Le mystère des géants de l’île de Pâques enfin élucidé
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Le mystère des géants de l’île de Pâques enfin élucidé
Depuis des siècles, les moaï, ces statues géantes pesant plusieurs dizaines de tonnes, toisent les visiteurs de l’île de Pâques, au large du Chili, dans l’océan Pacifique. Comment les peuples de l’île ont-ils déplacé ces énormes blocs de pierre ? Et comment leurs lourds chapeaux ont-ils été posés ? Des chercheurs américains ont étudié la question.
Les chapeaux sont faits d’une roche volcanique rouge, extraite d’une carrière différente de celle d’où proviennent les statues. (Photo : Capture d’écran Youtube/Smarthistory).
Depuis des siècles, les monumentales statues de l’île de Pâques interrogent les scientifiques. Comment la population des Matamua, ou de leurs successeurs, les Rapanui, avec de si modestes moyens, se sont-elles débrouillées pour ériger des statues pesant de 10 à 80 tonnes ?
Des chercheurs de l’université de Binghamton, aux États-Unis, sont en train de percer ce mystère. Ils viennent de publier, dans le Journal des sciences archéologiques, une étude qui démontre toute l’ingéniosité des habitants de l’île.
« Parmi toutes les questions qui entourent l’histoire de l’île de Pâques, deux reviennent systématiquement, estime Carl Lipo, professeur d’anthropologie à Binghamton. Comment ces peuples anciens ont réussi à déplacer des statues aussi massives (appelées moaï), et comment sont-ils parvenus à placer des chapeaux (appelés pukao) aussi lourds sur leurs têtes ? »
Le schéma de transport des moaï : trois cordes étaient utilisées pour déplacer les statues par petits pas. (Illustration : Carl Philipp Lipo).
Les moaï sont des monolithes de roche (du tuf volcanique), hauts de 2,5 à 9 mètres. Ils ont été érigés par centaines sur l’île, du XIIIe au XVIe siècle, la plupart tournés vers l’intérieur. Certains d’entre eux sont coiffés de chapeaux de scories rouges, taillés dans une autre carrière, qui pèsent environ 13 tonnes.
« Nous avons appris que les statues étaient déplacées comme si elles « marchaient », poursuit Carl Lipo. Un processus simple, élégant et remarquablement efficace. » Un peu comme on ferait avancer un lourd frigo, debout, lors d’un déménagement, par rotations successives.
Des tests grandeur nature de la technique de déplacement des moaï ont été réalisés. Elle fonctionne, avec une équipe réduite. (Photo : Carl Philipp Lipo).
Les chapeaux étaient ajoutés aux statues déjà installées. Ils étaient montés sur une rampe, à l’aide d’une corde. (Illustration : Sean Hixon).
La dernière étude s’attache à démontrer la technique utilisée pour mettre les chapeaux sur les têtes de moaï : « Il existe beaucoup de théories là-dessus, poursuit Sean Hixon, un étudiant en anthropologie à l’université de Pennsylvanie qui a participé à l’étude. Mais nous sommes les premiers à présenter une théorie qui utilise des preuves archéologiques. »
Quinze personnes suffisent
Les chercheurs ont travaillé sur des centaines de photos des moaï. Avec des techniques de photogrammétrie et d’imagerie 3D, ils ont recréé des modèles numériques très détaillés des pukao.
« Nous sommes partis du principe qu’ils ont tous été transportés puis posés de la même manière. Nous avons donc cherché des éléments communs à la fois aux statues et aux chapeaux. » Ils ont découvert une seule marque commune : des dentelures, communes à la base des chapeaux et le sommet des statues. Si les pukao avaient simplement été « glissés » sur le sommet, comme le supposent certaines théories, alors les dentelures auraient été brisées. Les traces de statues abandonnées ou inachevées indiquent que les chapeaux ont été ajoutés alors que les statues étaient déjà en place.
D’abord, les hommes taillaient grossièrement le chapeau, de forme cylindrique, dans la roche volcanique. Ils le faisaient rouler jusqu’au moaï, puis le montaient sur une rampe, en plan incliné jusqu’au sommet. Le chapeau était ensuite entouré d’une corde, que les hommes tiraient depuis le sommet, pour faire monter le pukao. Une méthode semblable à celle utilisée pour hisser des bateaux hors de l’eau. Selon les scientifiques, une équipe de 15 personnes aurait suffi à hisser les chapeaux les plus lourds de cette manière.
Une fois en haut, les pukao sont alors retaillés, acquérant leur esthétique définitive. Les hommes les inclinent à 90° de la statue, les élèvent, puis les font basculer sur leur emplacement définitif. Les rampes sont ensuite ôtées, sauf à la base des statues : elles constituent, encore aujourd’hui, les promontoires sur lesquels s’élèvent les majestueux monolithes de pierre.
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