Dans le désert argentin, l’observatoire spatial chinois intrigue
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Dans le désert argentin, l’observatoire spatial chinois intrigue
Par Nicolas Hasson-Fauré OUEST FRANCE
La Chine a installé un centre d’observation de l’espace dans une région désertique de Patagonie, en Argentine. Enveloppée de mystère, cette installation intrigue. Et beaucoup se demandent s’il ne s’agit pas d’un site de surveillance aux objectifs moins avouables.
Une plaine inhabitée, des montagnes arides et une immense antenne parabolique tournée vers le ciel. En plein désert argentin, l’image est surprenante. La Chine a construit un observatoire spatial ici, en pleine Patagonie.
La petite ville de Las Lajas est à quarante minutes de route, la capitale Buenos Aires se trouve à 1 300 kilomètres. Bâti loin des regards, le site de 200 hectares entouré d’une clôture de fil de fer barbelé intrigue beaucoup. L’administration américaine, des experts en droit international et en télécommunications, des habitants de la région, tous s’interrogent sur le véritable objectif de ce complexe entré en service en avril dernier.
Officiellement, il s’agit d’un site scientifique, qui vise notamment à étudier l’espace lointain, à suivre des satellites et à réaliser des observations astronomiques. Mais beaucoup se demandent si la station n’est pas en réalité une base de surveillance.
« Opérations opaques »
« La station […] est un nouvel exemple d’opérations opaques et prédatrices menées par la Chine », a lancé un porte-parole du Conseil de sécurité nationale d’administration américaine à de l’agence Reuters. Un fonctionnaire américain, qui est resté anonyme, s’est encore dit « sceptique » sur l’aspect civil de cette base, pilotée comme le reste du programme spatial chinois, par l’armée.
Les installations s’étendent sur 200 hectares. (Photo : DigitalGlobe, a Mazar Company / Handout via Reuters)
Car les outils d’étude de l’espace peuvent aussi servir à collecter d’autres informations, avaient indiqué des spécialistes au New York Times, l’an dernier, dans le cadre d’une enquête sur ce complexe : « Une antenne géante, c’est comme un gigantesque aspirateur, avait expliqué Dean Cheng, un observateur des politiques de sécurité chinoises. Ce que vous aspirez, ce sont des signaux, des données… toutes sortes de choses. »
En théorie, la base pourrait « écouter d’autres satellites gouvernementaux, et potentiellement intercepter des données sensibles », a ajouté Tony Beasley, le directeur de l’Observatoire national de radioastronomie américain, auprès de l’agence Reuters. Mais il n’y a pas besoin d’installations aussi sophistiquées pour « écouter » les communications des satellites, selon lui. « Je ne sais pas s’il y a quelque chose de particulièrement troublant », derrière cette base, a-t-il tempéré. Comme lui, d’autres experts du sujet se sont voulus rassurants et ont jugé les inquiétudes de l’administration américaine disproportionnées.
Manque de contrôle
Un accord, conclu entre l’Argentine et la Chine pour régir l’utilisation de la base, prévoit d’ailleurs que celle-ci soit seulement utilisée dans un cadre civil. Mais « l’Argentine ne supervise pas physiquement l’utilisation de la station », a déclaré Susana Malcorra, ex-ministre des Affaires étrangères argentine, toujours à Reuters. Selon des experts en droit international, le site est en effet très peu surveillé par l’Argentine. Ils sont arrivés à cette conclusion après avoir épluché des centaines de pages de documents obtenus par l’agence de presse.
Le site comprend une parabole de 35 mètres de diamètre. (Photo : Agustin Marcarian / Reuters)
Une haute barrière de barbelés protège les lieux. (Photo : Agustin Marcarian / Reuters)
Et même si les autorités argentines contrôlent les communications radio venues de la station, plusieurs autres spécialistes ont indiqué qu’il serait facile de dissimuler certaines données obtenues illégalement.
De leur côté, les autorités chinoises ont assuré, dans un communiqué, que le programme spatial avait des visées pacifiques, et que la base avait un objectif purement scientifique. Selon des médias chinois, ces installations auraient joué un rôle capital dans l’alunissage de la sonde Chang’e-4 sur la face cachée de la Lune, début janvier. Une première dans l’histoire.
C’est la plus récente réalisation d’un programme spatial ambitieux visant, notamment, à établir une base internationale sur la Lune.
La Chine a installé un centre d’observation de l’espace dans une région désertique de Patagonie, en Argentine. Enveloppée de mystère, cette installation intrigue. Et beaucoup se demandent s’il ne s’agit pas d’un site de surveillance aux objectifs moins avouables.
Une plaine inhabitée, des montagnes arides et une immense antenne parabolique tournée vers le ciel. En plein désert argentin, l’image est surprenante. La Chine a construit un observatoire spatial ici, en pleine Patagonie.
La petite ville de Las Lajas est à quarante minutes de route, la capitale Buenos Aires se trouve à 1 300 kilomètres. Bâti loin des regards, le site de 200 hectares entouré d’une clôture de fil de fer barbelé intrigue beaucoup. L’administration américaine, des experts en droit international et en télécommunications, des habitants de la région, tous s’interrogent sur le véritable objectif de ce complexe entré en service en avril dernier.
Officiellement, il s’agit d’un site scientifique, qui vise notamment à étudier l’espace lointain, à suivre des satellites et à réaliser des observations astronomiques. Mais beaucoup se demandent si la station n’est pas en réalité une base de surveillance.
« Opérations opaques »
« La station […] est un nouvel exemple d’opérations opaques et prédatrices menées par la Chine », a lancé un porte-parole du Conseil de sécurité nationale d’administration américaine à de l’agence Reuters. Un fonctionnaire américain, qui est resté anonyme, s’est encore dit « sceptique » sur l’aspect civil de cette base, pilotée comme le reste du programme spatial chinois, par l’armée.
Les installations s’étendent sur 200 hectares. (Photo : DigitalGlobe, a Mazar Company / Handout via Reuters)
Car les outils d’étude de l’espace peuvent aussi servir à collecter d’autres informations, avaient indiqué des spécialistes au New York Times, l’an dernier, dans le cadre d’une enquête sur ce complexe : « Une antenne géante, c’est comme un gigantesque aspirateur, avait expliqué Dean Cheng, un observateur des politiques de sécurité chinoises. Ce que vous aspirez, ce sont des signaux, des données… toutes sortes de choses. »
En théorie, la base pourrait « écouter d’autres satellites gouvernementaux, et potentiellement intercepter des données sensibles », a ajouté Tony Beasley, le directeur de l’Observatoire national de radioastronomie américain, auprès de l’agence Reuters. Mais il n’y a pas besoin d’installations aussi sophistiquées pour « écouter » les communications des satellites, selon lui. « Je ne sais pas s’il y a quelque chose de particulièrement troublant », derrière cette base, a-t-il tempéré. Comme lui, d’autres experts du sujet se sont voulus rassurants et ont jugé les inquiétudes de l’administration américaine disproportionnées.
Manque de contrôle
Un accord, conclu entre l’Argentine et la Chine pour régir l’utilisation de la base, prévoit d’ailleurs que celle-ci soit seulement utilisée dans un cadre civil. Mais « l’Argentine ne supervise pas physiquement l’utilisation de la station », a déclaré Susana Malcorra, ex-ministre des Affaires étrangères argentine, toujours à Reuters. Selon des experts en droit international, le site est en effet très peu surveillé par l’Argentine. Ils sont arrivés à cette conclusion après avoir épluché des centaines de pages de documents obtenus par l’agence de presse.
Le site comprend une parabole de 35 mètres de diamètre. (Photo : Agustin Marcarian / Reuters)
Une haute barrière de barbelés protège les lieux. (Photo : Agustin Marcarian / Reuters)
Et même si les autorités argentines contrôlent les communications radio venues de la station, plusieurs autres spécialistes ont indiqué qu’il serait facile de dissimuler certaines données obtenues illégalement.
De leur côté, les autorités chinoises ont assuré, dans un communiqué, que le programme spatial avait des visées pacifiques, et que la base avait un objectif purement scientifique. Selon des médias chinois, ces installations auraient joué un rôle capital dans l’alunissage de la sonde Chang’e-4 sur la face cachée de la Lune, début janvier. Une première dans l’histoire.
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