75 ans après sa mort, le soldat américain Edward Hunter sort de l’oubli
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75 ans après sa mort, le soldat américain Edward Hunter sort de l’oubli
Par Julie SCHITTLY OUEST FRANCE
Edward Hunter est mort en août 1944, dans l’incendie d’une école de Pontivy, dans le Morbihan, où il était prisonnier. Mais en Centre-Bretagne, personne ne savait qui il était… Grâce à la ténacité d’un retraité, ce soldat américain est sorti de l’oubli, 75 ans après sa mort.
Depuis tout gamin, j’entendais cette histoire de parachutiste américain. » Alain Laboux, né quelques années après la Seconde Guerre mondiale, a grandi dans les récits de la libération de Pontivy, en août 1944.
Retraité de la gendarmerie, de retour au pays, le sexagénaire a voulu faire la lumière sur la mort de ce soldat américain. Son corps a été découvert en août 1944, après l’incendie de l’école des filles (aujourd’hui le collège Charles-Langlais de Pontivy), où l’Américain était prisonnier. En atteste une photo prise par le photographe Guy Blatt. « Mais on ignorait son nom, comment il était arrivé là. »
Un couteau retrouvé sous le corps
En pleine débâcle, avec la barrière de la langue, les autorités pontivyennes ne parviennent pas à obtenir des informations sur ce soldat. Six ans d’enquête seront nécessaires à Alain Laboux pour identifier Edward Hunter, 75 ans après sa mort.
« C’est le capitaine Knerly, commandant le groupe Jedburgh, qui a sauté sur le maquis de Guerlogoden, le 18 juillet 1944, qui a découvert dans le sous-sol le corps d’un homme partiellement brûlé avec une dog tag, une plaque d’identité américaine, et, sous le corps, un couteau de fabrication américaine », raconte le retraité. Dans la précipitation de leur départ pour la poche de Lorient, les Allemands n’auraient pas pris la peine de fouiller le prisonnier…
Au détour d’une fiche militaire, enfin, Alain Laboux perce le mystère. « Edward N. Hunter, 39 ans, avait été déclaré décédé le 5 août 1944, date qui correspond à la découverte de son corps. Quand j’ai vu sa photo, j’ai cru que c’était Bourvil ! » (Photo : Ouest-France)
Le couteau d’Edward Hunter a été retrouvé par son neveu. (Photo : DR)
Bourvil ou Popeye
Fort de ces quelques indices, Alain Laboux obtient « grâce à internet » l’aide précieuse de bénévoles, qui vont aller sur place aux États-Unis, consulter les archives de l’armée américaine pour lui. « Notre enquête s’est rapidement orientée vers la 6e division blindée, seul corps d’armée américain présent en Centre Bretagne début août. »
Au détour d’une fiche, enfin, Alain Laboux perce le mystère. « Edward N. Hunter, 39 ans, avait été déclaré décédé le 5 août 1944, date qui correspond à la découverte de son corps. Quand j’ai vu sa photo, j’ai cru que c’était Bourvil ! »
Dans le rapport d’inhumation d’Edward, que sa famille surnommait « Popeye », en raison d’une paupière tombante, la rubrique « Lieu de décès » indique seulement : France. « C’était courant, afin d’éviter que les espions allemands infiltrés aux USA ne suivent la progression des unités américaines. »
Le neveu du soldat dans la boucle
Alain Laboux apprend qu’Edward Hunter vivait avec sa femme à Lower, dans la banlieue de Cape May, dans le New Jersey, une jolie station balnéaire de la côte Est des États-Unis. « Il était né le 11 mai 1905 dans le New Jersey et était charpentier. C’était une forte tête. Il s’était engagé en 1942, malgré son âge et l’opposition de sa femme. »
Cette dernière avait demandé le rapatriement du corps de son défunt mari dans le cimetière protestant de Cape May, où il repose depuis plus de soixante-dix ans
Aux États-Unis, la pierre tombale d’Edward Hunter. (Photo : DR)
Un souvenir dans le grenier
L’été dernier, Alain Laboux a bouclé la boucle en recevant à Pontivy Edward Reeves, le neveu d’Edward Hunter, qui vit à San Antonio, au Texas. « Il était très ému de voir où son oncle était mort. »
Incroyable coïncidence : dans une vieille valise oubliée dans le grenier de la maison familiale du New Jersey, se trouvait… le fameux couteau. Ultime souvenir d’Edward Hunter qui a refait surface au moment où un Pontivyen a réussi à retracer l’histoire de ce valeureux soldat, débarqué à Utah Beach, mort en libérant le vieux continent
Alain Laboux a montré au neveu d’Edward Hunter, qui porte le prénom de son oncle, le sous-sol où le soldat américain est mort, à la libération de Pontivy, en août 1944. (Photo : Ouest-France)
Alain Laboux et Edward Reeves devant le collège Charles-Langlais de Pontivy : en août 1944, c’était l’école des filles, incendiée par les nazis. Le soldat Edward Hunter y est mort. (Photo : Ouest-France)
Edward Hunter est mort en août 1944, dans l’incendie d’une école de Pontivy, dans le Morbihan, où il était prisonnier. Mais en Centre-Bretagne, personne ne savait qui il était… Grâce à la ténacité d’un retraité, ce soldat américain est sorti de l’oubli, 75 ans après sa mort.
Depuis tout gamin, j’entendais cette histoire de parachutiste américain. » Alain Laboux, né quelques années après la Seconde Guerre mondiale, a grandi dans les récits de la libération de Pontivy, en août 1944.
Retraité de la gendarmerie, de retour au pays, le sexagénaire a voulu faire la lumière sur la mort de ce soldat américain. Son corps a été découvert en août 1944, après l’incendie de l’école des filles (aujourd’hui le collège Charles-Langlais de Pontivy), où l’Américain était prisonnier. En atteste une photo prise par le photographe Guy Blatt. « Mais on ignorait son nom, comment il était arrivé là. »
Un couteau retrouvé sous le corps
En pleine débâcle, avec la barrière de la langue, les autorités pontivyennes ne parviennent pas à obtenir des informations sur ce soldat. Six ans d’enquête seront nécessaires à Alain Laboux pour identifier Edward Hunter, 75 ans après sa mort.
« C’est le capitaine Knerly, commandant le groupe Jedburgh, qui a sauté sur le maquis de Guerlogoden, le 18 juillet 1944, qui a découvert dans le sous-sol le corps d’un homme partiellement brûlé avec une dog tag, une plaque d’identité américaine, et, sous le corps, un couteau de fabrication américaine », raconte le retraité. Dans la précipitation de leur départ pour la poche de Lorient, les Allemands n’auraient pas pris la peine de fouiller le prisonnier…
Au détour d’une fiche militaire, enfin, Alain Laboux perce le mystère. « Edward N. Hunter, 39 ans, avait été déclaré décédé le 5 août 1944, date qui correspond à la découverte de son corps. Quand j’ai vu sa photo, j’ai cru que c’était Bourvil ! » (Photo : Ouest-France)
Le couteau d’Edward Hunter a été retrouvé par son neveu. (Photo : DR)
Bourvil ou Popeye
Fort de ces quelques indices, Alain Laboux obtient « grâce à internet » l’aide précieuse de bénévoles, qui vont aller sur place aux États-Unis, consulter les archives de l’armée américaine pour lui. « Notre enquête s’est rapidement orientée vers la 6e division blindée, seul corps d’armée américain présent en Centre Bretagne début août. »
Au détour d’une fiche, enfin, Alain Laboux perce le mystère. « Edward N. Hunter, 39 ans, avait été déclaré décédé le 5 août 1944, date qui correspond à la découverte de son corps. Quand j’ai vu sa photo, j’ai cru que c’était Bourvil ! »
Dans le rapport d’inhumation d’Edward, que sa famille surnommait « Popeye », en raison d’une paupière tombante, la rubrique « Lieu de décès » indique seulement : France. « C’était courant, afin d’éviter que les espions allemands infiltrés aux USA ne suivent la progression des unités américaines. »
Le neveu du soldat dans la boucle
Alain Laboux apprend qu’Edward Hunter vivait avec sa femme à Lower, dans la banlieue de Cape May, dans le New Jersey, une jolie station balnéaire de la côte Est des États-Unis. « Il était né le 11 mai 1905 dans le New Jersey et était charpentier. C’était une forte tête. Il s’était engagé en 1942, malgré son âge et l’opposition de sa femme. »
Cette dernière avait demandé le rapatriement du corps de son défunt mari dans le cimetière protestant de Cape May, où il repose depuis plus de soixante-dix ans
Aux États-Unis, la pierre tombale d’Edward Hunter. (Photo : DR)
Un souvenir dans le grenier
L’été dernier, Alain Laboux a bouclé la boucle en recevant à Pontivy Edward Reeves, le neveu d’Edward Hunter, qui vit à San Antonio, au Texas. « Il était très ému de voir où son oncle était mort. »
Incroyable coïncidence : dans une vieille valise oubliée dans le grenier de la maison familiale du New Jersey, se trouvait… le fameux couteau. Ultime souvenir d’Edward Hunter qui a refait surface au moment où un Pontivyen a réussi à retracer l’histoire de ce valeureux soldat, débarqué à Utah Beach, mort en libérant le vieux continent
Alain Laboux a montré au neveu d’Edward Hunter, qui porte le prénom de son oncle, le sous-sol où le soldat américain est mort, à la libération de Pontivy, en août 1944. (Photo : Ouest-France)
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