Le fromage peut rendre aussi accro que la cigarette, l’alcool ou la drogue, faut-il s’en inquiéter ?

Par Bruno ALVAREZ

Sacrilège ! Une récente étude américaine révèle que le fromage rendrait aussi accro que le tabac, l’alcool et même la drogue. Et dire que nous, Français, on en raffole tant. Est-ce grave ? Explications.

Vous êtes du genre à ne pas savoir résister à bon morceau de fromage accompagné d’un petit verre de vin rouge ? Chèvre, camembert, comté, emmental ont la cote sur les tables françaises. Vous en mangez trop même ? Pas étonnant à en croire une nouvelle étude américaine publiée dans la National Library of Medicine .

Selon cette étude récente de l’Université du Michigan, le fromage rend vraiment accro, tout comme le tabac, l’alcool ou même les drogues les plus dures. Pour comprendre comment les chercheurs américains en sont arrivés à cette étonnante conclusion, ils ont analysé les comportements alimentaires de 500 étudiants. Et sans surprise, c’est la pizza qui remporte la palme des plats les plus addictifs. Et qu’est-ce qui recouvre la pizza ? Le fromage !


Du fromage transformé sur les pizzas, le pire ! (Photo : Pixabay)

La responsabilité d’une protéine animale

L’étude révèle en effet que certains aliments créent une dépendance en raison de la façon dont ils sont transformés. Plus l’aliment est transformé et gras, plus il est associé à des comportements alimentaires addictifs.

Et le fromage est particulièrement addictif à cause d’un ingrédient appelé la caséine, une protéine présente dans tous les produits laitiers. Pendant la digestion, la caséine libère des opiacés appelés casomorphines. « Les casomorphines jouent vraiment avec les récepteurs de la dopamine et déclenchent cet élément de dépendance », signale le diététicien Cameron Wells qui a participé à l’étude américaine relayée par le Los Angeles Times .

Pas de quoi s’inquiéter cependant, puisque cette addiction reste évidemment moins nocive que celle qui nous donne la gueule de bois par exemple… On apprend aussi dans l’étude que l’addiction alimentaire est la conséquence de comportements inscrits dans nos gènes depuis des siècles, et qui nous font adorer les graisses d’origine animale notamment.

Alors, vous pouvez continuer à manger du fromage avec modération. Notamment si vous avez tendance à faire du cholestérol. Sinon, consommé sans excès, c’est même un aliment intéressant pour la santé. Des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et du centre hospitalier universitaire de Besançon ont même observé une réduction significative du risque d’asthme et d’allergies chez les enfants ayant consommé du fromage dès le plus jeune âge.

Il a également été récemment prouvé qu’il pouvait être bon pour la mémoire. Et certains spécialistes conseillent d’en manger dès le petit-déjeuner. Vous voilà rassuré ? Alors cheese !