Sous-marin. Ils rêvent d'en faire un musée
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Sous-marin. Ils rêvent d'en faire un musée
Sous-marin. Ils rêvent d'en faire un musée
13 novembre 2015 à 12h15 / Stéphane Jézéquel /
Ils sont stockés dans un bassin de la base sous-marine allemande de Brest. Deux sous-marins d'attaque, en service jusqu'en 1998 et 2000, attendent l'heure de la déconstruction. Mais d'anciens sous-mariniers veulent en garder au moins un pour l'ouvrir au public.
Ces deux sous-marins d'attaque de type Agosta se sont complètement fait oublier dans un des bassins de la base allemande, au bout de la base navale. Encore à flot, attendent-ils sagement le moment de la déconstruction. Mais d'anciens sous-mariniers (Agasm, Minerve) espèrent en préserver au moins un. Aucun navire de cette série ne fait l'objet d'une présentation au grand public. Le submersible, de 67 m pour 1.200 tonnes, pourrait ouvrir ses écoutilles, à la manière de la Flore (800 t), à Lorient, l'Espadon (1.600 t), à Saint-Nazaire, le SNLE Redoutable, à Cherbourg, ou l'Argonaute (400 t), à la Villette, à Paris. « Envoyer ces deux derniers représentants des Agosta à la casse reviendrait à mettre à la poubelle une partie de notre patrimoine maritime », argumente Jean-Pierre Seigneur, ancien sous-marinier ayant passé quatre années sur ce genre de bateau.
Le succès de la Flore à Lorient
Le Bévéziers ou la Praya pourrait être présenté à sec, avec visite des différents lieux de vie. « Il suffit de découper une entrée et une sortie, de flécher un sens de visite et de procéder au désamiantage des éléments qui le nécessitent, mais qui ne sont pas si nombreux que cela, explique Jean-Pierre Seigneur. Dans l'idéal, son accès serait gratuit. La visite pourrait être associée au ticket d'entrée d'Océanopolis ». Et le musée de la Marine ? « Je ne vois pas où on trouverait la place pour l'exposer et le faire visiter près du musée. Mais ce n'est pas la place qui manque au Moulin-Blanc ». Dans une ville aussi tournée vers la mer, la visite d'un tel navire serait une valeur ajoutée évidente. Encore faut-il trouver les financements et assurer l'encadrement minimum du parcours de visite.
Fascination
L'expérience semble parfaitement fonctionner à Lorient, autour du Flore. Au bout d'un an et demi, le petit sous-marin de 800 t, présenté à terre devant la base sous-marine lorientaise, passait allègrement le cap des 100.000 visiteurs ! « On a de bonnes raisons de croire à un tel projet à Brest », appuie Jean-Pierre Seigneur, qui se dit prêt à retrousser ses manches et à emprunter les voies impénétrables des financements privés et publics. « Nous avons tant de choses à raconter sur la vie à bord, la promiscuité, le manque de confort, le fonctionnement des bannettes chaudes (deux matelas pour trois marins), ceux qui dormaient sur les torpilles à l'avant, les belles missions de ces sous-marins diesels côtiers ». « C'est une excellente idée, appuie l'ancien préfet maritime Laurent Mérer. Ce genre de bateau exerce une véritable fascination. Brest a un important public d'amoureux de la mer ».
Vouées à la démolition
Interrogée sur le sujet, la Marine nationale ne partage pas le même enthousiasme. « Ces deux coques sont en attente de démolition. Le marché n'a toujours pas été notifié, mais c'est leur seul avenir possible au regard des opérations de désamiantage majeures et de peinture qu'il faudrait mener pour ouvrir ce bâtiment au public », commente le commandant Louis-Xavier Renaux. Pourtant, les deux coques seraient encore en bon état, avec un intérieur préservé et une ventilation de la coque assurée. « Il nous tarde d'aller vérifier leur état à bord », commentent les sous-mariniers les plus enthousiastes. Du côté de la municipalité, pas d'information sur ce projet, calme plat et silence total. Même en mettant les oreilles d'or sur le coup, l'idée n'a manifestement pas atteint le vaisseau amiral de la place de la Liberté.
La base sous-marine fermera en 2019
L'évacuation de la base sous-marine a été officiellement décidée en 2009 par les autorités militaires. Ses conditions d'accès et de visites ont été considérablement restreintes. Des fragments de murs et de l'épais dôme de ciment se détachent régulièrement. Des filets anti-chute ont été positionnés au-dessus des zones encore exploitées. On pense au groupe des plongeurs démineurs qui y a encore ses quartiers. Un premier bâtiment a été construit à l'extérieur de la base sous-marine. Un deuxième module est attendu pour réaliser le déménagement définitif du service courant 2017. Un de ses bassins Est accueillait encore, au printemps dernier, la Belle-Poule, la goélette de la marine entretenue par le chantier du Guip et d'autres entreprises intervenantes. Mais cette opération réalisée à la base sous-marine pourrait bien être la dernière du genre puisque l'ordre d'évacuation définitif de la base sera bientôt prononcé. Dommage pour le Guip et ses partenaires qui, faute d'élévateur à bateau sur le port, trouvaient là un bassin d'intervention pratique et apprécié.
Vingt bassins d'entretien
Les petits navires de la marine, bâtiments écoles ou chasseurs de mines, se font encore entretenir dans l'un des vingt bassins de cet impressionnant bâtiment. La base sous-marine allemande, qui a été un point d'activité important de la base navale, vit donc ses dernières années d'activité avant d'être définitivement condamnée, en l'état. Aucune réhabilitation n'a été envisagée en raison de l'ampleur des travaux. La destruction, non plus, n'a jamais été évoquée en raison du coût de l'opération et de la quantité de matériaux à évacuer de la zone militaire. L'imposante base sous-marine brestoise ne connaîtra pas la nouvelle vie de
celle de Lorient, dont les travaux de réaménagement avaient coûté très cher à la collectivité.
Derniers sous-marins diesel en service
Derniers sous-marins classiques ou diesels de la marine française (les sous-marins d'attaque d'aujourd'hui et les sous-marins lanceurs d'engins ? SNLE ? sont à propulsion nucléaire), ces sous-marins de taille respectable (1.200 t) étaient prévus pour des missions éclairs plutôt côtières. Lancés entre 1974 et 1978, ils embarquaient, à l'époque, des armes encore conventionnelles (torpilles et Exocets) et devaient régulièrement faire surface pour recharger leurs batteries (quelques heures possibles en plongée). Capables de descendre jusqu'à 300 m de profondeur, ces sous-marins de type Agosta ont été positionnés à Lorient, puis à Brest, dès la fermeture de la base sous-marine morbihannaise. Dernier de la série à être désarmé en 2001, le Ouessant avait été reconditionné à Brest puis cédé à la marine Malaisienne pour entraînement (de 2005 à 2009). Le premier de la série, l'Agosta, a, quant à lui, rejoint Toulon en 2003 pour des essais de choc (tirs).
http://www.letelegramme.fr/finistere/brest/sous-marin-ils-revent-d-en-faire-un-musee-13-11-2015-10847881.php
13 novembre 2015 à 12h15 / Stéphane Jézéquel /
Ils sont stockés dans un bassin de la base sous-marine allemande de Brest. Deux sous-marins d'attaque, en service jusqu'en 1998 et 2000, attendent l'heure de la déconstruction. Mais d'anciens sous-mariniers veulent en garder au moins un pour l'ouvrir au public.
Ces deux sous-marins d'attaque de type Agosta se sont complètement fait oublier dans un des bassins de la base allemande, au bout de la base navale. Encore à flot, attendent-ils sagement le moment de la déconstruction. Mais d'anciens sous-mariniers (Agasm, Minerve) espèrent en préserver au moins un. Aucun navire de cette série ne fait l'objet d'une présentation au grand public. Le submersible, de 67 m pour 1.200 tonnes, pourrait ouvrir ses écoutilles, à la manière de la Flore (800 t), à Lorient, l'Espadon (1.600 t), à Saint-Nazaire, le SNLE Redoutable, à Cherbourg, ou l'Argonaute (400 t), à la Villette, à Paris. « Envoyer ces deux derniers représentants des Agosta à la casse reviendrait à mettre à la poubelle une partie de notre patrimoine maritime », argumente Jean-Pierre Seigneur, ancien sous-marinier ayant passé quatre années sur ce genre de bateau.
Le succès de la Flore à Lorient
Le Bévéziers ou la Praya pourrait être présenté à sec, avec visite des différents lieux de vie. « Il suffit de découper une entrée et une sortie, de flécher un sens de visite et de procéder au désamiantage des éléments qui le nécessitent, mais qui ne sont pas si nombreux que cela, explique Jean-Pierre Seigneur. Dans l'idéal, son accès serait gratuit. La visite pourrait être associée au ticket d'entrée d'Océanopolis ». Et le musée de la Marine ? « Je ne vois pas où on trouverait la place pour l'exposer et le faire visiter près du musée. Mais ce n'est pas la place qui manque au Moulin-Blanc ». Dans une ville aussi tournée vers la mer, la visite d'un tel navire serait une valeur ajoutée évidente. Encore faut-il trouver les financements et assurer l'encadrement minimum du parcours de visite.
Fascination
L'expérience semble parfaitement fonctionner à Lorient, autour du Flore. Au bout d'un an et demi, le petit sous-marin de 800 t, présenté à terre devant la base sous-marine lorientaise, passait allègrement le cap des 100.000 visiteurs ! « On a de bonnes raisons de croire à un tel projet à Brest », appuie Jean-Pierre Seigneur, qui se dit prêt à retrousser ses manches et à emprunter les voies impénétrables des financements privés et publics. « Nous avons tant de choses à raconter sur la vie à bord, la promiscuité, le manque de confort, le fonctionnement des bannettes chaudes (deux matelas pour trois marins), ceux qui dormaient sur les torpilles à l'avant, les belles missions de ces sous-marins diesels côtiers ». « C'est une excellente idée, appuie l'ancien préfet maritime Laurent Mérer. Ce genre de bateau exerce une véritable fascination. Brest a un important public d'amoureux de la mer ».
Vouées à la démolition
Interrogée sur le sujet, la Marine nationale ne partage pas le même enthousiasme. « Ces deux coques sont en attente de démolition. Le marché n'a toujours pas été notifié, mais c'est leur seul avenir possible au regard des opérations de désamiantage majeures et de peinture qu'il faudrait mener pour ouvrir ce bâtiment au public », commente le commandant Louis-Xavier Renaux. Pourtant, les deux coques seraient encore en bon état, avec un intérieur préservé et une ventilation de la coque assurée. « Il nous tarde d'aller vérifier leur état à bord », commentent les sous-mariniers les plus enthousiastes. Du côté de la municipalité, pas d'information sur ce projet, calme plat et silence total. Même en mettant les oreilles d'or sur le coup, l'idée n'a manifestement pas atteint le vaisseau amiral de la place de la Liberté.
La base sous-marine fermera en 2019
L'évacuation de la base sous-marine a été officiellement décidée en 2009 par les autorités militaires. Ses conditions d'accès et de visites ont été considérablement restreintes. Des fragments de murs et de l'épais dôme de ciment se détachent régulièrement. Des filets anti-chute ont été positionnés au-dessus des zones encore exploitées. On pense au groupe des plongeurs démineurs qui y a encore ses quartiers. Un premier bâtiment a été construit à l'extérieur de la base sous-marine. Un deuxième module est attendu pour réaliser le déménagement définitif du service courant 2017. Un de ses bassins Est accueillait encore, au printemps dernier, la Belle-Poule, la goélette de la marine entretenue par le chantier du Guip et d'autres entreprises intervenantes. Mais cette opération réalisée à la base sous-marine pourrait bien être la dernière du genre puisque l'ordre d'évacuation définitif de la base sera bientôt prononcé. Dommage pour le Guip et ses partenaires qui, faute d'élévateur à bateau sur le port, trouvaient là un bassin d'intervention pratique et apprécié.
Vingt bassins d'entretien
Les petits navires de la marine, bâtiments écoles ou chasseurs de mines, se font encore entretenir dans l'un des vingt bassins de cet impressionnant bâtiment. La base sous-marine allemande, qui a été un point d'activité important de la base navale, vit donc ses dernières années d'activité avant d'être définitivement condamnée, en l'état. Aucune réhabilitation n'a été envisagée en raison de l'ampleur des travaux. La destruction, non plus, n'a jamais été évoquée en raison du coût de l'opération et de la quantité de matériaux à évacuer de la zone militaire. L'imposante base sous-marine brestoise ne connaîtra pas la nouvelle vie de
celle de Lorient, dont les travaux de réaménagement avaient coûté très cher à la collectivité.
Derniers sous-marins diesel en service
Derniers sous-marins classiques ou diesels de la marine française (les sous-marins d'attaque d'aujourd'hui et les sous-marins lanceurs d'engins ? SNLE ? sont à propulsion nucléaire), ces sous-marins de taille respectable (1.200 t) étaient prévus pour des missions éclairs plutôt côtières. Lancés entre 1974 et 1978, ils embarquaient, à l'époque, des armes encore conventionnelles (torpilles et Exocets) et devaient régulièrement faire surface pour recharger leurs batteries (quelques heures possibles en plongée). Capables de descendre jusqu'à 300 m de profondeur, ces sous-marins de type Agosta ont été positionnés à Lorient, puis à Brest, dès la fermeture de la base sous-marine morbihannaise. Dernier de la série à être désarmé en 2001, le Ouessant avait été reconditionné à Brest puis cédé à la marine Malaisienne pour entraînement (de 2005 à 2009). Le premier de la série, l'Agosta, a, quant à lui, rejoint Toulon en 2003 pour des essais de choc (tirs).
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