Handicap : un laboratoire pour s’auto-réparer
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Handicap : un laboratoire pour s’auto-réparer
Publié par ericnedjar le 18/09/2017 à 10:15:07
Entre le bric-à-brac et la ruche, chaque jeudi, le Humanlab de Rennes ne désemplit pas. Voilà un an que cet atelier de fabrication numérique dédié à la santé est installé dans les locaux d’Askoria, école de formation des travailleurs sociaux. Une fois par semaine, il s’ouvre au public. Personnes valides ou non-valides peuvent y venir pour tenter de concrétiser leur projet et d’améliorer ainsi leur situation de handicap.
Laboratoire d’idée, réseau d’entre-aide
Ainsi, Nicolas, 33 ans, atteint d’une maladie neuro-musculaire. Immobilisé dans un fauteuil, tétraplégique, le jeune homme est très invalide… et très volontaire. D’ici, peu, son idée d’un support de bras articulé devrait voir le jour. « Sur internet, j’ai trouvé les explications laissées par un papa américain dont la petite fille souffre de la même maladie que moi », explique Nicolas. « Il me manquait le matériel, en particulier l’imprimante 3D (…). Il a aussi fallu adapter les dimensions à mon bras et à mon type de fauteuil ». Si le jeune homme dit avoir trouvé au HumanLab un soutien matériel, il a aussi bénéficié des conseils des bénévoles qui viennent régulièrement donner de leur temps.
Ingénieur à la retraite, développeur multimédia, mécanicien, informaticien, concepteur-modélisateur 3D ou simple bricoleur autodidacte, une vingtaine de valides phosphorent sur les projets d’équipements. « Cela donne du sens à mon métier« , argumente Philippe qui travaille sur un projet d’appui-tête électrique pour Mathilde elle aussi immobilisée en fauteuil. « Toutes les attentes ne sont malheureusement pas satisfaites », raconte Nicolas Huchet, co-fondateur de l’association My Human Kit qui gère ce Humanlab. « Mais chaque demande est prise en considération. Nous ne sommes pas une entreprise avec des impératifs de rentabilité donc on prend le temps de réfléchir, de chercher la meilleure des solutions.«
Un atelier pilote de fabrication numérique dédié à la santé
Cette initiative lui a valu d’être reconnue meilleur « innovateur social de l’année 2015 » par le réputé MIT (Massachusetts Institut of Technology) à Boston.« L’idée, martèle Nicolas Huchet, c’est que la personne ait envie de se réparer elle-même, qu’elle rebondisse sur son handicap au lieu de se laisser tirer vers le bas par lui ». Et le jeune homme en sait quelque chose puisque c’est en partant de sa propre expérience, la fabrication d’une prothèse de main bon marché, qu’il a eu l’idée du Humanlab.
À ce jour, le Humanlab a permis de réaliser une douzaine de prototypes. Tous sont libres de droits, leur fabrication est documentée, les explications accessibles sur internet. « Nous avons le souci de mettre au point des prototypes qui peuvent être facilement reproduits partout dans le monde sans disposer de beaucoup d’outils à part une imprimante 3D et donc à moindre coût », explique Yves, l’un des bénévoles.
Pour essaimer sur tous les continents
L’association My Human Kit est entièrement financée grâce aux dons et au mécénat. Elle est notamment soutenue par les Fondations de France, la GMF, l’Agefiph et la région Bretagne. Pionnier dans le domaine de la santé, le Humanlab rennais n’est pas unique, un autre existe au centre de rééducation de Kerpape à Ploemeur (56) mais qui n’est pas ouvert au public. Et le laboratoire rennais inspire désormais d’autres initiatives ailleurs en France et dans le monde. Un grand rassemblement de bénévoles, professionnels (kinésithérapeutes, ergothérapeutes…), ingénieurs réunis par My Human Kit dans le cadre d’un atelier de fabrication géant doit se tenir début février à Bombay en Inde.
Plus proche de nous, un salon des expérimentations et innovations solidaires, auquel participera l’association, est programmé les 13 et 14 octobre à l’école Askoria à Rennes.
Article : Hélène Pédech.
Reportage et entretien : Hélène Pedech, Bruno Van Wassenhove, Benoît Thibaut, Martial Le Carrour. Intervenants Philippe (Bénévole ,concepteur et modélisateur numérique valide), Mathilde (Bénévole non-valide), Nicolas (Bénévole non-valide) et Nicolas Huchet (Co-créateur de l’association « My Human Kit »)
Entre le bric-à-brac et la ruche, chaque jeudi, le Humanlab de Rennes ne désemplit pas. Voilà un an que cet atelier de fabrication numérique dédié à la santé est installé dans les locaux d’Askoria, école de formation des travailleurs sociaux. Une fois par semaine, il s’ouvre au public. Personnes valides ou non-valides peuvent y venir pour tenter de concrétiser leur projet et d’améliorer ainsi leur situation de handicap.
Laboratoire d’idée, réseau d’entre-aide
Ainsi, Nicolas, 33 ans, atteint d’une maladie neuro-musculaire. Immobilisé dans un fauteuil, tétraplégique, le jeune homme est très invalide… et très volontaire. D’ici, peu, son idée d’un support de bras articulé devrait voir le jour. « Sur internet, j’ai trouvé les explications laissées par un papa américain dont la petite fille souffre de la même maladie que moi », explique Nicolas. « Il me manquait le matériel, en particulier l’imprimante 3D (…). Il a aussi fallu adapter les dimensions à mon bras et à mon type de fauteuil ». Si le jeune homme dit avoir trouvé au HumanLab un soutien matériel, il a aussi bénéficié des conseils des bénévoles qui viennent régulièrement donner de leur temps.
Ingénieur à la retraite, développeur multimédia, mécanicien, informaticien, concepteur-modélisateur 3D ou simple bricoleur autodidacte, une vingtaine de valides phosphorent sur les projets d’équipements. « Cela donne du sens à mon métier« , argumente Philippe qui travaille sur un projet d’appui-tête électrique pour Mathilde elle aussi immobilisée en fauteuil. « Toutes les attentes ne sont malheureusement pas satisfaites », raconte Nicolas Huchet, co-fondateur de l’association My Human Kit qui gère ce Humanlab. « Mais chaque demande est prise en considération. Nous ne sommes pas une entreprise avec des impératifs de rentabilité donc on prend le temps de réfléchir, de chercher la meilleure des solutions.«
Un atelier pilote de fabrication numérique dédié à la santé
Cette initiative lui a valu d’être reconnue meilleur « innovateur social de l’année 2015 » par le réputé MIT (Massachusetts Institut of Technology) à Boston.« L’idée, martèle Nicolas Huchet, c’est que la personne ait envie de se réparer elle-même, qu’elle rebondisse sur son handicap au lieu de se laisser tirer vers le bas par lui ». Et le jeune homme en sait quelque chose puisque c’est en partant de sa propre expérience, la fabrication d’une prothèse de main bon marché, qu’il a eu l’idée du Humanlab.
À ce jour, le Humanlab a permis de réaliser une douzaine de prototypes. Tous sont libres de droits, leur fabrication est documentée, les explications accessibles sur internet. « Nous avons le souci de mettre au point des prototypes qui peuvent être facilement reproduits partout dans le monde sans disposer de beaucoup d’outils à part une imprimante 3D et donc à moindre coût », explique Yves, l’un des bénévoles.
Pour essaimer sur tous les continents
L’association My Human Kit est entièrement financée grâce aux dons et au mécénat. Elle est notamment soutenue par les Fondations de France, la GMF, l’Agefiph et la région Bretagne. Pionnier dans le domaine de la santé, le Humanlab rennais n’est pas unique, un autre existe au centre de rééducation de Kerpape à Ploemeur (56) mais qui n’est pas ouvert au public. Et le laboratoire rennais inspire désormais d’autres initiatives ailleurs en France et dans le monde. Un grand rassemblement de bénévoles, professionnels (kinésithérapeutes, ergothérapeutes…), ingénieurs réunis par My Human Kit dans le cadre d’un atelier de fabrication géant doit se tenir début février à Bombay en Inde.
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