Saint-Brieuc. Quand Alfred Jarry était élève au collège Anatole-Le Braz
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Saint-Brieuc. Quand Alfred Jarry était élève au collège Anatole-Le Braz
Alfred Jarry avait une passion pour le vélo : « Le cycle est un nouvel organe, c’est un prolongement minéral du système osseux de l’homme. »
archives ouest france
Alfred Jarry, précurseur du théâtre de l’absurde, du mouvement surréaliste et d’une littérature joyeusement rebelle a passé son adolescence à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
Gare de Saint-Brieuc, samedi 27 juillet 1879. Caroline Quernest, une quarantaine d’années, descend du train en provenance de Laval. À ses côtés, Charlotte, fillette blonde d’une quinzaine d’années, et Alfred, un gamin de six ans, tout ébouriffé, qui tire sa maman par le bras.
« Caroline vient de quitter Anselme Jarry, son mari, un négociant en tissu lavallois qui connaît d’importants revers financiers, raconte Pierre Bureau, étudiant lorientais qui prépare une thèse sur Alfred Jarry. Elle retrouve son père, juge de paix à la retraite. »
« Un élève brillant »
La petite famille s’installe dans un premier temps au 6 bis, rue de la Charbonnerie dans le centre-ville de Saint-Brieuc. Puis déménage quelques mois plus tard dans une maison à deux étages au 12, boulevard Charner, à côté de la gare.
Caroline inscrit Alfred au collège Anatole-Le Braz… où l’un de ses oncles enseigne. L’adolescent y restera jusqu’à son départ pour Rennes, en juillet 1888. « C’est un élève brillant qui obtient de nombreux prix en composition française ainsi qu’en latin et en grec, poursuit Pierre Bureau. Il adore la lecture, tous les soirs, il rentre à la maison avec des livres empruntés à la bibliothèque… »
L’esprit rebelle de Jarry naît à Saint-Brieuc
Ces années briochines sont des années d’insouciance pour le jeune Alfred… Il passe de longues heures à Lamballe chez son grand-père maternel et ses oncles qui possèdent des chevaux. Pendant les vacances, « coiffé jusqu’au cou d’un grand chapeau de jonc… », il pêche la crevette et les coquillages dans les trous des rochers.
« Dans certains de ses livres, Jarry fait référence à tous ces lieux qu’il fréquentait dans la région, note Christian Prigent, ancien président de l’association des Amis d’Alfred Jarry et fin connaisseur de l’œuvre de Jarry. Il évoque notamment Lamballe – qu’il renomme Lampaul –, Erquy et Saint-Brieuc dans L’amour absolu. »
L’écriture de textes fondateurs
Sur les bancs du collège Anatole-Le Braz, le jeune Alfred, encouragé par l’un de professeurs, écrit ses premiers textes, des comédies en vers et en prose : les Brigands de la Calabre, le Parapluie-Seringue du Docteur Thanaton, le Procès, les Antliaclastes. Et le fameux Saint-Brieuc des Choux… peu flatteur pour sa ville d’adoption, située « à deux lieues [de] la mer, à deux pas [des] fumiers ». « Ce sont des textes fondateurs, estime Christian Prigent. On y découvre l’esprit potache de Jarry. On peut dire que son côté rebelle est né à Saint-Brieuc. »
En 2009, la ville de Saint-Brieuc avait rendu un bel hommage à Alfred Jarry en baptisant de son nom l’esplanade de la gare… Depuis, le souvenir de l’écrivain est parti… dans les choux. À quand le lancement d’un petit circuit touristique reliant les lieux fréquentés par le père d’Ubu ou ceux évoqués dans son œuvre ? Une idée pas si ubuesque que ça…
O/F 12.08.2018
archives ouest france
Alfred Jarry, précurseur du théâtre de l’absurde, du mouvement surréaliste et d’une littérature joyeusement rebelle a passé son adolescence à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
Gare de Saint-Brieuc, samedi 27 juillet 1879. Caroline Quernest, une quarantaine d’années, descend du train en provenance de Laval. À ses côtés, Charlotte, fillette blonde d’une quinzaine d’années, et Alfred, un gamin de six ans, tout ébouriffé, qui tire sa maman par le bras.
« Caroline vient de quitter Anselme Jarry, son mari, un négociant en tissu lavallois qui connaît d’importants revers financiers, raconte Pierre Bureau, étudiant lorientais qui prépare une thèse sur Alfred Jarry. Elle retrouve son père, juge de paix à la retraite. »
« Un élève brillant »
La petite famille s’installe dans un premier temps au 6 bis, rue de la Charbonnerie dans le centre-ville de Saint-Brieuc. Puis déménage quelques mois plus tard dans une maison à deux étages au 12, boulevard Charner, à côté de la gare.
Caroline inscrit Alfred au collège Anatole-Le Braz… où l’un de ses oncles enseigne. L’adolescent y restera jusqu’à son départ pour Rennes, en juillet 1888. « C’est un élève brillant qui obtient de nombreux prix en composition française ainsi qu’en latin et en grec, poursuit Pierre Bureau. Il adore la lecture, tous les soirs, il rentre à la maison avec des livres empruntés à la bibliothèque… »
L’esprit rebelle de Jarry naît à Saint-Brieuc
Ces années briochines sont des années d’insouciance pour le jeune Alfred… Il passe de longues heures à Lamballe chez son grand-père maternel et ses oncles qui possèdent des chevaux. Pendant les vacances, « coiffé jusqu’au cou d’un grand chapeau de jonc… », il pêche la crevette et les coquillages dans les trous des rochers.
« Dans certains de ses livres, Jarry fait référence à tous ces lieux qu’il fréquentait dans la région, note Christian Prigent, ancien président de l’association des Amis d’Alfred Jarry et fin connaisseur de l’œuvre de Jarry. Il évoque notamment Lamballe – qu’il renomme Lampaul –, Erquy et Saint-Brieuc dans L’amour absolu. »
L’écriture de textes fondateurs
Sur les bancs du collège Anatole-Le Braz, le jeune Alfred, encouragé par l’un de professeurs, écrit ses premiers textes, des comédies en vers et en prose : les Brigands de la Calabre, le Parapluie-Seringue du Docteur Thanaton, le Procès, les Antliaclastes. Et le fameux Saint-Brieuc des Choux… peu flatteur pour sa ville d’adoption, située « à deux lieues [de] la mer, à deux pas [des] fumiers ». « Ce sont des textes fondateurs, estime Christian Prigent. On y découvre l’esprit potache de Jarry. On peut dire que son côté rebelle est né à Saint-Brieuc. »
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