Glyphosate. Suppression partielle d’ici trois ans
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Glyphosate. Suppression partielle d’ici trois ans
Publié le 20 juin 2018 à 19h57
(Claude Prigent)
L’herbicide contesté glyphosate devrait être supprimé en France d’ici trois ans dans 80 à 90 % de ses utilisations classiques, ont déclaré ce mercredi plusieurs ministres.
Alors que le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert évoquait sur Europe 1 dès mercredi matin à Paris les trois exemptions envisageables à l’interdiction du glyphosate d’ici trois ans, son homologue de l’Environnement Nicolas Hulot a salué le « chemin fantastique » réalisé par l’agriculture française, si elle arrive à se passer de « 80 à 90 % » de ses utilisations de glyphosate.
« Les choses ne sont ni blanches ni noires », a nuancé Nicolas Hulot qui accompagnait le président Macron en Bretagne. Il a jugé « normal » de donner « trois ans » aux agriculteurs pour sortir du glyphosate, car « il a été pour eux la solution pendant des décennies ».
« Il y a des alternatives »
Interpellé par des agriculteurs, Emmanuel Macron s’est déclaré « convaincu » que « 80 % à 90 % des cas » d’utilisation du glyphosate étaient gérables par d’autres solutions.
« Il y a des alternatives manuelles et d’organisation, mécaniques, il y a des alternatives avec d’autres produits naturels qu’il faut qu’on homologue et dont on doit regarder les propriétés, mais c’est faux de dire qu’il n’y a pas d’autres solutions », a dit le président, qui souhaite « sortir des guerres de tranchées sur ce sujet ».
Trois cas de dérogations
Selon Stéphane Travert, qui devait rejoindre le périple breton du président en fin de journée, trois types d’agricultures au moins seraient à même de bénéficier de dérogations en cas d’interdiction du glyphosate d’ici trois ans :
- « L’agriculture de conservation » sans labour du terrain avec des couverts végétaux entre les périodes de culture,
- « L’agriculture en terrasse », notamment dans les vignes de l’est de la France,
- « L’agriculture qui concerne la production de fruits et légumes destinés à l’industrie », qui interdit toute mauvaise herbe à tout moment dans les cultures.
Comme en écho à la polémique sur le glyphosate, Stéphane Travert a également évoqué un autre produit contesté en agriculture, bio en particulier, le sulfate de cuivre. Il a fait valoir que les agriculteurs bio allaient devoir aussi trouver des solutions de remplacement à ce produit considéré comme toxique, pour traiter leurs plantes contre les maladies fongiques bactériennes.
La bouillie bordelaise dans le viseur
Le remplacement du sulfate de cuivre, communément utilisé en agriculture bio dans la fameuse « bouillie bordelaise » capable de lutter contre les tavelures du pommier ou les mildious de la vigne et de la pomme de terre, « pose un problème », a dit le ministre.
Il n’existe pas aujourd’hui « de solutions alternatives et donc nous devons les trouver », a-t-il déclaré, en reprenant au passage les mêmes arguments que ceux qu’il utilise depuis plusieurs mois pour « trouver des alternatives » au glyphosate : la mobilisation des instituts techniques
agricoles et de la recherche, le changement des pratiques agronomiques.
https://www.letelegramme.fr/economie/glyphosate-suppression-partielle-d-ici-trois-ans-20-06-2018-12001858.php
(Claude Prigent)
L’herbicide contesté glyphosate devrait être supprimé en France d’ici trois ans dans 80 à 90 % de ses utilisations classiques, ont déclaré ce mercredi plusieurs ministres.
Alors que le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert évoquait sur Europe 1 dès mercredi matin à Paris les trois exemptions envisageables à l’interdiction du glyphosate d’ici trois ans, son homologue de l’Environnement Nicolas Hulot a salué le « chemin fantastique » réalisé par l’agriculture française, si elle arrive à se passer de « 80 à 90 % » de ses utilisations de glyphosate.
« Les choses ne sont ni blanches ni noires », a nuancé Nicolas Hulot qui accompagnait le président Macron en Bretagne. Il a jugé « normal » de donner « trois ans » aux agriculteurs pour sortir du glyphosate, car « il a été pour eux la solution pendant des décennies ».
« Il y a des alternatives »
Interpellé par des agriculteurs, Emmanuel Macron s’est déclaré « convaincu » que « 80 % à 90 % des cas » d’utilisation du glyphosate étaient gérables par d’autres solutions.
« Il y a des alternatives manuelles et d’organisation, mécaniques, il y a des alternatives avec d’autres produits naturels qu’il faut qu’on homologue et dont on doit regarder les propriétés, mais c’est faux de dire qu’il n’y a pas d’autres solutions », a dit le président, qui souhaite « sortir des guerres de tranchées sur ce sujet ».
Trois cas de dérogations
Selon Stéphane Travert, qui devait rejoindre le périple breton du président en fin de journée, trois types d’agricultures au moins seraient à même de bénéficier de dérogations en cas d’interdiction du glyphosate d’ici trois ans :
- « L’agriculture de conservation » sans labour du terrain avec des couverts végétaux entre les périodes de culture,
- « L’agriculture en terrasse », notamment dans les vignes de l’est de la France,
- « L’agriculture qui concerne la production de fruits et légumes destinés à l’industrie », qui interdit toute mauvaise herbe à tout moment dans les cultures.
Comme en écho à la polémique sur le glyphosate, Stéphane Travert a également évoqué un autre produit contesté en agriculture, bio en particulier, le sulfate de cuivre. Il a fait valoir que les agriculteurs bio allaient devoir aussi trouver des solutions de remplacement à ce produit considéré comme toxique, pour traiter leurs plantes contre les maladies fongiques bactériennes.
La bouillie bordelaise dans le viseur
Le remplacement du sulfate de cuivre, communément utilisé en agriculture bio dans la fameuse « bouillie bordelaise » capable de lutter contre les tavelures du pommier ou les mildious de la vigne et de la pomme de terre, « pose un problème », a dit le ministre.
Il n’existe pas aujourd’hui « de solutions alternatives et donc nous devons les trouver », a-t-il déclaré, en reprenant au passage les mêmes arguments que ceux qu’il utilise depuis plusieurs mois pour « trouver des alternatives » au glyphosate : la mobilisation des instituts techniques
agricoles et de la recherche, le changement des pratiques agronomiques.
https://www.letelegramme.fr/economie/glyphosate-suppression-partielle-d-ici-trois-ans-20-06-2018-12001858.php
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