Ces algues rouges précipitent la fonte des glaces
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Ces algues rouges précipitent la fonte des glaces
jeudi 20 septembre 2018 ouest france par COLINE PAISTEL
Elles prolifèrent sur tous les glaciers du monde. Les algues rouges, qui résultent du réchauffement climatique, accélèrent aussi la fonte des neiges.
La neige du Groenland serait-elle devenue rose ? Elle l’est en tout cas sur les photos d’Acacia Johnson, une photographe d’Alaska, dont les images impressionnantes ont été publiées sur le site de National Geographic cette semaine.
Ce n’est pas un effet d’optique. Ce qui donne à la neige ces curieux reflets roses, ce sont des algues rouges qui prolifèrent sur les glaciers du monde. Elles « ne sont pas nouvelles », assure Gerhard Krinner, climatologue polaire et directeur de recherche au CNRS. Mais elles sont de plus en plus nombreuses.
La faute au réchauffement climatique. « Les algues vont s’établir là où elles ont à manger », explique le chercheur. Et leur alimentation dépend directement de la fonte des glaces. Elles se nourrissent, en effet, d’eau liquide créée par la fonte de la neige et de nutriments qu’elles trouvent dans la pollution et les saletés. « Il y a plein de raisons que la neige devienne sale. Les pas, la poussière, les branches, les feuilles, les feux de cheminée, liste le chercheur. Mais cette saleté est plus visible pendant la fonte des glaces, au printemps et en été, car elle reste à la surface. »
Un cercle vicieux
En plus de dépendre de cette fonte, les algues l’accélèrent : « Ces algues, comme toute pollution, colorent la neige et la rendent moins blanche. Donc plus exposée au rayonnement solaire et ça augmente la fonte. » Un cercle vicieux qui ne va pas aller en s’arrangeant. Selon une étude publiée dans Nature Communications en 2016, la prolifération des algues pourrait contribuer à faire fondre jusqu’à 13 % de glace en plus au cours d’une saison.
La prolifération des algues pourrait contribuer à faire fondre jusqu’à 13 % de glace en plus au cours d’une saison. (Photo : Serge Ouachée CC BY-SA 3.0 / Wikimedia Commons)
Et les chiffres du Centre national américain de données sur la neige et la glace (NSIDC) vont dans le même sens. L’océan glacial arctique compte, en ce mois de septembre, 4,6 millions de km2 de glace. C’est 1,69 million de km2 de moins que la moyenne pour cette époque. Et ça n’est pas uniquement causé par le réchauffement.
Malgré les preuves de leurs effets sur la fonte des glaciers, les algues rouges ne sont pas prises en compte dans les projections climatiques. « C’est là qu’on pourrait s’améliorer, reconnaît Gerhard Krinner. Pour l’heure, on rassemble l’ensemble des effets en un seul : le vieillissement de la neige. »
Mais alors quelles solutions ? « Ces algues restent un phénomène naturel, et l’idée n’est pas de les éradiquer », assure le chercheur. Aux États-Unis, un projet baptisé Black and Bloom étudie depuis trois ans, le rôle que jouent les micro-organismes comme les bactéries pigmentées et les algues dans la fonte des glaces.
En attendant plus de réponses, les Alpes suisses ont imaginé une solution pour enrayer cette fonte, présente Gerhard Krinner : « Mettre d’immenses bâches blanches sur la neige. »
Elles prolifèrent sur tous les glaciers du monde. Les algues rouges, qui résultent du réchauffement climatique, accélèrent aussi la fonte des neiges.
La neige du Groenland serait-elle devenue rose ? Elle l’est en tout cas sur les photos d’Acacia Johnson, une photographe d’Alaska, dont les images impressionnantes ont été publiées sur le site de National Geographic cette semaine.
Ce n’est pas un effet d’optique. Ce qui donne à la neige ces curieux reflets roses, ce sont des algues rouges qui prolifèrent sur les glaciers du monde. Elles « ne sont pas nouvelles », assure Gerhard Krinner, climatologue polaire et directeur de recherche au CNRS. Mais elles sont de plus en plus nombreuses.
La faute au réchauffement climatique. « Les algues vont s’établir là où elles ont à manger », explique le chercheur. Et leur alimentation dépend directement de la fonte des glaces. Elles se nourrissent, en effet, d’eau liquide créée par la fonte de la neige et de nutriments qu’elles trouvent dans la pollution et les saletés. « Il y a plein de raisons que la neige devienne sale. Les pas, la poussière, les branches, les feuilles, les feux de cheminée, liste le chercheur. Mais cette saleté est plus visible pendant la fonte des glaces, au printemps et en été, car elle reste à la surface. »
Un cercle vicieux
En plus de dépendre de cette fonte, les algues l’accélèrent : « Ces algues, comme toute pollution, colorent la neige et la rendent moins blanche. Donc plus exposée au rayonnement solaire et ça augmente la fonte. » Un cercle vicieux qui ne va pas aller en s’arrangeant. Selon une étude publiée dans Nature Communications en 2016, la prolifération des algues pourrait contribuer à faire fondre jusqu’à 13 % de glace en plus au cours d’une saison.
La prolifération des algues pourrait contribuer à faire fondre jusqu’à 13 % de glace en plus au cours d’une saison. (Photo : Serge Ouachée CC BY-SA 3.0 / Wikimedia Commons)
Et les chiffres du Centre national américain de données sur la neige et la glace (NSIDC) vont dans le même sens. L’océan glacial arctique compte, en ce mois de septembre, 4,6 millions de km2 de glace. C’est 1,69 million de km2 de moins que la moyenne pour cette époque. Et ça n’est pas uniquement causé par le réchauffement.
Malgré les preuves de leurs effets sur la fonte des glaciers, les algues rouges ne sont pas prises en compte dans les projections climatiques. « C’est là qu’on pourrait s’améliorer, reconnaît Gerhard Krinner. Pour l’heure, on rassemble l’ensemble des effets en un seul : le vieillissement de la neige. »
Mais alors quelles solutions ? « Ces algues restent un phénomène naturel, et l’idée n’est pas de les éradiquer », assure le chercheur. Aux États-Unis, un projet baptisé Black and Bloom étudie depuis trois ans, le rôle que jouent les micro-organismes comme les bactéries pigmentées et les algues dans la fonte des glaces.
En attendant plus de réponses, les Alpes suisses ont imaginé une solution pour enrayer cette fonte, présente Gerhard Krinner : « Mettre d’immenses bâches blanches sur la neige. »
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