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Les vers de terre rejettent du CO2, faut-il s’en inquiéter ?

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Les vers de terre rejettent du CO2, faut-il s’en inquiéter ? Empty Les vers de terre rejettent du CO2, faut-il s’en inquiéter ?

Message par Admin Lun 27 Mai - 21:51

Les vers de terre rejettent du CO2, faut-il s’en inquiéter ? 451

Par Léa VIRIET

Dans la forêt boréale nord-américaine, au sud des régions arctiques, les vers de terre prolifèrent, alors qu’ils avaient disparu de ces sols depuis 10 000 ans. Ils contribueraient à libérer dans l’atmosphère, sous forme de CO2, le carbone jusque-là stocké dans le sol.

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Zone boréale. (Source : rncan.gc.ca / Ressources naturelles Canada)

Et si les régions forestières du nord de l’Amérique, au lieu d’absorder le dioxyde de carbone (CO2), en émettaient à cause des vers de terre ? La question a été abordée par le New York Times, dans un article publié lundi 20 mai.

« Les vers de terre indigènes ont disparu de la majeure partie du nord de l’Amérique du Nord il y a 10 000 ans », rappelle le quotidien new-yorkais. Mais les lombrics ont refait surface : il s’agit cette fois d’espèces envahissantes du sud de l’Europe, « introduites sur le continent par des colons européens il y a des siècles ».

Les scientifiques observent une véritable recrudescence de ces invertébrés dans la forêt boréale nord-américaine, à cause notamment du développement des routes et de l’activité forestière. La forêt boréale croît dans les régions froides de l’hémisphère nord, au sud des régions arctiques et est principalement constituée de conifères résistant au froid.

A priori, il n’y a pas de raison de s’inquiéter : les vers de terre sont habituellement des petites bêtes très utiles. « Ils sont indispensables au bon fonctionnement du sol et à la croissance des plantes, rappelle Marie-France Dignac, chercheuse à l’Inra, qui travaille à l’Institut d’Écologie et des Sciences de l’Environnement de Paris. Ils vont se nourrir de matières organiques (comme les résidus végétaux), vont les décomposer et émettre du CO2, ce qui est un processus parfaitement naturel. Mais ils vont aussi se nourrir de la terre. Ils vont ainsi former des interactions entre des molécules organiques qu’ils n’ont pas dégradées et la terre, et donc stabiliser le carbone. »

Des effets néfastes

Pourtant, dans la forêt boréale nord-américaine, les vers de terre pourraient bien avoir des effets néfastes. Le New York Times fait remarquer que si « le sol d’une forêt typique est un mélange de sol minéral et de sol organique », dans une forêt boréale, le sol est recouvert d’une « épaisse couche de feuilles en décomposition, de mousse et de bois. » Et « cette couche spongieuse de litière de feuilles contient la majeure partie du carbone stocké dans le sol boréal », poursuit le journal.

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La forêt boréale est présente notamment au Québec. Son sol est recouvert d’une épaisse couche de feuilles en décomposition, de mousse et de bois. (Photo d’illustration : peupleloup / Wikimedia Commons / CC BY-SA 2.0)

Le problème, c’est que les vers de terre présents dans la forêt boréale nord-américaine se contentent de « dévorer » ce tapis végétal, au lieu de creuser le sol en dessous. Alors qu’en temps normal, le carbone est stocké dans la couche végétale, le fait que les vers de terre la dévorent a pour effet de rejeter du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

D’après une étude menée en 2015 par Erin Cameron, spécialiste de l’environnement à l’Université Saint Mary’s à Halifax (Nouvelle-Écosse, Canada), « 50 à 94 % du carbone contenu dans ces déchets végétaux pourrait être libéré dans l’atmosphère d’ici 40 ans », détaille The Huffington Post Québec.

Le ver de terre, une espèce invasive

Pour Marie-France Dignac, « le problème, ici, c’est que la forêt boréale est investie par une espèce invasive », qui menace donc la biodiversité locale.

Mais ce n’est pas le seul souci. La chercheuse explique qu’il existe trois types écologiques de vers de terre : les épigés (qui habitent dans la litière de surface et qui se nourrissent essentiellement de matières organiques), les anéciques (qui creusent des galeries verticales et qui stockent du carbone dans le sol) et les endogés (qui creusent des galeries verticales, se nourrissent à la fois de matières organiques et minérales et produisent des agrégats de terre dans lesquels le carbone est stabilisé).

« Il faut qu’il y ait au moins deux de ces types écologiques pour que le rôle des vers de terre soit positif. Le ver de terre observé dans la forêt boréale est une espèce épigée, qui se nourrit plutôt de matière organique et pas de terre, nous explique Marie-France Dignac. C’est une histoire de biodiversité : quand il n’y a qu’une seule espèce dans un milieu alors qu’il devrait y en avoir plusieurs, cela va forcément modifier l’effet de cette espèce. Alors qu’elle aurait pu être bénéfique si elle avait été avec d’autres, elle sera plutôt néfaste en étant seule… »

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Pour que les vers de terre puissent mener leur mission à bien, il faut qu’il y ait au moins deux types écologiques différents dans un même milieu. (Photo d’illustration : sarahharding / Pixabay)

Dans le cas de la forêt boréale, la chercheuse explique que si le système était resté stable, le carbone serait resté stocké dans la couche végétale de la forêt. « Mais il suffit qu’il y ait un changement (l’arrivée d’un nouveau un ver de terre, un changement dans les précipitations ou les températures) et ce carbone se dégrade et est transformé en dioxyde de carbone. »

Pour l’instant, la situation n’est pas critique : la forêt boréale continue d’absorder plus de dioxyde de carbone qu’elle n’en émet, « mais cela est en train de changer », alerte le quotidien new-yorkais. La forêt boréale nord-américaine est la plus concernée, mais des chercheurs redoutent un scénario similaire dans les forêts boréales d’Europe du Nord et de Russie.

Toutefois, il est encore trop tôt pour « calculer l’effet carbone des vers de terre » et pour savoir quand il apparaîtra. Le journal relève également que ces invertébrés modifient la nature des sols et qu’ils favorisent le développement des plantes non indigènes, au détriment des espèces endémiques.

https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/51474/reader/reader.html?t=1558985348636#!preferred/1/package/51474/pub/74711/page/4

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