Repoussé à la frontière suisse par les troupes allemandes

Repoussé à la frontière suisse par les troupes allemandes, le 45e corps d’Armée français du général Daille demande à se faire interner en Suisse le 19 juin 1940. Au sein de ce 45e corps, on retrouve bien évidemment des militaires français mais aussi le 7ème Régiment des Spahis Algériens ainsi que la 2e division polonaise de chasseurs à pied du général Bronislaw Prugar-Ketling.

Un accord franco-allemand, établi le 23 novembre 1940, permettra d’organiser le rapatriement des militaires français. Le sort des 13.000 soldats polonais du général Bronislaw sera très différent. Contraints de rester en Suisse, les soldats polonais serviront alors de main-d’œuvre. Entre 1940 et 1945, ils effectuent près de 8,3 millions de jours de travail. Entre autres, ils drainent et assèchent 850 hectares de marais pour les rendre cultivables et nivellent 160 hectares de terrain. Ils construisent également 282 kilomètres de route et remettent en service d’anciennes mines de charbon désaffectées. Leurs travaux ont été très profitables pour l’économie suisse. Parallèlement, la Suisse permettra à des étudiants polonais de continuer leurs études. En cinq ans, 466 polonais obtiendront ainsi un diplôme universitaire.

Après la guerre, la Pologne était désormais sous domination communiste et les militaires polonais internés en Suisse n’allaient pas être accueillis chaleureusement par le nouveau gouvernement. Certains d’entre-deux décidèrent ainsi de rester en Suisse.

Source : Bonnard C., « 19 juin 1940, le 45e Corps d'Armée français est interné en Suisse. Les Suisses font connaissance avec les Spahis algériens et avec les soldats polonais », in Revue militaire suisse, n°5 (2015), p. 44-45 (en ligne).

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