3 Roues, 2 Prothèses, 1 Challenge et C'est Parti !

1ère partie : Récit de Pierre :


Depuis fort longtemps une envie me taraudait l'esprit. Bien avant l'accident j'en avais rêvé puis à chaque fois que l'occasion se présentait je me dégonflais en ayant toujours un très bon prétexte.

L'année dernière cette vieille envie est revenue à la charge et dès le printemps j'avais établi mon programme. Je commence avec un test plus proche et moins haut ( Le Pic St-Loup ) et à l'automne je me lance dans ce défi fou. Avec Martine nous en parlons. Seulement voilà, une douleur au genou m'a obligé à modérer mes extravagances et puis cette envie s'est éteinte petit à petit.

Elle s'est rallumée de façon pour le moins inattendue car au cours d'une promenade touristique avec une amie nous nous sommes retrouvés à son sommet. C'était le 14 avril 2015 et j'ai dit ceci : "Jamais je ne pourrais y arriver, c'est bien trop dur !"

Sauf que ce genre de propos, il ne faut JAMAIS les tenir devant moi (même si c'est moi qui le dit ) et c'est ainsi que lundi dernier, le 4 mai 2015, nous nous sommes levés à 3h00 pour être à pied d'œuvre dès le lever du jour.



Mais de quoi veut-il parler cet énergumène ??? Devez-vous vous demander.....

Oh, de trois fois rien si ce n'est que j'avais envie de monter sur un ( GROS ) tas de cailloux et que Martine a absolument tenu à m'accompagner.

Ce "tas de cailloux" culmine tout de même à 1911 mètres. Le point le plus bas du tracé est à 700 m et la longueur de la grimpette est de 27 km. Il s'agit du "Géant de Provence" , le Mont Ventoux que nous nous sommes amusés à gravir à vélo bien entendu !

La montée est longue et laborieuse malgré que nous ayons choisi le versant le plus facile en partant de SAULT.

Quelques images pour illustrer ce coup de folie :

Arrivée vers 6h00



6h30 on est prêts




6h35, c'est parti




Kilomètre 4, nous sommes fringants




Beaucoup plus tard, que la pente est raide !




On attaque le final, 11% pour les connaisseurs





Arrêt de Martine à600 mètres du but, sa batterie pour l'assistance est vide et la pente est trop

raide pour envisager de continuer en musculaire et elle était totalement épuisée.




Après avoir hésité à m'arrêter moi aussi, j'étais épuisé et j'avais du mal à respirer, je suis reparti pour en finir. J'ai puisé dans mes dernières ressources en me motivant, il faut que je le fasse pour elle, pour moi, pour montrer que rien n'est impossible même sans une bien grande préparation (350 km depuis le 1er janvier ...). Il faut dire aussi que tous les cyclistes qui grimpent ne sont pas avares d'encouragements, ça aide !



Et au final ça donne ça, un mec heureux qu'il en peux plus, un mec qui a franchi les derniers mètres dans les larmes tellement l'émotion est forte (je ne suis pas le seul à ce qu'il parait )



En fait, avec quelques jours de recul, ma plus grande joie dans cette histoire ça n'a pas été de réussir ce défi, non, ça a été de voir la petite flamme de la fierté pour leur père briller dans les yeux de mes enfants ...

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2ème partie : Récit de Martine :



Il est vrai que relever ce défi me faisait peur. Je me suis demandée si je n'étais pas un peu folle mais surtout si j'allais y arriver, si j'étais capable de me surpasser, de repousser mes limites ( limites qui m'étaient inconnues depuis l'accident car j'avais arrêté toute pratique de sport ). Je n'ai repris un activité sportive que depuis Octobre 2014, je me suis mise à l'Aïkido que je fais en fauteuil.



Je ne fais du vélo ( un trike ) que depuis peu de temps car j'ai eu beaucoup de soucis mécaniques et électriques avec. Maintenant que tout est résolu j'en profite un maximum en suivant Pierre dans ses balades et c'est GENIAL !



J'en reviens à notre challenge, durant 8 jours, Pierre avait les yeux rivés sur les sites de météo pour bien choisir la bonne période pour cette folle ascension. Et le 30 Avril il me dit :" C'est pour le 4 Mai, les conditions seront idéales, pas trop de chaleur, pas de vent." Je lui ai répondu :" Ok ça marche ! "



Notre préparation physique et diététique a été dès plus mince. Le samedi et le dimanche nous avons mangé des pâtes pas vraiment natures et j'avais préparé un bon pain d'épices pour mettre dans notre ravitaillement ainsi que des barres de céréales et une banane chacun. Maintenant avec le recul je m'aperçois que c'était un peu juste pour un tel effort. La prochaine fois ( si y en a une ) nous étudierons bien plus sérieusement cette partie importante afin d'éviter les crampes, les coups de fringale et la déshydratation.



Pour nous aider dans notre entreprise totalement folle, nous avons pu compter sur la présence de Thomas BERSY un ami. Il nous a rejoint à la maison le dimanche soir et a passé la journée du 4 Mai à nous suivre



avec notre voiture et la remorque. Thomas a fait la majorité des photos, nous a ravitaillé en eau et nourriture mais il nous a surtout bien soutenu et encouragé. Il a été d'une aide précieuse. C'est un jeune homme super qui a une connaissance du monde de l'automobile incroyable et qui mérite que son travail soit reconnu.



Ce périple a été dur physiquement et moralement car pour nous deux c'est une vraie première. Dans les moments de doutes et il y en a eu un certain nombre, je me parlais à voix haute. Je repensais à ce qui s'était passé il y a 6 ans à Pâques et je me disais que je n'avais pas le droit d'abandonner, de flancher. Je suis allée au bout de mes forces pour tous ceux qui m'ont soutenue et que je voyais dans mon coma. Ils ne m'ont pas lâchée donc je ne devais pas m'arrêter en si bon chemin. C'était ma façon de leur dire MERCI ! Tout au long de cette ascension, nous avons eu des encouragements dans toutes les langues de la part des cyclistes qui grimpaient en vélo droit ou en VTT cette montagne mythique " Le Mont Chauve " ou " Le géant de Provence " comme il est aussi appelé dans notre région, eux aussi en bave et franchement ça fait chaud au cœur d'entendre : " Vous êtes deux vrais Champions ", " Vous êtes incroyables ", " Allez accrochez-vous ", " Ça va le faire ", " Prends ma roue ", etc...



Malheureusement à 4 km du sommet mon assistance électrique m'a laissée tomber mais j'ai tout de même poursuivi ma grimpette. A 600 m du but mon épuisement était si important que j'ai dû renoncer la mort dans l'âme. Avec Thomas nous avons été jusqu'au sommet avec la voiture pour accueillir Pierre. C'est les larmes aux yeux que j'ai vu mon Champion gravir le dernier raidillon pour atteindre l'antenne relais. Je voulais sauter de joie mais je n'y arrivais pas, j'étais incapable de faire un pas de plus.



Je suis très fière de ce que nous avons réalisé car il y a 6 ans si on m'avait dit : " Tu verras, tu referas du vélo et tu grimperas le Mont Ventoux. " J'aurai bien rigolé au nez de la personne.



La prochaine fois nous serons mieux préparés !



J'espère que ce petit récit vous aura donné l'envie de vous essayer sur les pentes de cette petite montagne mythique ou sur une autre plus haute ou moins élevée suivant les capacités de chacun.



A bientôt



Martine et Pierre

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BONJOUR voilà un exploit à retenir, en ce qui me concerne en voiture je veux bien le faire, mais pas autrement je ne pense pas.



je reste admiratif sur la force de caractère et la détermination de Martine et Pierre de repousser les limites de la contrainte subit par cet handicap , depuis que j'ai fais leur connaissance. Ils seront toujours sur mes pages de mes blogs ou forums, Ne pas hésiter à faire partager leurs aventures .Pour mémoire voici d’autres liens :

http://passion-3-roues.centerblog.net/834-velo-couche-a-3-roues-partie-1
http://passion-3-roues.centerblog.net/835-velo-couche-a-3-roues-fin
http://passion-3-roues.centerblog.net/903-le-defi-de-pierre-le-pic-saint-loup