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Comment Napoléon fit marier 45 militaires dans les Côtes-du-Nord.

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Comment Napoléon fit marier 45 militaires dans les Côtes-du-Nord. Empty Comment Napoléon fit marier 45 militaires dans les Côtes-du-Nord.

Message par Admin Lun 20 Avr - 21:19

Aussi incomplet qu'il puisse être, cet article est un hommage posthume à la mémoire de ces hommes " Ces petits, ces obscurs, ces sans grades " qui ont parcouru il y a près de deux siècles toute l’Europe, de Saint-Brieuc à Moscou, de Gibaltar à Austerlitz. Les acteurs ont quitté cette terre et depuis il existe plusieurs ouvrages sur ces grands faits d’armes qui sont venus enrichir nos bibliothèques.

Aujourd’hui, en tant que généalogistes, même si l’histoire nous passionnent, ce sont des mariages que nous recherchons. En voici une liste, qui ont tous un point commun. Le mariage du jeune général " Vendémiaire " avec Joséphine s’était fait un peu à la " sauvette ". Devenu Premier Consul, puis Empereur, il devint grand marieur. Dans son désir de ramener l’ordre mais aussi de raviver la confiance, de ramener à lui les vieilles familles royalistes, il organisa le 29 juillet 1811, ce que l’on appellera " la conscription des filles ".

En épousant une fille d’Empereur, l’archiduchesse Marie-Louise, il avait lui-même donné l’exemple. Le mariage fut célébré le 1er avril 1810,à Saint-Cloud et le mariage religieux dans le salon Carré des Tuileries, transformé pour l’occasion en chapelle le lendemain.

Cela eu un grand retentissement dans toute la France mais sans doute nulle part davantage que dans les Côtes-du-Nord.

Dans son Palais Impérial de Compiègne le 25 mars 1810, à l’apogée de sa gloire il avait rendu un décret qui devait marquer l’époque heureuse de son mariage " par des actes d’indulgence et de bienveillance ". Il faut peut être remarqué là que les dispositions du décret n’étaient peut être pas seulement un acte de bienveillance, mais qu’il faut y voir " l’intérêt que le vainqueur de l’Europe portait toujours aux compagnons de ses victoires ".

Se souvenant peur être de ce vers que Corneille, son auteur favori, a mis sur les lèvres de l’infante, renonçant au Cid, aimé de Chimène : " dans le bonheur d’autrui, je cherche mon bonheur ", il avait décidé :

Titre Ier. Mise en liberté des individus condamnés correctionnellement, qui ne sont plus détenus que pour le paiement de l’amende et des frais.

Titre II.  Débiteurs de l’Etat contraints ou poursuivable par corps, qui pourront être déchargés de la contrainte par corps.

Titre III.  Des dettes pour mois de nourrice, il sera fait remise de toutes les dettes pour mois de nourrice.

Titre IV. Du mariage de six mille Militaires.

Titre V.  Amnistie.

( accordée à tous sous officiers et soldats qui étaient en état de désertion, qu’ils aient été condamnés ou non).

L’Empereur avait fait montre de générosité en 1809: un crédit était alloué pour la dotation d’une rosière dans "tous les budgets des communes qui ont 20 000 frs ou plus de revenus"; cette cérémonie eu lieu la première fois en 1807, le jour de l’anniversaire du couronnement de Sa Majesté et de la victoire d’Auterlitz; elle se renouvelle chaque année à la même époque. Les communes dotaient d’une somme considérable de nouveau une jeune fille vertueuse pour l’unir à un ancien combattant de bonne conduite.

Revenons au mariage de nos soldats. Il avait décidé que 6 000 militaires en retraite ayant fait au moins une campagne, seraient mariés trois semaines après lui, le temps de leur formalités - soit le dimanche 22 avril - avec des filles de leur commune, auxquelles il serait accordé une dot de 1200 francs pour Paris et de 600 francs dans le reste de l’Empire ; savoir : 60 dans la ville de Paris; dix dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret (A); cinq dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret (B); deux dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret (C); un dans chacune des justices de paix de l’Empire.

(A) 51 villes dont Brest, Rennes, Nantes.

(B) 54 villes dont Quimper.

(C) Côtes du Nord : Lannion, Saint-Brieuc, Dinan, guingamp, Tréguier, Loudéac, Uzel, Lamballe, Quintin.

Les filles à marier devaient être choisies, ainsi que leur mari:

pour les villes chefs-lieux de département, par délibération du Conseil Municipal approuvé par le préfet;

pour les villes qui ne sont pas chefs-lieux de départements, par délibération du Conseil Municipal approuvé par le sous-préfet;

pour les justices de paix, par une commision composée de deux maires et de deux curés désignés par le sous-préfet, et du juge de paix, qui présidera la commision et la réunira dans son domicile.

Nous n’analyserons l’énorme correspondance échangé entre les maires et le juges de paix avec monsieur le préfet des Côtes-du-Nord. Bornons nous à quelques notes savoureuses, que les cartons des archives départementales, en délivrant leurs secrets, nous ont offert ci-et-là.

Les membres de la commisssion du canton de Châtelaudren.

MM CADIOU l’ainé, maire de Châtelaudren, BOUETARD, desservant de Plouvara, TREHEN maire de Plerneuf, MICHAUD curé de Châtelaudren, nommés par arrété de M. le préfet du département membre de la légion d’honneur, baron de l’Empire.


Dernière édition par Admin le Lun 20 Avr - 21:23, édité 1 fois
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Comment Napoléon fit marier 45 militaires dans les Côtes-du-Nord. Empty Re: Comment Napoléon fit marier 45 militaires dans les Côtes-du-Nord.

Message par Admin Lun 20 Avr - 21:22


Lettre du juge de paix de Châtelaudren à monsieur le Préfet.

Bocquého

Jean LE MEHAUTE militaire à la retraite résidant à Bocquého avec Marie-Jeanne GUILLOUX, domicilée à Cohiniac. Le mariage n’a pas été célébré. Il avait fait son choix de la première mais quelques propos indiscrets tenu par cette fille ont engagé le sieur LE MEHAUTE a fixer son choix sur une autre personne.

La future épouse ne voulant pas se marier si l’argent n’est compté avant la cérémonie, le sieur LE MEHAUTE a fait son choix donc de Yvonne GUILLOUX, agée de 27 ans, domicilée à Cohiniac pour son épouse. Le mariage aura lieu à 9 heures, le dimanche 2 septembre 1810.

Les militaires à la retraite sont t’ils peu nombreux pour ne point en trouver pour Lamballe canton de Saint-Brieuc et pour le canton de Plouagat ?

Le 27 avril 1810, à Plouagat.

- Jacques GOUPIL, grenadier réformé, sorte de vétéran et garde des bois de Malaunay, il n’est point retraité, (ce qui nous laisse présager qu’il n’a point de mal pour se déplacer ! ). Il se propose pour le canton de Plouagat malgré qu’il soit domicilié dans la commune du Merzer arrondissement de Saint-Brieuc.

Dans certains départements le jour de la cérémonie on tire une salve d’artillerie, on donne des spectacle gratuits au théatre de la ville, le bureau de bienfaisance faisant distribuer du pain, de la viande et du vin aux chefs de familles secourues, aux détenus une soupe grasse; des sommes étaient distribuées aux curés pour qu’ils les répartissent aux pauvres honteux. Il est facile d’imaginer ce que durent être ces journées, car bien sûr des mariages furent un peu retardés en raison des formalités préalables. Présentation des couples devant le maire, en présence des parents et des témoins, visite à monsieur le préfet et les autorités. Des cris de vive l’Empereur se font entendre par la foule enthousiaste. Des mâts de cocagne sont élevés, on chante le " Te-Deum " tandis que le canon retentit, en l’honneur de l’empeur et de l’heureux événement, beaux discours, remise des dots à chacun, passage devant monsieur le recteur qui rappellent les devoirs devant la religion, parade militaire, banquet, toasts, bal, spectacle, tous les membres animés dans le même sentiment et la même joie. Une fête qui dura sûrement plusieurs jours.

Quelques maires débloquent des fonds pour cette fête. Mais pour le bien des pauvres on pense que l’on doit s’abstenir de leur présenter un banquet, cette dépense ne profitant point aux vrais pauvres mais à la classe la moins intéressante qui s’y présenterait. " On préférerait une sage distribution de cette somme aux familles qui éprouvent le plus de besoin sans qu’on puisse attribuer leur fortune à l’inconduite où à la paresse. Malheureusement l’élévation rapide du prix du blé a ajouté à cette classe une foule d’ouvriers qui manque d’occupation. "

Je vous laisse prendre connaissance de la suite de l'article

http://www.histoire-empire.org/articles/mariages/mariages.htm

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