Alec Campbell, un soldat australien de 16 ans sur le front de Gallipoli

Alec Campbell, un soldat australien de 16 ans sur le front de Gallipoli, en 1915. Il était le dernier vétéran australien s'étant battu contre les ottomans.

Né en 1899 en Tasmanie, il quitte à 16 ans son emploi de commis. Contre l'avis de ses parents qui étaient terrorisés à l'idée de la guerre, il rejoint l'armée en mentant sur son âge et est incorporé au 15ème bataillon de la force impériale australienne.

L'un de ses cousins avait déjà été tué aux Dardanelles en se battant contre l'empire Ottoman. Alec et son régiment prennent le large depuis Melbourne en direction de Anzac Cove, au sud de Gallipoli, ou ils arrivent début novembre 1915. Le voyage en bateau aura duré 3 mois.

Il est nommé estafette, et est chargé de transporter les munitions, la nourriture et l'eau aux tranchées de première ligne. C'est lors d'une mission de ravitaillement qu'il est légèrement blessé. En plus de sa blessure, il tombe gravement malade d'une fièvre, dont il gardera une paralysie faciale. Alec est rapatrié avec le reste des forces australiennes en 1916. Sur ses deux mois passés au front il dit :

"J'ai rejoint l'aventure. La défense de l'Empire n'était pas très agréable. Je l'ai vécue d'une certaine manière. J'en ai apprécié une partie. Je ne suis pas un philosophe. Gallipoli était Gallipoli".

Après la première guerre mondiale, il eut une vie extrêmement riche, passant d'un métier à un autre, apprenant toujours plus. Il recommence de nouvelles études et obtient son diplôme d'économie à 50 ans. Il travaille ensuite après la seconde guerre mondiale pour le ministère du travail et du service national australien.

Passionné de voile, il se met ensuite à construire des bateaux. Il se marie deux fois, et a en tout neufs enfants dont le dernier naîtra alors qu'Alec avait 69 ans.

Menant une vie très intense, il se maintient en parfaite santé et n'a besoin d'un fauteuil roulant que dans les derniers mois de sa vie. Il décède le 16 mai 2002 à l'âge de 103 ans d'une infection à la poitrine qui avait déjà affaibli l'ancien combattant.

Sa deuxième femme, toujours en vie, a déclaré : "Alec est devenu une propriété nationale, même si je ne suis pas sûr qu'il s'en soit rendu compte".