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L’épave du Clotilda, dernier navire négrier arrivé aux États-Unis, enfin découverte

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L’épave du Clotilda, dernier navire négrier arrivé aux États-Unis, enfin découverte Empty L’épave du Clotilda, dernier navire négrier arrivé aux États-Unis, enfin découverte

Message par Admin Jeu 23 Mai - 22:14

L’épave du Clotilda, dernier navire négrier arrivé aux États-Unis, enfin découverte Sans2089

Le dernier navire connu pour avoir fait passer clandestinement aux États-Unis des esclaves d’Afrique, a été découvert en Alabama. L’épave avait été mise au jour il y a un an et faisait l’objet d’une enquête, pour l’identifier formellement.

Il y a un an, grâce à une marée basse exceptionnelle et à du vent qui soufflait du nord, une équipe d’archéologues de l’université West Florida avait localisé une épave, au fond de la rivière de Mobile, en Alabama (États-Unis). Immédiatement, ils émettent l’hypothèse qu’il s’agit du Clotilda, le dernier navire négrier connu pour avoir transporté des esclaves d’Afrique vers les États-Unis.

Aujourd’hui on sait qu’il ne s’agissait pas de la bonne épave, mais l’engouement autour de leur découverte a permis de relancer les recherches et, cette fois, le Clotilda a été formellement identifié, rapporte la BBC.


L’épave du Clotilda, dernier navire négrier arrivé aux États-Unis, enfin découverte Sans2090

L’histoire de cette goélette fait froid dans le dos. À l’origine, elle servait à transporter du bois et d’autres matériaux. « Elle a été transformée en navire de traite sur les ordres de Timothy Meaher, un riche armateur et planteur de la ville de Mobile », racontait, en janvier 2018, au quotidien Le Monde, Sylviane Diouf, historienne spécialisée de la diaspora africaine et directrice d’un centre d’études sur l’esclavage à New York.

Malgré l’interdiction de l’importation d’esclaves aux États-Unis en 1808, la traite des esclaves a continué après cette date. Les propriétaires des plantations du Sud étaient toujours demandeurs de main-d’œuvre. Et Timothy Meaher, comme d’autres hommes d’affaires, a parié qu’il pourrait faire entrer clandestinement des esclaves dans le pays. Il y avait de l’argent à se faire.

« Dans le Deep South, le Sud profond, alors en pleine expansion, on achetait à grand prix des esclaves dans les États situés plus au nord. Il fallait compter environ 50 000 dollars d’aujourd’hui pour un Virginien, par exemple, alors qu’un Africain coûtait 14 000 dollars », précise Sylviane Diouf dans cette même interview parue dans Le Monde.

Le navire incendié

En 1860, le Clotilda quitte le port de Ouidah, au Dahomey (l’actuel Bénin), avec à son bord 110 esclaves, des hommes, des femmes et des enfants. Le 8 juillet, la goélette arrive à Mobile. L’armateur du navire et son constructeur William Foster ainsi que Timothy Meaher (l’autre armateur), l’incendient. Ils veulent faire disparaître les traces de ce qui était passible de la peine de mort à l’époque. Ils mettent le feu au navire à côté d’une île. C’est là, plus de 160 ans plus tard, que les vestiges de l’épave ont été retrouvés.

Les Africains sont cachés dans les marais et ne sont pas découverts par les autorités. Les deux armateurs se « partagent » cette cargaison humaine, en vendent une partie. Ils font l’objet de soupçons et sont tout de même poursuivis en justice, mais ils n’ont pas été condamnés, faute de preuves matérielles. Les Africains, eux, « ont travaillé sur les bateaux et dans les plantations dans des conditions terribles », ajoute Sylviane Diouf.

les anciens esclaves du Clotilda n’ont pas pu retourner chez eux. Ils ont acheté des parcelles et instauré des règles particulières à leur quartier baptisé African Town. Illustration d’esclaves africains embarquant sur un navire négrier. (Illustration : Flickr / Allen Gathman)

Après la guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage, les anciens esclaves du Clotilda voulaient retourner chez eux mais n’y sont pas parvenus, faute de moyens. Ils ont travaillé pour pouvoir s’acheter des parcelles, y compris celles de Timothy Meaher. Ils y ont vécu « en communauté avec leurs propres règles », précise encore Sylviane Diouf.

Ils avaient baptisé leur quartier African Town. Situé au nord du centre-ville de Mobile, il compte encore 2 000 habitants aujourd’hui (mais ce ne sont pas des descendants d’esclaves).

« Une preuve tangible de l’esclavage »


Il a fallu un peu plus d’un an d’enquête de la société d’archéologie Search Inc, pour assurer que l’épave retrouvée à Mobile, après le regain d’intérêt pour les recherches autour de ce navire, est bien celle du Clotilda. Les dimensions et la construction de l’épave correspondaient à celles du Clotilda, tout comme les matériaux de construction. De plus, l’épave retrouvée s’était consumée avant de couler.

« Nous sommes prudents lorsqu’il s’agit d’attribuer des noms à des épaves non-identifiées par une plaque ou quelque chose comme une cloche portant le nom du navire, a déclaré l’archéologue maritime James Delgado dans un communiqué. Mais les preuves physiques et légistes suggèrent fortement qu’il s’agit du Clotilda. »

« C’est une découverte archéologique extraordinaire », a déclaré Lisa Demetropoulos Jones, directrice exécutive de l’Alabama Historical Commission (AHC), à l’agence de presse américaine Associated Press (AP). Le voyage du navire « a représenté l’une des périodes les plus sombres de l’histoire moderne » et l’épave constitue « une preuve tangible de l’esclavage », a-t-elle dit.

L’épave est en très mauvais état et la restaurer coûterait des millions de dollars, a indiqué James Delgado. Mais un mémoriel national, autour des navires négriers, est à l’étude. « Si nous faisons notre travail correctement, nous aurons l’occasion non seulement de nous réconcilier, mais aussi d’apporter de réels changements », a déclaré Paul Gardullo, directeur du Centre d’étude de l’esclavage mondial, au sein du Musée national de l’histoire et de la culture afro-américaine.
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