Contre les chenilles qui ravagent les cultures, la Chine dégaine des millions de punaises

Des insectes pour protéger les récoltes ? Les autorités chinoises envisagent d’utiliser des millions de punaises pour enrayer la propagation de chenilles légionnaires d’automne. Cette espèce invasive ravage les cultures.


Des millions de punaises. C’est la solution envisagée par des scientifiques chinois pour protéger les récoltes du pays le plus peuplé du monde, rapporte l’agence de presse américaine Bloomberg, spécialisée dans l’actualité économique.

L’idée serait de se servir des insectes pour enrayer la progression des chenilles légionnaires d’automne, une redoutable espèce invasive qui ravage les cultures. En effet, les punaises Arma chinensis seraient des prédateurs capables de tuer jusqu’à 41 larves de ces chenilles par jour, permettant ainsi d’éviter le recours aux pesticides. C’est ce qu’ont révélé des tests réalisés sur le terrain par des chercheurs chinois.

L’Institut de protection des plantes de l’Académie des Sciences agricoles chinoise aurait également mis en place une « usine » capable d’élever jusqu’à 10 millions de punaises par an, toujours selon les informations de Bloomberg.

L’insecte dévore les cultures

Arrivée en Chine en janvier, la chenille légionnaire d’automne est présente, aujourd’hui, dans 18 provinces du pays, indique encore l’agence de presse. Selon un rapport de l’Académie des sciences agricoles chinoises, relayé par le Département d’Agriculture des États-Unis fin mai, il y a « de fortes chances pour que cet insecte nuisible touche toutes les régions productrices de céréales chinoises dans les prochains mois ».
Le maïs est une cible de choix pour l’espèce invasive. (Photo d’illustration : Kim Kyung Hoon / Reuters)


La chenille légionnaire d’automne a déjà causé des ravages dans de nombreux pays d’Afrique, rapportait l’Agence France-Presse en 2017. Arrivée pour la première fois dans l’ouest et le centre du continent début 2016, elle s’est ensuite propagée à l’Afrique subsaharienne, puis au Yémen et à l’Inde, indique le site de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), une agence de l’Onu.

Des ravages en Afrique

L’espèce est originaire des régions tropicales du continent américain, et elle pourrait avoir été introduite sur le continent via des végétaux importés, relevait encore l’Agence France-Presse.

« Elle s’attaque de préférence au maïs, mais peut se nourrir de plus de 80 espèces de cultures, notamment le riz, le sorgho, le millet, la canne à sucre, les cultures maraîchères et le coton », relève encore le site de la FAO.

La chenille a fait des ravages dans les champs de plusieurs pays d’Afrique : Afrique du Sud, Zambie, Zimbabwe…
Cette chenille a causé des ravages dans plusieurs pays d’Afrique, comme ici en Afrique du Sud. (Photo : Siphiwe Sibeko / Reuters)