Marine. A la recherche du Vendémiaire

2 mai 2015 à 13h47


http://www.letelegramme.fr/france/marine-a-la-recherche-du-vendemiaire-02-05-2015-10614978.php

Le 8 juin 1912, le Vendémiaire, sous-marin à vapeur de la Marine nationale, disparaissait dans la Manche, au large de La Hague. Il y repose toujours, par 80m de fond. Une équipe de professionnels va se lancer à sa recherche. Et pour ça, ils ont besoin de vous. Un accident idiot ce 8 juin 1912 : au cours de manœuvres militaires au large du Cotentin, le Vendémiaire, un sous-marin à vapeur de 51m de long, fait surface juste devant l'étrave du cuirassé Saint-Louis. Celui-ci ne peut l'éviter et lui passe dessus. Bilan, 24 morts (dont plusieurs Bretons si l'on en croit les patronymes de l'équipage : Lemeur, Lozach, Prioul...) et une épave au fond de la Manche, par 80m de fond. Des détails sur l'accident et la composition de l'équipage, via un article du journal Le Stéphanois du 10 juin 1912. Plus d'un siècle plus tard, c'est à la recherche de cette épave que comptent partir à l'été 2016 les membres de "l'Expédition Vendémiaire", menés par le plongeur Jérémy Ransy et le chasseur d'épaves Bertrand Sciboz. Une opération complexe et risquée, avec des plongées ne pouvant dépasser les 20 minutes dans les courants du Raz Blanchard. Mais pour ça, ils ont besoin de vous, et ont ouvert un compte de financement participatif sur la plateforme Ulule. Objectif, 20.000 euros, avec plusieurs types de contreparties en fonction de la somme allouée : simples remerciements, accès au journal de bord, invitation à des conférences, voire plongée avec l'équipe. Ceux qui le souhaitent (et ont déjà un très bon niveau de plongée) peuvent même s'associer aux recherches. En attendant, il est possible de se tenir au courant de l'avancée du projet sur leur site, leur page Facebook et leur chaîne Youtube.

Voir you tube ci dessous en 5 parties

YOU TUBE

Chronique Sous-marin Vendemiaire 1/5

https://youtu.be/sJrWQZdWVyQ?list=PLjFQQhOF0xyKR2Ct8etw2ozDeRE0URqKy

Ajoutée le 5 nov. 2014

c'est sur les côtes du Cotentin, à prés de 5 milles dans le NW de la Hague, qu'il y a, presque 1 siècle, en mi-journée du 08 juin 1912, Le VENDEMIAIRE, sous-marin français, disparaît touché à mort après l’abordage du cuirassé St LOUIS, lors d’une manœuvre fatale.
Ce Sous-marin de la Marine Nationale française est lancé en 1910 par les chantiers DCN à Cherbourg sous l’immatriculation Q59.
Le VENDEMIAIRE est un sous marin à vapeur , le neuvième de la série des "Pluviôse" du programme de 1905.
En 1896, le Ministre de la marine propose un concours qui favoriserait la recherche d'un modèle de « sous-marin » plus efficace que les précédents.
Un jeune ingénieur trouve une solution, un navire pouvant naviguer en surface mais aussi en plongée.
Son idée est validée et dés juin 1898 le 1er torpilleur submersible est mis en chantier c'est le NARVAL.
En 1904, l'ingénieur français Maxime Lauboeuf construit un submersible équipé d'un périscope et qui eut la faveur de la marine de l'époque. Il fonctionnait à la vapeur, mais ne pouvait effectuer que de brèves plongées grâce à sa propulsion électrique. La construction de ces sous-marins devient alors industrielle et en août 1905, on ordonne la mise en chantier de 18 submersibles du type "Pluviôse" submersible à double coque construit d’après les plans de l’ingénieur Lauboeuf, dont le Q59 appelé VENDEMIAIRE qui sera mis en chantier à Cherbourg dés 1906, puis dés 1909, 16 autres sous-marins du type "Brumaire" sont mis en chantier.
En tout 9 sous-marins du type PLUVIOSE sortiront de DCN Cherbourg :
Port des 1er torpilleurs, Cherbourg devient à l’aube du 20e siècle le port des 1er submersibles.
Grâce aux sous-marins, l’Arsenal trouve un nouveau centre d’intérêt qui s'est poursuivi encore quelques temps.
Cette époque pionnière est marquée par un drame de mer que nous rappelle une croix plantée sur les roches de Goury:
celui du sous-marin VENDEMIAIRE disparu corps et biens entre le cap de la Hague et Aurigny à l’entrée du Raz Blanchard.

Le sous-marin français "vapeur" Q59, est mis sur cale en 1906 et lancé le 07 juillet 1910 par la DCN Cherbourg sous le nom de VENDEMIAIRE.
Long de 51 mètres pour 5 mètres de large un tirant d'eau de 3m; il déplace 550 tonnes en plongée propulsé par 2 moteurs et file 12 nœuds.
le 27 juillet 1910 le vendemiaire est Placé en armement pour essais, il prend armement définitif le 23 janvier 1911.
Ses essais de plongée paraissent satisfaisants.
Son complément habituel est de 26 hommes mais ce triste jour du 08 juin 1912 ils ne seront que 24 à bord.
En octobre 1908, son tube d’étrave est supprimé suite à l’accident survenu au FRESNEL au cours d’une manœuvre de port à La Pallice.
Par décision ministérielle le VENDEMIAIRE reçoit en mars 1911 un récepteur TSF mais toujours pas d’émetteur jusque la demande du commandant le Lieutenant de Vaisseau "de Meaux".
C'est en février 1912 et en quittant son commandement qu'il déclare :
« Le Vendémiaire constitue un engin de combat très efficace et une sérieuse valeur militaire »
Le 08 juin 1912 de grandes manœuvres navales sont prévues et la 14eme escadre des sous-marins doit intercepter et simuler l’attaque de la 3ème escadre qui fait route de Brest vers Cherbourg.
Le commandant du VENDEMIAIRE, le lieutenant de Vaisseau Prioul, officier d’expérience, va opérer sa simulation dans le secteur Ouest entre le Cap de la Hague et Aurigny.
Equipage et officiers au total de 24, forment un effectif bien entraîné c’est donc dans la confiance que s’effectue la plongée au large du Cotentin.
Dés la 1ere heure de l’aube vers 06h15 par beau temps et faible coefficient de marée, les sous-marins de la 14eme escadre quittent les bassins de l’Arsenal, prennent position en plongée, du Cap de La Hague jusqu'aux approches de Cherbourg, et se préparent à la rencontre de la 3eme escadre venant de Brest.



Chronique Sous-marin Vendemiaire 2/5
Ajoutée le 10 nov. 2014

Vers midi, en première ligne, Le VENDEMIAIRE est fin prêt à se présenter sur l'avant de la flotte. De son périscope le Lieutenant de Vaisseau Prioul aperçoit l’arrivée de l’escadre.
En tête: le cuirassé d’escadre St LOUIS, suivi des cuirassés GAULOIS, CHARLEMAGNE, MASSENA, BOUVET, JAUREGUIBERRY, et des 3 croiseurs.
La 3eme escadre aborde le Raz Blanchard à 5 milles dans le NW de la Hague
et bientôt est à portée du VENDEMIAIRE.
L’ordre est donné de plonger et le sous-marin passe à l’attaque, il lance ses torpilles d’entraînement et une fois son exercice de tir terminé, pour vérifier que le coup a touché son but, il commence à refaire surface fier de sa réussite, mais près, trop près de l'escadre toujours en marche et surtout du cuirassé St Louis en tête .
Les officiers de pont du cuirassé St LOUIS aperçoivent le périscope du submersible alors que celui-ci commence à émerger à seulement quelques dizaines de mètre de l’étrave.
Malheureusement le Vendemiaire se trouve en plein travers du cuirassé, aucune manœuvre n’est possible, l’alerte est donnée, mais trop tard.
le St LOUIS éperonne le VENDEMIAIRE en plein travers, sa puissante étrave perfore le sous-marin et le coupe en 2, un bouillonnement d’air de quelques minutes, une nappe d’huile et de mazout et quelques lattes de bois remontent en surface puis plus rien.
il n’y a plus rien à faire, le VENDEMIAIRE à sombré à pic sous les yeux du personnel de pont impuissant du cuirassé St LOUIS.
Quelques minutes après le VENDEMIAIRE est coulé avec ses 24 hommes à bord, ensevelis instantanément par cette masse d’eau engouffrée très rapidement par la brèche .
Heureux sont ces 2 membres d’équipage du VENDEMIAIRE qui ont pu échapper à la catastrophe :
Eugene Henault quartier maître mécanicien est resté à terre pour assister à ses cours sur le sous-marin MARIOTTE dans le cadre de son programme de formation,
et le quartier maître Cognard lui est resté à terre pour l'avitaillement.

https://youtu.be/mDAD0h1-vhQ?list=PLjFQQhOF0xyKR2Ct8etw2ozDeRE0URqKy


Chronique Sous-marin Vendemiaire 3/5
Ajoutée le 19 nov. 2014

Les autres bâtiments de l’escadre arrivent rapidement sur les lieux de la catastrophe et patrouillent durant plus d’une heure espérant retrouver en vain quelques corps rendus par la mer, mais bientôt ils reçoivent l’ordre d’abandonner les et de regagner Cherbourg et seuls restent sur place Les croiseurs MARSEILLAISE et GABION.
La préfecture Maritime dépêche alors des chalands avec de gros moyens de sauvetage mais aucune plongée en scaphandre n’est possible en raison des courants violents du Raz Blanchard et surtout la profondeur car les scaphandriers de l’époque ne vont si profond.
Maintenant il ne reste plus aucun espoir de sauver un membre d’équipage.
Les courants font dériver depuis plusieurs heures les navires en place et personnes ne sait exactement où le vendémiaire à coulé
Le Ministre de la Marine en poste, Monsieur Delcassé, se rend à Cherbourg, embarque à bord du cuirassé « LA GLOIRE » pour être conduit à l’endroit présumé de la catastrophe.
Une gerbe de fleurs est déposée sur le site et 3 coups de canon déchirent le silence de la mer, dernier hommage de la nation aux marins victimes de leur devoir.
Cherbourg est en deuil, les drapeaux sont en berne.
Aujourd’hui une croix plantée sur les roches de Goury commémore le drame du VENDEMIAIRE disparu entre le cap de la Hague et Aurigny à l’entrée du Raz Blanchard, portant l’inscription : « Aux morts du Vendémiaire, 08 juin 1912 » et au dos une plaque avec les noms des 24 victimes.
C'est probablement à cause d'une défectuosité de son périscope que le VENDEMIAIRE connut sa perte le samedi 8 juin 1912 à 06h15 du matin par beau temps à 5 milles dans le NW de la Hague.
En effet, le périscope du sous marin s’avérait être imparfait « il se voile fréquemment » pouvait on lire dans le rapport de l’Etat Major

https://youtu.be/e6rmDa9scXA?list=PLjFQQhOF0xyKR2Ct8etw2ozDeRE0URqKy



Chronique Sous-marin Vendemiaire 4/5
Ajoutée le 10 déc. 2014

Déjà, le 05 avril 1911 : le VENDEMIAIRE avait appareillé pour des exercices entre les Casquets & Cherbourg, et n’avait pu apercevoir le BOUVINES, cuirassé garde côte de 6600 tonnes qu’au moment où celui ci se trouvait tout prêt, lui coupant la route.
Ce n’est que grâce à son immersion immédiate à 20m qu’il put éviter l’abordage.
Pourtant la traditionnelle commission d'enquête sous l'autorité du Contre-amiral Adam ne put conclure des causes de la catastrophe, le sous-marin n'ayant été vu qu'au dernier moment, l'abordage était inévitable, il avait été transpercé par l'étrave du St LOUIS en plein milieu impliquant l'inondation immédiate, les courants du Raz Blanchard avaient emporté rapidement l'épave et rien ne pouvait être tenter pour le sauvetage.
D'autant qu'il ne restait aucun témoins
Mais ce drame de la mer qui endeuille la station de sous-marins de Cherbourg avec la perte du VENDEMIAIRE le 08 juin 1912 avec ses 24 hommes d’équipage par l’abordage avec le cuirassé ST LOUIS n’est qu’un des noms d’une longue liste :
Triste sort que subit cette série de 9 sous-marins du type Pluviose construits par la DCN de Cherbourg :
Le PLUVIOSE disparaît avec ses 27 hommes d'équipage devant Calais le 26 Mai 1910 à la suite d'un abordage avec la malle de Douvres, le paquebot à roues PAS DE CALAIS
Le PRAIRIAL disparaît avec ses 20 hommes d’équipage le 19 avril 1918 à la suite d’un abordage par le vapeur britannique TROPIC.
Le FLOREAL disparaît en Mer Egée le 1er août 1918 après son abordage par un vapeur anglais.
Le VENTOSE subit également un abordage le 22 décembre 1916 par le CAPRICORNE, dans le bassin même de Calais, avec pour seule conséquence une indisponibilité de 8 jours. Et après plusieurs mois d'opérations en mer Egée et très vieux, il est rayé des listes de la Flotte le 1er décembre 1919.

https://youtu.be/TSBgBWYcevQ?list=PLjFQQhOF0xyKR2Ct8etw2ozDeRE0URqKy


Chronique Sous-marin Vendemiaire 5/5
Ajoutée le 12 janv. 2015

il y a presque un siècle, le 08 juin 1912, Le VENDEMIAIRE, sombre suite à un abordage avec un cuirassé français, le St Louis après un entraînement en mer
Aujourd’hui l’épave du VENDEMIAIRE reste introuvable, bien que le service hydrographique de la marine la situe dans le nord ouest de la Hague, par une soixantaine de mètres de fond.
Personne ne peu prétendre avoir plongé dessus
J'y ai moi même traîné mes guêtres de nombreuses fois mais n'ai jamais eu le moindre écho dans le secteur.
De plus, les pêcheurs travaillant au casier pour les uns mais aussi au chalut pour les autres dans ce coin, ne m'ont non plus rien rapporté comme information intéressante, pouvant déterminer la trace d'une éventuelle épave
Il est fort probable que le point indiqué sur les cartes ne soit que le point de l'abordage fournit par le St louis.
Et encore ce point ne pouvait être qu'approximatif car à l'époque aucun moyen de positionnement correct n'existait alors.
pourtant, lors d'une mission de relèvement, nous avons passé puis repassé dans le secteur, à laide de tous les moyens de detection que nous disposions alors, mais rien, toujours pas de sous marin.
A moins que nous n'ayons pas cherché dans le bon coin.
En effet, le choc initial a certainement coulé le vendémiaire, mais peut être que le courant à pu le faire dériver bien plus loin, entre deux eaux…
Et peut être que la position fournie par le St louis n'était pas du tout exacte….

https://youtu.be/kC5QJqTlrHE?list=PLjFQQhOF0xyKR2Ct8etw2ozDeRE0URqKy