Saint-Brieuc. La pénurie de médecins guette les communes de l’agglomération ...
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Saint-Brieuc. La pénurie de médecins guette les communes de l’agglomération ...
Après Plérin, c’est Ploufragan qui s’inquiète de voir des médecins partir. Les élus de l'agglomération de Saint-Brieuc cherchent activement des solutions. Levente Gyori
Après Plérin, c’est Ploufragan qui s’inquiète de voir des médecins partir. Les élus de l’agglomération de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) cherchent activement des solutions. Tout le monde regarde de près l’initiative de Saint-Quay-Portrieux…
« Un médecin a cessé son activité fin juin. Un deuxième devrait partir à la retraite fin septembre. » Pour Rémy Moulin, le maire de Ploufragan, le constat est rude. La commune de 11 000 habitants comptait sept généralistes en activité avant l’été. À la fin de l’année, ils ne seront plus que cinq si aucun médecin ne vient s’installer. Le maire doit rencontrer un généraliste qui pourrait s’installer dans les prochains jours
Le département perd 10 % de ses généralistes
Le problème n’est pas spécifique au pays de Saint-Brieuc. Si l’on en croit la carte de la démographie du conseil de l’ordre des médecins, les Côtes-d’Armor ont perdu 9,8 % de leurs médecins généralistes entre 2010 et 2018. Le département a, semble-t-il, un problème d’attractivité pour les nouveaux médecins, alors que la courbe est (légèrement) positive dans les trois autres départements bretons.
Variation des médecins généralistes de formation dans les Côtes-d'Armor entre 2010 et 2018. | Conseil national de l'Ordre des médecins
Neuf médecins en moins dans l’agglo
L’agglomération briochine est cependant un des secteurs les moins touchés du département. Les 32 communes ont perdu neuf médecins généralistes entre 2015 et 2017. Saint-Brieuc Armor Agglomération en comptait 290 l’an dernier (148 médecins libéraux, 152 salariés dans les hôpitaux). Mais la pyramide des âges est assez inquiétante. Selon les chiffres de l’Agence régionale de santé (ARS), 49 % des 290 généralistes sont âgés de 55 ans ou plus !
Le choix du salariat
L’image du médecin de ville ou de campagne qui enchaîne 50 heures par semaine se détériore aux yeux des jeunes. « Selon un sondage, 33 % des médecins qui sortent de la fac de Rennes veulent être salariés », explique Jacky Desdoigt, en charge de la santé à l’agglomération. « Les généralistes ont de plus en plus de tâches administratives », constate Thierry Simelière, qui connaît bien le sujet – il est chirurgien. Télétransmission, gestion des dossiers… Des tâches qui prennent du temps et rebutent un certain nombre de nouveaux médecins, qui font le choix du salariat ou d’une autre spécialité. « Les jeunes aujourd’hui sont plus attirés vers les grandes villes. »
Saint-Quay-Portrieux embauche trois médecins
Le maire de Saint-Quay-Portrieux a décidé de créer un centre de santé municipal et de salarier trois médecins. Le projet, annoncé en janvier, va voir le jour au 1er octobre. « Nous avons eu onze candidatures sur les trois postes. » De nombreux élus du département observent de près l’initiative quinocéenne, qui remporte un réel engouement auprès de la population, pour remplacer les médecins en âge de partir à la retraite. Notamment à Ploufragan, où Thierry Simelière est venu présenter son dispositif récemment…
Plœuc-L’Hermitage en zone prioritaire
« Cela fait partie des solutions mais elle n’est pas applicable partout », réagit Thibaut Guignard, maire de Plœuc-L’Hermitage. Ce secteur est classé en zone d’intervention prioritaire par l’Agence régionale de santé. Plœuc-L’Hermitage a trois médecins proches de la retraite. « Il y a de la place pour quatre », estime l’élu.
Zonage des secteurs établi par l'Agence régionale de santé (ARS), déterminant les aides à l'installation de médecins. Le secteur de Ploeuc-L'Hermitage est en zone d'intervention prioritaire. | ARS
D’autant plus que la patientèle vient aussi des communes voisines de Saint-Carreuc, Plémy ou encore Gausson… Il compte réunir les médecins libéraux en septembre pour évoquer la succession. « Nous avons un écosystème favorable ici avec des dentistes, des ostéopathes, un psychologue, des pharmaciens et infirmiers… »
Situation tendue chez les spécialistes
La situation est également inquiétante pour certaines spécialités. En dermatologie notamment. Les agendas des médecins sont pleins à craquer pour plusieurs mois. Et la situation pourrait s’aggraver. En 2017, l’Agence régionale de santé en dénombrait six pour 150 000 habitants dans l’agglomération briochine, dont deux âgés de plus de 60 ans et deux ayant entre 55 et 60 ans.
En ophtalmogie, « nous avons eu une situation critique, mais elle s’est améliorée », explique-t-on du côté d’Yves-Le Foll. L’hôpital a recruté un médecin et propose des consultations externes. Du côté de la gynécologie, la situation est alarmante. L’ARS dénombre 8 libéraux dans l’agglo dont six âgés de 60 ans et plus !
Un chargé de mission à l’agglo
L’agglomération a décidé de lancer, en juin, un contrat local de santé, « un document stratégique permettant de fédérer les différentes synergies et action déjà mises en œuvre au niveau communal et de définir une politique globale envisageant des actions complémentaires ». Elle va recruter un chargé de mission à temps partiel pour cette thématique.
Quelle sera sa marge de manœuvre ? « Il n’y a pas de véritable politique de santé publique en France, estime Thierry Simelière. Je pense que les collectivités doivent se saisir du sujet. » Le maire de Saint-Quay-Portrieux a donné le ton !
Thibaud Grasland Ouest-France
Après Plérin, c’est Ploufragan qui s’inquiète de voir des médecins partir. Les élus de l’agglomération de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) cherchent activement des solutions. Tout le monde regarde de près l’initiative de Saint-Quay-Portrieux…
« Un médecin a cessé son activité fin juin. Un deuxième devrait partir à la retraite fin septembre. » Pour Rémy Moulin, le maire de Ploufragan, le constat est rude. La commune de 11 000 habitants comptait sept généralistes en activité avant l’été. À la fin de l’année, ils ne seront plus que cinq si aucun médecin ne vient s’installer. Le maire doit rencontrer un généraliste qui pourrait s’installer dans les prochains jours
Le département perd 10 % de ses généralistes
Le problème n’est pas spécifique au pays de Saint-Brieuc. Si l’on en croit la carte de la démographie du conseil de l’ordre des médecins, les Côtes-d’Armor ont perdu 9,8 % de leurs médecins généralistes entre 2010 et 2018. Le département a, semble-t-il, un problème d’attractivité pour les nouveaux médecins, alors que la courbe est (légèrement) positive dans les trois autres départements bretons.
Variation des médecins généralistes de formation dans les Côtes-d'Armor entre 2010 et 2018. | Conseil national de l'Ordre des médecins
Neuf médecins en moins dans l’agglo
L’agglomération briochine est cependant un des secteurs les moins touchés du département. Les 32 communes ont perdu neuf médecins généralistes entre 2015 et 2017. Saint-Brieuc Armor Agglomération en comptait 290 l’an dernier (148 médecins libéraux, 152 salariés dans les hôpitaux). Mais la pyramide des âges est assez inquiétante. Selon les chiffres de l’Agence régionale de santé (ARS), 49 % des 290 généralistes sont âgés de 55 ans ou plus !
Le choix du salariat
L’image du médecin de ville ou de campagne qui enchaîne 50 heures par semaine se détériore aux yeux des jeunes. « Selon un sondage, 33 % des médecins qui sortent de la fac de Rennes veulent être salariés », explique Jacky Desdoigt, en charge de la santé à l’agglomération. « Les généralistes ont de plus en plus de tâches administratives », constate Thierry Simelière, qui connaît bien le sujet – il est chirurgien. Télétransmission, gestion des dossiers… Des tâches qui prennent du temps et rebutent un certain nombre de nouveaux médecins, qui font le choix du salariat ou d’une autre spécialité. « Les jeunes aujourd’hui sont plus attirés vers les grandes villes. »
Saint-Quay-Portrieux embauche trois médecins
Le maire de Saint-Quay-Portrieux a décidé de créer un centre de santé municipal et de salarier trois médecins. Le projet, annoncé en janvier, va voir le jour au 1er octobre. « Nous avons eu onze candidatures sur les trois postes. » De nombreux élus du département observent de près l’initiative quinocéenne, qui remporte un réel engouement auprès de la population, pour remplacer les médecins en âge de partir à la retraite. Notamment à Ploufragan, où Thierry Simelière est venu présenter son dispositif récemment…
Plœuc-L’Hermitage en zone prioritaire
« Cela fait partie des solutions mais elle n’est pas applicable partout », réagit Thibaut Guignard, maire de Plœuc-L’Hermitage. Ce secteur est classé en zone d’intervention prioritaire par l’Agence régionale de santé. Plœuc-L’Hermitage a trois médecins proches de la retraite. « Il y a de la place pour quatre », estime l’élu.
Zonage des secteurs établi par l'Agence régionale de santé (ARS), déterminant les aides à l'installation de médecins. Le secteur de Ploeuc-L'Hermitage est en zone d'intervention prioritaire. | ARS
D’autant plus que la patientèle vient aussi des communes voisines de Saint-Carreuc, Plémy ou encore Gausson… Il compte réunir les médecins libéraux en septembre pour évoquer la succession. « Nous avons un écosystème favorable ici avec des dentistes, des ostéopathes, un psychologue, des pharmaciens et infirmiers… »
Situation tendue chez les spécialistes
La situation est également inquiétante pour certaines spécialités. En dermatologie notamment. Les agendas des médecins sont pleins à craquer pour plusieurs mois. Et la situation pourrait s’aggraver. En 2017, l’Agence régionale de santé en dénombrait six pour 150 000 habitants dans l’agglomération briochine, dont deux âgés de plus de 60 ans et deux ayant entre 55 et 60 ans.
En ophtalmogie, « nous avons eu une situation critique, mais elle s’est améliorée », explique-t-on du côté d’Yves-Le Foll. L’hôpital a recruté un médecin et propose des consultations externes. Du côté de la gynécologie, la situation est alarmante. L’ARS dénombre 8 libéraux dans l’agglo dont six âgés de 60 ans et plus !
Un chargé de mission à l’agglo
L’agglomération a décidé de lancer, en juin, un contrat local de santé, « un document stratégique permettant de fédérer les différentes synergies et action déjà mises en œuvre au niveau communal et de définir une politique globale envisageant des actions complémentaires ». Elle va recruter un chargé de mission à temps partiel pour cette thématique.
Quelle sera sa marge de manœuvre ? « Il n’y a pas de véritable politique de santé publique en France, estime Thierry Simelière. Je pense que les collectivités doivent se saisir du sujet. » Le maire de Saint-Quay-Portrieux a donné le ton !
Thibaud Grasland Ouest-France
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