collège, au lycée, dans des classes Ulis, des Clis.
Je suis en CDI depuis quatre ans, et au-delà du nombre d'heures ou du salaire, qui n'est pas mirobolant, je souffre du manque de considération de nombreux enseignants, directeurs(trices) et parents. Et je ne suis pas la seule. Je témoigne aussi pour les autres AVS. Sauf là, où je suis aujourd'hui. Dans un lycée privé.
J'ai été très bien accueillie, avec une visite de l'école... La direction et les professeurs me transmettent des informations, et l'élève est très bien suivi. Je me sens utile. Cela devrait être comme cela partout, mais ce n'est pas le cas. Souvent, ailleurs, je navigue à vue, sans rien connaître de l'élève, de son handicap...
Dans certaines écoles, on n'existe pas. On m'a déjà demandé de faire le sapin de Noël, de lasser les élèves. D'autres peuvent faire le ménage. Tout ce que l'on peut dire n'est pas important. Au final, je me tais. Et pourtant, sur le terrain, nous devons faire face parfois aux crises des élèves, aux coups.
J'ai eu quelques formations dispensées par l'Éducation nationale, mais si succinctes que je me suis instruite seule, et j'ai réussi une VAE de monitrice éducatrice, étant déjà titulaire d'un BTS tourisme.
Si je dresse un bilan de ces dix dernières années, je constate donc que beaucoup de choses n'ont pas aidé à créer un véritable métier. Et pourtant, j'aime aider ces élèves en situation de handicap. De tous les handicaps.
L'autisme est, en ce moment, au coeur de l'actualité. Et les autres ? La dyspraxie, les handicaps moteurs, les troubles du comportement, les maladies dégénératives... Quel budget va être accordé à ces handicaps ?
Sur le terrain, nous voyons des handicaps de plus en plus importants, car les structures sont surchargées. Et nous sommes peu nombreux. D'un autre côté, la coordination AVS, qui attribue les postes, fait de son mieux avec les moyens attribués.
J'aimerais donc le respect et une véritable reconnaissance de ce métier, qui aide au mieux les élèves en situation de handicap. »
Recueillis par Nadine Paris.
Modifié le 25/04/2018 à 03h11
Ingrid (prénom d'emprunt) est Auxiliaire de vie scolaire depuis dix ans, dont six en CDD. Si elle n'est plus, aujourd'hui, en grande précarité, elle dénonce le mépris du monde de l'Éducation.
Il y a dix ans, j'ai envoyé une candidature spontanée à l'Inspection d'académie. Après un entretien, j'ai commencé ma vie d'AVS, comme Auxiliaire de vie scolaire. La dénomination est aussi AESH, Accompagnante d'élèves en situation de handicap. Il faudrait un vrai nom de profession, d'ailleurs.
J'ai vécu six années de grande précarité, en CDD, avec des contrats signés à la rentrée, voire plus tard. Avec des quotités horaires complètement différentes tout au long de ces années. J'ai accompagné plusieurs élèves, à Saint-Malo, à Dinard... en maternelle, en primaire, au collège, au lycée, dans des classes Ulis, des Clis.
Je suis en CDI depuis quatre ans, et au-delà du nombre d'heures ou du salaire, qui n'est pas mirobolant, je souffre du manque de considération de nombreux enseignants, directeurs(trices) et parents. Et je ne suis pas la seule. Je témoigne aussi pour les autres AVS. Sauf là, où je suis aujourd'hui. Dans un lycée privé.
J'ai été très bien accueillie, avec une visite de l'école... La direction et les professeurs me transmettent des informations, et l'élève est très bien suivi. Je me sens utile. Cela devrait être comme cela partout, mais ce n'est pas le cas. Souvent, ailleurs, je navigue à vue, sans rien connaître de l'élève, de son handicap...
Dans certaines écoles, on n'existe pas. On m'a déjà demandé de faire le sapin de Noël, de lasser les élèves. D'autres peuvent faire le ménage. Tout ce que l'on peut dire n'est pas important. Au final, je me tais. Et pourtant, sur le terrain, nous devons faire face parfois aux crises des élèves, aux coups.
J'ai eu quelques formations dispensées par l'Éducation nationale, mais si succinctes que je me suis instruite seule, et j'ai réussi une VAE de monitrice éducatrice, étant déjà titulaire d'un BTS tourisme.
Si je dresse un bilan de ces dix dernières années, je constate donc que beaucoup de choses n'ont pas aidé à créer un véritable métier. Et pourtant, j'aime aider ces élèves en situation de handicap. De tous les handicaps.
L'autisme est, en ce moment, au coeur de l'actualité. Et les autres ? La dyspraxie, les handicaps moteurs, les troubles du comportement, les maladies dégénératives... Quel budget va être accordé à ces handicaps ?
Sur le terrain, nous voyons des handicaps de plus en plus importants, car les structures sont surchargées. Et nous sommes peu nombreux. D'un autre côté, la coordination AVS, qui attribue les postes, fait de son mieux avec les moyens attribués.
J'aimerais donc le respect et une véritable reconnaissance de ce métier, qui aide au mieux les élèves en situation de handicap. »
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