À l'hôpital, menaces de démission des médecins

La dernière réunion de la commission médicale d'établissement du centre hospitalier a révélé un certain malaise. Les médecins qui siègent au sein de cette instance veulent être écoutés



Les crispations sur le mode de gouvernance du centre hospitalier Yves-Le Foll se font de plus en plus sentir. Un représentant du personnel, observateur de cette tension, entre la direction et le corps médical, évoque une menace de démission en bloc des médecins chefs de service. Nous avons tenté d'en joindre quelques-uns, en pneumologie et néphrologie. Ils ne souhaitent pas encore communiquer et renvoient vers la commission médicale d'établissement (CME), instance qui représente le corps médical.

Cette CME justement, a été assez houleuse, lors de sa dernière réunion de juin dernier. Avec de vives tensions entre la direction de l'établissement hospitalier et le collège des médecins. Ces derniers ont posé des questions et estiment « ne pas avoir eu de réponses suffisantes

Le président de la CME démissionne

Les interrogations portent, entre autres, sur les projets du centre hospitaliser et notamment la construction du bâtiment neuf et du futur pôle ambulatoire. Un projet à 25 millions d'euros qui « serait mené sans concertation et sans l'avis des médecins ».

Dans les couloirs de l'hôpital, cette crise est assez « inédite » selon certains. Elle est encore discrète, mais elle pourrait prendre de l'ampleur à la rentrée.

Déjà, le président de la CME, le Dr Benoit Moquet, a fait savoir, à la fin du dernier conseil de surveillance, mercredi 11 juillet, qu'il démissionnait de ses fonctions. Il nous a confirmé cette décision et son souhait de passer le relais au Dr Cynthia Garignon, actuellement vice-présidente de la CME.

« Sa mission serait devenue trop compliquée, confirme Yannick Le Cam, membre du conseil de surveillance du centre hospitalier, qui parle, lui, de crise politique.Les contradictions sont de plus en plus criantes entre une logique comptable et la nécessité de soigner. Des praticiens hospitaliers culpabilisent quand ils rentrent chez eux le soir, ils s'inquiètent pour l'avenir de cet hôpital. »

Interrogée, la direction de l'hôpital reconnaît qu'il y a effectivement des « discussions » sur la gouvernance de l'hôpital, « comme dans toutes instances », car l'établissement est « soumis à de fortes contraintes économiques fortes ».

Selon Pierre Delourme, président du conseil de surveillance, la discorde entre soignants et direction s'inscrit dans un paysage de plus en plus compliqué. « Il n'y a pas que la stratégie financière qui divise, il y a aussi la difficulté de recruter des chirurgiens, des anesthésistes, des spécialistes expérimentés. L'important, c'est la permanence des soins. Et pour qu'elle soit maintenue, il faut des médecins ! »


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