Minitel. L'ancêtre de l'ordinateur est né en... Bretagne
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Minitel. L'ancêtre de l'ordinateur est né en... Bretagne
le telegramme
Le Minitel, fleuron de la télématique française a vu le jour en Bretagne, à Rennes et Lannion. Notre région a aussi été territoire pilote pour le développement de ces terminaux qui ont disparu définitivement en 2012.
Souvenez-vous : le 36-15, le 36-14, le 36-11, la consultation de la météo mais aussi les résultats du bac, l’annuaire électronique, le Minitel rose, les horoscopes. Et le bruit strident de la ligne téléphonique qui déchirait les oreilles quand on se connectait. En 1995, à l’apogée du Minitel, on comptait neuf millions de terminaux utilisés par 25 millions de personnes et plus de 20 000 services en ligne. La Bretagne a contribué largement à cette révolution technologique du « Médium interactif par numérisation d’information téléphonique ». À la fin des années soixante-dix, cette technologie, qui consiste à expédier, via une ligne téléphonique, des pages de texte et des images numérisées, était développée au Centre national des études de télécommunications de Lannion et au Centre commun d’études de télévision et de télécommunication de Rennes.
L’impulsion de cette aventure technologique a été donnée à la suite du rapport « L’informatisation de la société » rédigé par Simon Nora et Alain Minc. On pouvait y lire que la France avait accumulé beaucoup de retard dans les domaines de la micro-informatique. Ce document proposait d’associer l’informatique et le téléphone - la télématique - afin de fournir au grand public un service de données.
De la télé au téléphone
Mais l’histoire du Minitel avait réellement débuté au début des années 70, avec la naissance du premier réseau de données complexes à destination du grand public via la télé, baptisé Antiope. Il avait été testé pour la première fois à Moscou, en 1976. Une démonstration y avait été organisée pour convaincre les organisateurs des Jeux olympiques de 1980 de doter les écrans des journalistes sportifs d’un système de télétexte. Ceci pour accéder immédiatement à des biographies de sportifs. L’essai sera concluant. Un ingénieur russe, présent ce jour-là, avait demandé à Bernard Marti, un homologue rennais et père du Minitel si son système pouvait être connecté au réseau téléphonique. Ne manquant pas de culot, l’ingénieur lui avait répondu que c’était possible alors que ça n’était pas encore le cas. L’ingénieur plancha sur la question et, quelques mois plus tard, une première liaison était établie entre le serveur central rennais et un terminal basé à Berlin. Gérard Théry, qui était directeur national des Télécoms, qui avait assisté à cette première, avait tout de suite vu l’intérêt de développer ce programme à l’échelle industrielle.
La Bretagne, région pilote
Ainsi naîtront, en 1980, les premiers terminaux grand public. Il s’agissait d’énormes boîtes qu’on plaçait sous la télé. Elles donnaient accès à des services commerciaux de vente par correspondance, à la météo et même à un système de messagerie télétexte. Plus tard, 55 foyers de Saint-Malo testeront l’annuaire numérique. En 1981, sera distribué, en Ille-et-Vilaine et à 4 000 exemplaires, le premier terminal complet incluant clavier et écran. Une réussite. En 1983, la Bretagne deviendra région pilote : 160 000 Minitels seront connectés au réseau Grand Ouest qui s’étendra, par la suite, à tout l’Hexagone. Ce développement de l’industrie du logiciel a eu un impact fort sur l’économie bretonne. À cette époque, se sont développées les zones de Rennes Atalante et le CNET de Lannion (Côtes-d’Armor). Au niveau national, 12 000 emplois ont été générés par le Minitel. Le modèle économique, qui incluait la mise à disposition gratuite du terminal, a aussi largement contribué à sa diffusion.
Le Minitel rose a contribué au succès
Au milieu des années 90, le phénomène était tel que la France était le pays le plus connecté au monde. Le modèle industriel était efficace : le cœur du réseau appartenait aux PTT, à charge, pour le privé, d’offrir des services. L’abonné payait en fonction de la durée de la connexion. Deux tiers de cet argent était reversé aux sites, et un tiers revenait dans les caisses du service public. Le Minitel rose a largement contribué à ce succès. Il a permis aussi à certains de s’imposer dans le monde des services informatiques. Comme Xavier Niel (Iliad et Free) qui, très vite, a compris que l’industrie des messageries roses et services pornographiques avait un réel avenir.
En 2011, alors que le Minitel soufflait ses trente bougies, Bernard Marti nous confiait qu’il n’était pas nostalgique « Car cette aventure a quand même duré trente ans. Sur l’échelle de l’histoire des techniques, c’est beaucoup. Et puis, le Minitel a donné naissance à une quantité de choses : au format photo JPEG, utilisé par des millions de personnes à travers le monde, à un moteur de recherche particulièrement performant. Il a aussi aidé les Français à se familiariser avec les claviers ». Ainsi, ils ont pu appréhender plus facilement la révolution PC qui a déferlé, quelques années plus tard.
Didier Deniel
Le Minitel, fleuron de la télématique française a vu le jour en Bretagne, à Rennes et Lannion. Notre région a aussi été territoire pilote pour le développement de ces terminaux qui ont disparu définitivement en 2012.
Souvenez-vous : le 36-15, le 36-14, le 36-11, la consultation de la météo mais aussi les résultats du bac, l’annuaire électronique, le Minitel rose, les horoscopes. Et le bruit strident de la ligne téléphonique qui déchirait les oreilles quand on se connectait. En 1995, à l’apogée du Minitel, on comptait neuf millions de terminaux utilisés par 25 millions de personnes et plus de 20 000 services en ligne. La Bretagne a contribué largement à cette révolution technologique du « Médium interactif par numérisation d’information téléphonique ». À la fin des années soixante-dix, cette technologie, qui consiste à expédier, via une ligne téléphonique, des pages de texte et des images numérisées, était développée au Centre national des études de télécommunications de Lannion et au Centre commun d’études de télévision et de télécommunication de Rennes.
L’impulsion de cette aventure technologique a été donnée à la suite du rapport « L’informatisation de la société » rédigé par Simon Nora et Alain Minc. On pouvait y lire que la France avait accumulé beaucoup de retard dans les domaines de la micro-informatique. Ce document proposait d’associer l’informatique et le téléphone - la télématique - afin de fournir au grand public un service de données.
De la télé au téléphone
Mais l’histoire du Minitel avait réellement débuté au début des années 70, avec la naissance du premier réseau de données complexes à destination du grand public via la télé, baptisé Antiope. Il avait été testé pour la première fois à Moscou, en 1976. Une démonstration y avait été organisée pour convaincre les organisateurs des Jeux olympiques de 1980 de doter les écrans des journalistes sportifs d’un système de télétexte. Ceci pour accéder immédiatement à des biographies de sportifs. L’essai sera concluant. Un ingénieur russe, présent ce jour-là, avait demandé à Bernard Marti, un homologue rennais et père du Minitel si son système pouvait être connecté au réseau téléphonique. Ne manquant pas de culot, l’ingénieur lui avait répondu que c’était possible alors que ça n’était pas encore le cas. L’ingénieur plancha sur la question et, quelques mois plus tard, une première liaison était établie entre le serveur central rennais et un terminal basé à Berlin. Gérard Théry, qui était directeur national des Télécoms, qui avait assisté à cette première, avait tout de suite vu l’intérêt de développer ce programme à l’échelle industrielle.
La Bretagne, région pilote
Ainsi naîtront, en 1980, les premiers terminaux grand public. Il s’agissait d’énormes boîtes qu’on plaçait sous la télé. Elles donnaient accès à des services commerciaux de vente par correspondance, à la météo et même à un système de messagerie télétexte. Plus tard, 55 foyers de Saint-Malo testeront l’annuaire numérique. En 1981, sera distribué, en Ille-et-Vilaine et à 4 000 exemplaires, le premier terminal complet incluant clavier et écran. Une réussite. En 1983, la Bretagne deviendra région pilote : 160 000 Minitels seront connectés au réseau Grand Ouest qui s’étendra, par la suite, à tout l’Hexagone. Ce développement de l’industrie du logiciel a eu un impact fort sur l’économie bretonne. À cette époque, se sont développées les zones de Rennes Atalante et le CNET de Lannion (Côtes-d’Armor). Au niveau national, 12 000 emplois ont été générés par le Minitel. Le modèle économique, qui incluait la mise à disposition gratuite du terminal, a aussi largement contribué à sa diffusion.
Le Minitel rose a contribué au succès
Au milieu des années 90, le phénomène était tel que la France était le pays le plus connecté au monde. Le modèle industriel était efficace : le cœur du réseau appartenait aux PTT, à charge, pour le privé, d’offrir des services. L’abonné payait en fonction de la durée de la connexion. Deux tiers de cet argent était reversé aux sites, et un tiers revenait dans les caisses du service public. Le Minitel rose a largement contribué à ce succès. Il a permis aussi à certains de s’imposer dans le monde des services informatiques. Comme Xavier Niel (Iliad et Free) qui, très vite, a compris que l’industrie des messageries roses et services pornographiques avait un réel avenir.
En 2011, alors que le Minitel soufflait ses trente bougies, Bernard Marti nous confiait qu’il n’était pas nostalgique « Car cette aventure a quand même duré trente ans. Sur l’échelle de l’histoire des techniques, c’est beaucoup. Et puis, le Minitel a donné naissance à une quantité de choses : au format photo JPEG, utilisé par des millions de personnes à travers le monde, à un moteur de recherche particulièrement performant. Il a aussi aidé les Français à se familiariser avec les claviers ». Ainsi, ils ont pu appréhender plus facilement la révolution PC qui a déferlé, quelques années plus tard.
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