74 ans après le D-Day, l’étonnant voyage d’un fusil ramené en Normandie
Page 1 sur 1
74 ans après le D-Day, l’étonnant voyage d’un fusil ramené en Normandie
Il avait été pris le 6 juin 1944 par un parachutiste américain à un soldat allemand, en Normandie. Ce fusil, témoin de la Seconde Guerre mondiale, a été confié ce vendredi à l’Airborne Museum, à Sainte-Mère-Église, dans la Manche.
Ce fusil Mauser « Karabiner 98k » raconte une histoire incroyable. « Celle d’une aventure humaine comme on les aime », souligne Marc Lefèvre, président de l’Airbone Museum à Sainte-Mère-Église (Manche). Le musée, situé à quelques kilomètres des plages du Débarquement , est dédié aux parachutistes américains des 82e et 101e Airborne, les troupes aéroportées.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, le parachutiste « Ed », de la 101e Airborne, n’a pas de chance. Non seulement il est largué sur une zone qui n’est pas la sienne, mais en plus, il chute lourdement sur la place de Sainte-Mère-Église. La jambe brisée, il s’empare du fusil d’un soldat allemand qui gît à côté de lui, pour pouvoir se défendre.
Ce fusil, il l’emportera avec lui tout d’abord en Angleterre où il va être évacué, puis aux États-Unis. Un souvenir comme beaucoup de soldats américains en ont rapporté de la Seconde Guerre mondiale.
Un destin qui se scelle en Afrique
Ed, l’ex-para, se reconvertit dans une société pétrolière, la Texaco, qui lui propose un poste de gestionnaire en Afrique. À la même époque, un Français, Jean-Claude Pellegrin, travaillant lui aussi en Afrique, côtoie régulièrement un compatriote, Daniel Chiron, qui, lui, travaille pour la Texaco à Miami. Ces trois-là devaient se rencontrer.
Quelque temps plus tard, Ed, touché par un cancer, confie son secret à Daniel Chiron : « J’ai récupéré un fusil Mauser à Sainte-Mère, au pied de l’église. J’ai fait une grosse bêtise… Il faut que tu le ramènes en France. »
En 2011, Daniel Chiron, souffrant lui aussi d’un cancer, rend alors visite à Jean Claude Pellegrin en Gironde : « Ed m’a demandé de ramener le fusil. Le voilà. Tu te débrouilles avec. » Nul ne sait comment ce fusil, non démilitarisé, a traversé l’Atlantique sans attirer l’attention… « On ne veut pas le savoir », avoue Charles Derieux, de l’association des Amis du Souvenir et de la Liberté, qui récupère l’arme en 2018 par contact interposé.
Ce vendredi, la volonté des trois hommes a été accomplie : le Mauser K98 est revenu à Sainte Mère : « Il n’y avait pas de plus belle destination… »
Sur les traces de « Monsieur Ed »
L’arme sera exposée au public sous peu. En attendant, l’Airborne Museum s’est lancé sur les traces de ce « Monsieur Ed » : « On a identifié deux avionsde la 101e Airborne qui ont largué des paras sur Sainte-Mère, explique la directrice Magali Mallet. Dans l’un des deux, il y avait un certain David Edwards. Nous allons contacter l’association de la 101e pour nous aider. » L’identification du soldat allemand, en revanche, sera sûrement plus difficile.
ouest france 27.10.2018
Sujets similaires
» Débarquement de Normandie : Que s'est-il vraiment passé ?
» Ce que l’archéologie nous apprend sur le débarquement de Normandie
» Le fusil géant de la Première Guerre mondiale découvert par les gendarmes ne sera pas détruit, à l'issue de la collecte d'armes
» Curtis G. Culin, l'homme qui gagna la Bataille de Normandie ?
» L’étonnant destin de Robert Benoist, champion du monde auto et héros de la Résistance
» Ce que l’archéologie nous apprend sur le débarquement de Normandie
» Le fusil géant de la Première Guerre mondiale découvert par les gendarmes ne sera pas détruit, à l'issue de la collecte d'armes
» Curtis G. Culin, l'homme qui gagna la Bataille de Normandie ?
» L’étonnant destin de Robert Benoist, champion du monde auto et héros de la Résistance
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum