Saint-Brieuc. Les pinceaux Léonard et Raphaël s’unissent

photo eric sauer et stéphanie bullier ont officialisé l’union de leurs deux sociétés familiales. ouest-france.

La société Max Sauer (pinceaux Raphaël) vient de racheter la société Bullier (pinceaux Léonard). Tous deux implantés depuis plusieurs générations à Saint-Brieuc, ce sont les derniers fabricants de pinceaux pour beaux-arts.

La société Max Sauer, fabricant de pinceaux sous les marques Raphaël et Isabey, a racheté en fin de semaine dernière la société Bullier (pinceaux Léonard). Grâce à cette nouvelle filiale, Max Sauer va proposer un catalogue de plus de 5 000 références de pinceaux de Beaux-Arts.

« Nous sommes les deux derniers fabricants de pinceaux fins en France, relève Eric Sauer, président de Max Sauer. Ce rapprochement permet de consolider et pérenniser cette activité et ce savoir-faire. »

Chaque société vivra sa vie

Chaque société conservera son fonctionnement propre mais le rapprochement va permettre de mutualiser les coûts (achat et transport notamment) et de renforcer leur distribution.

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Les pinceaux Léonard ne vont pas quitter leurs locaux du 37, boulevard Laennec. | DR

En chiffres, les pinceaux Léonard, installés boulevard Laennec, ce sont 25 salariés et un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros, grâce à un catalogue de 2 600 pinceaux de beaux-arts et 200 pinceaux de maquillage Max Sauer, elle, emploie 150 personnes à Saint-Brieuc, 500 à l’île Maurice et réalise un chiffre dix fois supérieur à sa nouvelle filiale. La société fabrique des pinceaux mais aussi des couleurs (tubes de peintures et pastels).

Un premier mariage qui n’a pas fonctionné

Ces deux sociétés présentent une longue tradition familiale. La famille Bullier avait racheté les pinceaux Léonard en 1840. Propriétaire depuis sept générations, elle avait cédé la majorité de son capital en avril 2017 au groupe lyonnais Medicos. Une union de courte durée, Medicos a souhaité se séparer de trois de ses six filiales dont celle de Saint-Brieuc. « Avec ce groupe, nous avions joué la carte du cosmétique, mais cela n’a pas fonctionné » , analyse Stéphanie Bullier.

Non envisagé l’an dernier, le mariage avec le voisin et concurrent de longue date vient donc de se réaliser, à la grande satisfaction des deux partis. « Les salariés des pinceaux Léonard sont rassurés d’être repris par une entreprise qui partage les mêmes valeurs » , se félicite Jacqueline Bullier.

Faire face à la concurrence asiatique

L’entreprise familiale Max Sauer, créée en 1793 en région parisienne, est implantée à Saint-Brieuc depuis près d’un siècle. Elle fabrique une quinzaine de millions de pinceaux d’artistes et de maquillage haut de gamme par an. Elle a créé un atelier à l’île Maurice en 1976, qui lui a permis d’être compétitive et de pouvoir résister face à la concurrence asiatique, principalement chinoise, « avec les mêmes critères d’exigence et de qualité que ceux d’ici, explique Eric Sauer. Si nous n’avions pas eu cet outil, nous n’existerions plus, comme beaucoup de fabricants de pinceaux de cette époque. »

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