Un an après, le douloureux mystère du sous-marin argentin disparu
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Un an après, le douloureux mystère du sous-marin argentin disparu
Par Liliana SAMUEL et Fernando Legarreta (AFP)
ouest france 5.11.2018
Qu’est-il arrivé au San Juan ? Le sous-marin de la marine argentine n’a plus émis le moindre signal depuis le 15 novembre 2017. Le mystère reste entier.
Chaque jour, Yolanda Mendiola et Victoria Moralés se rendent à la base navale argentine de Mar del Plata, port d’attache du sous-marin San Juan, en espérant avoir des nouvelles de leurs fils, marins à bord de ce sous-marin disparu depuis un an.
« Nous sommes des familles pratiquement détruites. On ne peut pas dissimuler notre douleur de mères. Nous voulons les corps de nos enfants. On ne peut pas abandonner ce fils perdu, on veut savoir ce qui s’est passé réellement. On veut savoir pourquoi un sous-marin disparaît », explique Yolanda Mendiola.
Yolanda Susana Mendiona présente les pin's à l'effigie de son fils disparu. (Photo : Mara Sosti / AFP)
Cette femme de 55 ans, vivant dans la province de Jujuy dans le nord du pays, est installée depuis 12 mois dans un hôtel de Mar del Plata, à 2 000 km de chez elle, à l’affût de la moindre information sur le sort de son fils Leandro Cisneros, 28 ans, un des 44 membres d’équipage.
Le sous-marin de la marine argentine, en mission dans l’Atlantique sud, n’a plus émis de signal depuis le 15 novembre 2017. Jusqu’ici les recherches ont été vaines.
D’abord, des bâtiments d’une dizaine de pays ont tenté de localiser le sous-marin, avec l’espoir que l’équipage soit encore en vie et qu’une avarie ait privé le submersible de communication, alors que l’océan soulevait des vagues de sept à huit mètres.
Désespoir des familles et reprise des recherches
Une fois que l’espoir de retrouver des survivants s’est évanoui, fin 2017, les opérations se sont poursuivies, mais les fonds marins sont profonds, et pour les sauveteurs, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin…
Alors que les familles reprochent à l’État de ne pas faire suffisamment d’efforts, une responsable du ministère de la Défense, Graciela Villata, a dit mardi devant le parlement que 25 millions de dollars (22 millions d’euros) avaient été investis dans les recherches.
Sous la pression des familles, les recherches interrompues pendant l’hiver austral ont repris le 7 septembre, une tâche confiée à une entreprise américaine, Ocean Infinity. Le dispositif a été levé voici quelques jours et reprendra en février.
Le navire utilisé, le Seabed Constructor, est équipé du meilleur matériel disponible sur le marché, dont des caméras sous-marines capables de filmer les fonds marins jusqu’à 6 000 mètres de profondeur.
« Nous sommes désespérés. Nous implorons qu’Ocean Infinity ne quitte pas la zone », a déclaré Nancy Meoqui, la mère du lieutenant Adrian Zunda Meoqui.
Zulma Sandoval, mère d’un marin, épouse d’un ancien combattant de la guerre des Malouines (1982) contre les troupes britanniques, en veut aux responsables politiques. Pour elle, le mauvais entretien du submersible est à l’origine de l’accident.
Zulma Sandoval, mère d’un marin, en veut aux responsables politiques. (Photo : Mara Sosti/AFP)
« Moi, je reproche à ce gouvernement, et aux précédents, d’avoir dévasté les forces armées. L’argent n’est pas utilisé pour entretenir les bateaux et les sous-marins », accuse-t-elle. Et de se lamenter : « C’est angoissant, cette incertitude. »
Lourdes Melian estime, elle, que son frère David « a donné sa vie pour la patrie. Nous sommes ici, les larmes dans les yeux, ma mère est détruite. On continue d’attendre pour savoir ce qui s’est passé ».
Un sous-marin allemand
Le sous-marin de fabrication allemande, acquis en 1985, était un des trois sous-marins de la marine argentine. En 2014, il avait été remis en état, le système de batterie avait notamment été changé. La détection d’une déflagration sous-marine dans la zone d’opération du submersible accrédite la thèse d’une explosion à bord, probablement des batteries qui propulsaient le sous-marin.
Francisca Soria et Lourdez Melian, mère et sœur d’un des marins disparus. (Photo : Mara Sosti / AFP)
Erreur humaine ou défaillance technique ? Tant que l’épave ne sera pas retrouvée, les experts ne pourront pas déterminer les causes de la tragédie. Une avarie avait été signalée par le capitaine lors de la dernière communication avec sa base, sans pour autant qu’une procédure d’urgence soit déclenchée.
Une entrée d’eau par une valve défectueuse du « snorkel », la prise d’air du système de ventilation lors des montées à la surface, « est probablement à l’origine de la tragédie », selon un officier de la marine argentine qui a demandé à ne pas être cité. Ensuite, poursuit-il, « cela a certainement déclenché une déflagration dans la salle des batteries et le sous-marin a coulé » dans les fonds de l’océan Atlantique.
ouest france 5.11.2018
Qu’est-il arrivé au San Juan ? Le sous-marin de la marine argentine n’a plus émis le moindre signal depuis le 15 novembre 2017. Le mystère reste entier.
Chaque jour, Yolanda Mendiola et Victoria Moralés se rendent à la base navale argentine de Mar del Plata, port d’attache du sous-marin San Juan, en espérant avoir des nouvelles de leurs fils, marins à bord de ce sous-marin disparu depuis un an.
« Nous sommes des familles pratiquement détruites. On ne peut pas dissimuler notre douleur de mères. Nous voulons les corps de nos enfants. On ne peut pas abandonner ce fils perdu, on veut savoir ce qui s’est passé réellement. On veut savoir pourquoi un sous-marin disparaît », explique Yolanda Mendiola.
Yolanda Susana Mendiona présente les pin's à l'effigie de son fils disparu. (Photo : Mara Sosti / AFP)
Cette femme de 55 ans, vivant dans la province de Jujuy dans le nord du pays, est installée depuis 12 mois dans un hôtel de Mar del Plata, à 2 000 km de chez elle, à l’affût de la moindre information sur le sort de son fils Leandro Cisneros, 28 ans, un des 44 membres d’équipage.
Le sous-marin de la marine argentine, en mission dans l’Atlantique sud, n’a plus émis de signal depuis le 15 novembre 2017. Jusqu’ici les recherches ont été vaines.
D’abord, des bâtiments d’une dizaine de pays ont tenté de localiser le sous-marin, avec l’espoir que l’équipage soit encore en vie et qu’une avarie ait privé le submersible de communication, alors que l’océan soulevait des vagues de sept à huit mètres.
Désespoir des familles et reprise des recherches
Une fois que l’espoir de retrouver des survivants s’est évanoui, fin 2017, les opérations se sont poursuivies, mais les fonds marins sont profonds, et pour les sauveteurs, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin…
Alors que les familles reprochent à l’État de ne pas faire suffisamment d’efforts, une responsable du ministère de la Défense, Graciela Villata, a dit mardi devant le parlement que 25 millions de dollars (22 millions d’euros) avaient été investis dans les recherches.
Sous la pression des familles, les recherches interrompues pendant l’hiver austral ont repris le 7 septembre, une tâche confiée à une entreprise américaine, Ocean Infinity. Le dispositif a été levé voici quelques jours et reprendra en février.
Le navire utilisé, le Seabed Constructor, est équipé du meilleur matériel disponible sur le marché, dont des caméras sous-marines capables de filmer les fonds marins jusqu’à 6 000 mètres de profondeur.
« Nous sommes désespérés. Nous implorons qu’Ocean Infinity ne quitte pas la zone », a déclaré Nancy Meoqui, la mère du lieutenant Adrian Zunda Meoqui.
Zulma Sandoval, mère d’un marin, épouse d’un ancien combattant de la guerre des Malouines (1982) contre les troupes britanniques, en veut aux responsables politiques. Pour elle, le mauvais entretien du submersible est à l’origine de l’accident.
Zulma Sandoval, mère d’un marin, en veut aux responsables politiques. (Photo : Mara Sosti/AFP)
« Moi, je reproche à ce gouvernement, et aux précédents, d’avoir dévasté les forces armées. L’argent n’est pas utilisé pour entretenir les bateaux et les sous-marins », accuse-t-elle. Et de se lamenter : « C’est angoissant, cette incertitude. »
Lourdes Melian estime, elle, que son frère David « a donné sa vie pour la patrie. Nous sommes ici, les larmes dans les yeux, ma mère est détruite. On continue d’attendre pour savoir ce qui s’est passé ».
Un sous-marin allemand
Le sous-marin de fabrication allemande, acquis en 1985, était un des trois sous-marins de la marine argentine. En 2014, il avait été remis en état, le système de batterie avait notamment été changé. La détection d’une déflagration sous-marine dans la zone d’opération du submersible accrédite la thèse d’une explosion à bord, probablement des batteries qui propulsaient le sous-marin.
Francisca Soria et Lourdez Melian, mère et sœur d’un des marins disparus. (Photo : Mara Sosti / AFP)
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Une entrée d’eau par une valve défectueuse du « snorkel », la prise d’air du système de ventilation lors des montées à la surface, « est probablement à l’origine de la tragédie », selon un officier de la marine argentine qui a demandé à ne pas être cité. Ensuite, poursuit-il, « cela a certainement déclenché une déflagration dans la salle des batteries et le sous-marin a coulé » dans les fonds de l’océan Atlantique.
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